Début septembre, le blogueur et activiste gallois Clive Bates dévoilait deux documents internes de l’OMS, consacrés aux « appareils électroniques de délivrance de nicotine » et aux « produits liés au tabac chauffé ». Non destinés à être diffusés et visant à préparer la COP-9 de 2020, une convention dédiée à la lutte antitabac, ces documents adoptent un ton résolument hostile au vapotage.
Contre-vérités et propos injustifiés
Pire, certains propos ne sont étayés d’aucune justification et s’apparentent même à des contre-vérités : « Les études évoquant le caractère non dangereux de la cigarette électronique ne sont pas concluantes » ; « l’affirmation selon laquelle ces dispositifs peuvent aider au sevrage tabagique est fortement soumise à débat et n’est pas étayée par des études » ; « les États membres devraient envisager de bannir l’importation, la vente et la distribution des produits de vapotage. »
Il existe pourtant de nombreuses études scientifiques sérieuses qui mettent en avant le vapotage comme l’une des solutions de sevrage les plus efficaces à ce jour. Selon Clive Bates, la politique promue par l’OMS pourrait fortement pénaliser la lutte contre le tabagisme et entraîner des « conséquences inattendues ». Ainsi, l’interdiction de la moindre publicité pour les produits de vapotage ou le bannissement de l’e-cigarette dans l’ensemble des lieux publics constitueraient autant de freins à son efficacité. Avec le risque que les fumeurs se tournent vers des méthodes de sevrage jugées moins probantes. Ou qu’ils continuent de fumer.
Interdire la vape, « une mesure forte et décisive » selon l’OMS
En saluant la décision du gouvernement indien d’interdire le vapotage, l’OMS affiche aujourd’hui plus ouvertement son hostilité. L’Organisation mondiale de la santé publie ainsi un communiqué de presse, qui s’ouvre par des félicitations :
« L’OMS félicite le gouvernement indien dans son choix d’interdire les e-cigarettes – une mesure forte et décisive visant à protéger ses citoyens, en particulier les jeunes et les mineurs, du risque croissant de dépendance à la nicotine. »
« La fermeté manifestée par le gouvernement en interdisant les cigarettes électroniques contribuera grandement à protéger la santé publique et le bien-être des générations futures. L’utilisation de ces produits a augmenté de manière exponentielle, acquérant des proportions épidémiques dans les pays développés, en particulier chez les jeunes et les mineurs. »
« Les efforts du gouvernement indien ont entraîné une baisse constante de la consommation de tabac chez les adultes, entre 2010 et 2017. […] Au cours de la même période, la prévalence chez les jeunes de 15 à 24 ans a connu une réduction de près de 33 %. Il est nécessaire de veiller à ce que ces progrès ne soient pas inversés du fait de l’introduction de nouveaux produits et de stratégies marketing. Parmi les mesures prises par le gouvernement, on peut citer la ferme intention d’afficher un grand avertissement sanitaire couvrant 85 % de la surface des paquets de cigarettes. L’utilisation de cigarettes électroniques pourrait conduire à une nouvelle génération de consommateurs de nicotine et de tabac, comme dans certains pays, compte tenu en particulier de la manière dont ces produits sont commercialisés auprès des jeunes. »