Au cœur de nos box, le chipset est le circuit électronique qui assure la décharge et le fonctionnement du mod, en offrant toute une batterie de réglages ainsi que de nombreuses protections pour une sécurité accrue. C’est ce système qui différencie la vape électronique de la vape dite « méca » (lire notre dossier consacré à la vape sur méca dans e-cig mag n° 30), à travers une vape régulée et sécurisée. Si les tout premiers modèles ne proposaient qu’un simple réglage de tension (exprimée en volts), la technologie a rapidement évolué vers un réglage de puissance (en watts) plus compréhensible par tous.
Caractéristiques
Au-delà de ses fonctionnalités propres, la qualité d’un chipset peut être mesurée à travers cinq caractéristiques :
Latence au « Fire » : c’est le délai entre l’appui sur le bouton Fire et l’arrivée du courant au montage. Il s’agit d’un point crucial car plus le délai sera court, plus le plaisir sera grand d’utiliser un mod réactif. Les meilleurs chipsets se situent aujourd’hui en dessous de 20 ms.
Mesure de résistance : la précision de lecture de la résistance du montage influe directement sur la tension calculée par le chipset en fonction de la puissance choisie. Si la lecture est imprécise, la vape ressentie sera soit trop chaude, soit pas assez. La précision est très variable d’un chipset à l’autre.
Puissance délivrée : il s’agit de la puissance réelle délivrée par le chipset en fonction de la résistance du montage, dont la valeur théorique réelle peut être calculée avec la formule P = V²/R. Dans la majorité des cas, cette puissance est souvent inférieure à celle attendue, sauf avec les meilleurs chipsets.
Contrôle de température : avec un montage adéquat (en Ni200, SS ou Ti uniquement), le contrôle de température dénote la capacité du chipset à faire varier précisément la tension envoyée selon la variation de résistance du montage résultant de la chauffe du métal. Les chipsets les plus performants offrent un contrôle très efficace.
Qualité du signal : quand on parle de « signal lisse », il s’agit de la courbe plus ou moins lisse de tension à la sortie du chipset, et visualisable sur un oscilloscope. Les meilleurs chipsets offrent un signal quasiment plat, tandis que les autres affichent une courbe hachurée et tremblotante.
Affichage
Les nombreux réglages offerts par les chipsets modernes imposent d’avoir un feedback visuel. C’est le rôle de l’écran quasiment indissociable. Certains d’entre eux sont même très grands et tactiles.
L’écran affichera au minimum les informations suivantes :
Puissance : il s’agit de la puissance envoyée au montage et calculée par le chipset en fonction de la tension délivrée et de la résistance du montage.
Résistance : c’est la valeur, exprimée en ohms (Ω), du montage. Plus cette valeur sera basse, plus il faudra de puissance pour assurer la vaporisation du liquide.
Niveau accus : sous forme d’icône animée, parfois avec un pourcentage. Le chipset considérera que les accus sont à recharger quand leur tension atteindra 3,2 à 3,4 V (4,2 V à pleine charge).
L’écran pourra de plus afficher d’autres informations optionnelles :
Mode : lorsque le chipset dispose de plusieurs modes de fonctionnement (voir plus bas).
Tension : la tension délivrée par le chipset au montage, qui peut être supérieure à la tension maximale des accus, en l’occurrence 4,2 V (voir plus bas)
Intensité : l’intensité de courant délivrée par le chipset au(x) coil(s), à ne pas confondre avec l’intensité tirée des accus.
Durée/compteur de puffs : affichage indicatif du total et de la durée individuelle de chaque bouffée. On peut choisir de limiter ce nombre pour mieux contrôler sa consommation quotidienne.
Modes de fonctionnement
À la simple régulation de puissance, un chipset peut ajouter plusieurs modes de fonctionnement offrant à l’utilisateur d’autres possibilités de l’exploiter.
Watt : le mode le plus courant et le plus simple à utiliser, la puissance préconisée étant clairement indiquée sur les résistances des clearos, et bien connue de la plupart pour un montage donné. Cette valeur est calculée par le chipset qui régule en volts.
Volt : le mode originel que certains apprécient, unique mode disponible sur certains mods régulés sans écran (type PWM). La plage confortable se trouvant généralement entre 3,6 V et 4,2 V selon la chaleur de vape désirée.
Pre-heat ou curve : la capacité du chipset à envoyer une tension ou puissance supérieure à celle demandée pendant un court laps de temps initial. Très utile dans le cas de montages avec des coils complexes : ceux-ci contenant plus de métal, leur temps de chauffe s’en trouve allongé. Ce mode peut être préréglé et simple (Soft, Normal, Hard), ou plus sophistiqué en permettant le réglage précis de puissance par intervalle de temps.
Contrôle de température : ajustement continu de la tension en fonction de la variation de résistance du montage avec la chauffe, ce qui permet d’avoir une vape très homogène et tiède. Ne fonctionne qu’avec les métaux adéquats (Ni200, Ti, SS), le verrouillage de la valeur de résistance à froid étant indispensable pour une régulation efficace.
Bypass : dans ce mode, le chipset délivrera en direct la tension de l’accu, sans régulation ni réglage, mais en conservant toutes les protections inhérentes à l’électronique. Ce mode est très similaire à la vape sur méca.
Protections
En plus des avantages de la régulation de signal, un chipset offre de nombreuses protections assurant une sécurité optimale pour l’utilisateur : allumage/extinction ; mise en veille automatique ; verrouillage des boutons ; inversion de polarité et décharge des accus ; court-circuit de montage et plage de résistance (0,1 Ω – 3 Ω en général) ; surchauffe et coupure automatique (généralement 10 secondes, souvent réglable).
Tension maximale
On peut s’étonner, à la lecture des caractéristiques d’un chipset, que la tension maximale délivrée puisse excéder la tension des accus (4,2 V en simple accu, 8, 4V en double accu). C’est la magie de l’électro : le chipset est capable de booster le signal par l’intermédiaire d’un « Boost Converter » (équivalent d’un condensateur). La quasi-totalité des boxes mono-accu sont capables de cette performance (9,5 V sur la SX Mini SL Class avec un accu 21 700) ; quant à l’Augvape VX217 (2 x 18 650), elle annonce 12 V !
Charge par USB
La quasi-totalité des chipsets dispose d’un post micro-USB (ou USB-C, devenu le standard cette année), qui pourra servir pour une mise à jour du firmware ou, occasionnellement, pour une recharge de dépannage. On préférera évidemment toujours une charge externe sur chargeur, pour de nombreuses raisons déjà évoquées (lire notre dossier consacré aux chargeurs d’accus dans e-cig mag n° 28).
Accus en série ou parallèle ?
Si la question se pose principalement sur méca, elle devient tout à fait anecdotique sur un mod électro, le chipset gérant de lui-même la variation. Il n’empêche que la règle suivante reste immuable : en série, la tension s’additionne tandis que l’intensité reste stable ; en parallèle, c’est l’inverse. Et la quasi-totalité des box électro ont des accus montés en série.
Les principaux chipsets
DNA
Entreprise américaine établie depuis 2010, Evolv s’est rapidement imposée sur le marché avec ses chipsets DNA, aujourd’hui reconnus parmi les meilleurs. Équipant principalement les modèles des marques Lost Vape (Centaurus, Paranormal, Mirage, Drone, etc.) et Dovpo (Top Gear, Odin/Mini), les chipsets les plus récents, DNA75C et DNA250C, brillent particulièrement par leur contrôle de température (avec la fonction Replay vraiment unique) et les innombrables réglages proposés par leur logiciel eScribe sur PC/Mac.
YIHI
Entreprise chinoise fondée en 2010, Yihi est l’autre fabricant incontournable pour qui recherche des chipsets très performants. Ses circuits électroniques équipent les box de la marque (Class ML, Q/Mini, SL, MX, G, T, etc.), mais aussi les modèles VSticking (VK530) et Pioneer4You (IPV 2/4/5/6/8, Seven-30, etc.). Les chipsets Yihi sont reconnus pour leur puissance et leur réactivité, avec un contrôle de température également remarquable.
DICODES
Le troisième fabricant notoire, allemand cette fois et pas le moindre, équipe principalement du matériel high-end (Dani Extreme, 25, Mini, 21700, SbS) vendu en France sous la marque Pipeline. Le chipset Dicodes est incontestablement celui qui offre le signal le plus lisse, avec un contrôle de température performant.
VANDYCHIP
Chipset propriétaire de VandyVape, il a été élaboré en 2018, résultant de la rupture avec Voopoo dont le chipset Gene était pressenti pour équiper la Pulse 80W. Ceci a forcé VandyVape à développer en urgence son propre chipset, pour un résultat d’une qualité inattendue, incluant un contrôle par smartphone via leur application Bluetooth. C’est à ce jour un des meilleurs en termes de performances et de fiabilité, équipant toute leur gamme (Pulse 80W/X/Dual, Jackaroo/Dual, Swell, Gaur-21).
GEEKVAPE
Apparu en 2017 sur la première Aegis (26650), le chipset propriétaire de GeekVape a depuis bénéficié de nombreuses améliorations tout en préservant sa simplicité et son affichage caractéristique. Il équipe toute la gamme Aegis (Legend, Max, X, Solo, Mini, Hero, Boost/Pro). Il fait aujourd’hui partie des chipsets réputés fiables et efficaces.
AXON
Le chipset propriétaire de Vaporesso, apparu mi-2019, s’est rapidement imposé comme une réelle alternative aux trois principaux concurrents du marché. Offrant des performances remarquables et de nombreux réglages, il équipe désormais toute leur gamme (Gen/Gen S/Gen X, Swag II, Forz TX80, Luxe II).
SMOK
Marque historique connue de tous, Smok a constamment amélioré ses chipsets de manière à les rendre de plus en plus réactifs. La dernière évolution équipant leur box (X-Priv, G-Priv3, Morph 219) brille par l’efficacité de la gestion des écrans tactiles, ou les chipsets les plus récents IQ-S (Rigel/Mini, Morph 2) et IQ-X (Scar/Mini/P3/P5), qui figurent à ce jour parmi les meilleurs.
AUTRES
De nombreux autres chipsets propriétaires existent, dont les qualités et performances n’appellent aucun reproche. L’époque des chipsets moyens est révolue, la qualité générale est de mise.