Quelle puissance pour mon montage ?

Voilà une question qui revient très souvent. Si les experts peuvent y répondre assez facilement, les débutants en reconstructible, habitués à se conformer à la plage indiquée sur les résistances, peuvent être déroutés. Heureusement, il existe des règles, que nous allons développer ici.

Quelle puissance pour mon montage ?

Nous l’avons tous déjà constaté : notre liquide préféré, notre « all-day », n’a pas toujours le même goût. Parfois, il est succulent et nous rappelle pourquoi on l’a choisi, lui en particulier, pour nous tenir éloignés de la clope. Mais à d’autres moments, il est tout fade, presque insipide, au point de nous faire remettre en question son statut et de nous pousser à nous mettre en quête de son remplaçant.

Ce serait probablement une erreur. Le pauvre juice, il n’y est pour rien. S’il flatte moins vos papilles de temps à autre, c’est forcément plus de votre faute que de la sienne ! En effet, il se peut que vous n’ayez pas tout pris en compte, notamment en matière de réglages : la puissance que vous avez sélectionnée n’est probablement adaptée ni à votre liquide, ni à votre montage.

Pour éviter ce problème, de nombreux paramètres sont à prendre en compte : valeur du montage (plus la résistance est basse, plus il faut de watts), type de liquide utilisé (puissance requise plus élevée pour des gourmands que pour des fruités), style de coil et alliage du métal résistif (certains sont plus réactifs que d’autres), architecture de l’atomiseur, volume de l’airflow, etc. Pas évident, dans ces conditions, de déterminer la bonne puissance quand on débute dans le reconstructible.

The sweet spot

Si votre all-day vous laisse parfois sur votre faim, c’est tout simplement parce qu’il a été trop ou, au contraire, pas assez chauffé au moment de sa vaporisation dans votre atomiseur. En effet, chaque liquide, en fonction des arômes qui le composent et de son taux de PG/ VG (ou végétol), révèle sa superbe à une température bien précise. Ni plus, ni moins. Et vos goûts personnels sont aussi à interroger : vape serrée ou plutôt gros nuage ? Cette donnée est aussi fondamentale car plus vous ouvrirez l’airflow, plus vous devrez augmenter la puissance pour avoir le même rendu de saveur, afin d’obtenir les sensations que vous appréciez.

Ainsi, si votre juice préféré vous tire une larme d’émotion, tellement il est bon, c’est parce que la température à laquelle il a été chauffé était parfaite et que le tirage était pile comme vous l’aimez. Cet état de grâce porte un nom : le sweet spot. Terme que l’on peut traduire, en français, par « point idéal ».

Puisqu’il est question de température, vous pourriez être tenté de fouiller dans les réglages de votre box, de sélectionner le mode « Contrôle de température » et d’augmenter la chauffe, degré après degré, jusqu’au fameux sweet spot. Mais cette méthode impose que le métal de votre coil soit adapté à cette fonction (Ni, Ti ou SS). De plus, il existe une méthode plus simple, et surtout plus rapide, en influant sur la tension.

La puissance idéale

Il est communément (et un peu arbitrairement) admis que la plage de tension idéale se situe entre 3,6 et 4,2 V. Nous utiliserons donc cette tension comme base de départ. Ne perdez cependant pas de vue qu’il s’agit d’une simple recommandation, certains vapoteurs préférant rester sous 3,6 V pour une vape douce et d’autres monter au-delà de 4,2 V pour chasser du cloud.

Le souci, c’est que la quasi-totalité des vapoteurs utilisent le mode puissance, qui a fait tomber le mode tension dans l’oubli grâce à sa praticité d’usage. Tant et si bien que nombre de box électro ne proposent même plus d’afficher la tension délivrée. L’utilisateur est alors bien embêté pour trouver le sweet spot. Si tel est votre cas, pas besoin d’acheter du nouveau matos, il vous suffit d’utiliser la célèbre loi d’Ohm, avec la formule P = U au carré ÷ r (P étant la puissance en watts, U la tension en volts et r la résistance en ohms).

En appliquant cette formule, nous pouvons facilement calculer les puissances basse et haute selon la valeur de notre montage. Par exemple, avec une résistance de 0,5 :
Valeur basse : 3.6 au carré ÷ 0,5 = 25.92 W
Valeur haute : 4.2 au carré ÷ 0,5 = 35.28 W
Autrement dit, entre 26 et 35 W, vous aurez le meilleur rendu pour ce montage de 0,5 Ω. Simple comme bonjour, surtout avec une calculatrice…

Le mode boost

Depuis des années, il est courant d’utiliser, sur les ato reconstructibles, des coils complexes (fused clapton, alien, etc.). Ceux-ci présentent l’avantage de maximiser le rendu des saveurs, en vaporisant bien plus de liquide à chaque bouffée. En contrepartie, ils chauffent beaucoup moins vite.

En effet, plus la quantité de métal est importante, plus le coil mettra de temps à atteindre sa température optimale. C’est ce que certains appellent « l’effet diesel ». Pour le contrecarrer, les box électro disposent parfois d’un mode boost. Celui-ci permet d’appliquer une puissance supérieure à celle sélectionnée par l’usager, en tout début de bouffée, de manière à accélérer la chauffe initiale.

En fonction du chipset, ce mode boost peut être soit non ajustable (hard, power+, preheat, etc.), soit personnalisable (VPC, CPM, etc.), ce qui offre le luxe de pouvoir choisir la valeur et la durée de l’effet. Dans ce dernier cas, on pourra définir la puissance à appliquer à chaque seconde de la bouffée.

Enfin, sur les modèles les plus sophistiqués (SXmini SL V2 ou G class V2), un mode smart boost est capable de s’ajuster automatiquement si les bouffées sont rapprochées et les coils pas encore totalement refroidis.

Conclusion

Vous connaissez désormais tout ce qu’il faut savoir pour tirer le meilleur parti de votre montage. N’oubliez pas cependant que votre perception sera, en définitive, le meilleur guide pour ajuster ces valeurs recommandées selon vos préférences. Car, comme on le dit souvent, « à chacun sa vape ».

Sur les montages très complexes, trouver le sweet spot n’est pas une mince affaire.