Juul ne peut plus vendre ses pods en Allemagne

Déjà dans le viseur des autorités américaines, Juul est également mis en cause en Allemagne. Le tribunal de Düsseldorf suspend la vente des e-liquides de la marque sur tout le territoire. Mais pour une tout autre raison : la marque ne respecterait pas la réglementation européenne.

Juul ne peut plus vendre ses pods en Allemagne

Mercredi 18 septembre 2019, Dortmund. Le salon InterTabac, l’un des plus grands rendez-vous internationaux pour les professionnels du tabac et de la vape, s’apprête à ouvrir ses portes. L’emplacement WH.B04 est réservé à Juul, le géant américain racheté en décembre 2018 à 35 % par Altria. Mais alors qu’il devait présenter ses produits sur son stand, le responsable allemand de la marque, Markus Kramer, a été sommé de s’expliquer devant les autorités.

Épinglé pour ne pas avoir respecté la réglementation européenne

Saisi suite à une plainte de son concurrent direct, Niko Liquids, le tribunal de Düsseldorf a jugé que le groupe américain ne respectait pas la réglementation européenne. Deux manquements sont mis en avant. D’abord, le taux de nicotine inscrit sur les emballages ne correspondrait pas toujours au dosage réel des produits. Ensuite, le symbole du recyclage, pourtant obligatoire dans l’Union, ne figurerait pas sur ces mêmes emballages.

En conséquence, le tribunal de Düsseldorf suspend la vente des cartouches Juul sur le territoire allemand. La marque est invitée à se conformer rapidement aux décisions, sous peine d’écoper d’une amende pouvant aller jusqu’à 250 000 euros. 

Juul chercherait à économiser de la nicotine

« Nous sommes en désaccord avec la décision provisoire du tribunal de Düsseldorf et nous allons la contester immédiatement, indique un porte-parole de Juul. Sur la présence du symbole de recyclage, l’action a déjà eu lieu. Nous sommes convaincus que nos produits sont conformes aux normes allemandes et européennes. »

S’agissant du dosage des e-liquides, Juul a déjà reconnu baisser légèrement le niveau de nicotine. Selon Der Spiegel, l’idée du fabricant serait de préserver une « marge » dans le dosage, de sorte que les fumeurs inhalent moins de nicotine qu’ils ne le pensent. Et ce, pour les aider progressivement à se libérer de cette dépendance… Mais selon Niko Liquids, il s’agirait plutôt pour Juul d’économiser sur la nicotine, de loin le composant le plus cher du produit.

Juul a d’ores et déjà fait appel de la décision du tribunal.