Blablavape, le récap de la semaine [#72]

Les eurodéputés adoptent le Plan pour vaincre le cancer

Le 9 décembre dernier, les eurodéputés ont adopté dans leur totalité les 145 amendements du « Plan pour vaincre le cancer ». Si l’efficacité de l’e-cigarette y est reconnue, subsiste la menace d’une interdiction des e-liquides aromatisés et de la mise en place d’une taxe. Pour plus de détails, découvrez notre article Les eurodéputés adoptent le Plan pour vaincre le cancer.

 

Nouvelle-Zélande : une politique provape

Depuis le 11 août 2021, la Nouvelle-Zélande a adopté une législation claire en faveur de la vape. Plus grande transparence sur la composition des e-liquides, vente interdite aux moins de 18 ans, limitation du taux de nicotine… Une « approche audacieuse et courageuse », selon les associations provape. Quels sont les premiers résultats constatés ? Et quelles sont les prochaines étapes ? Pour plus de détails, découvrez l’article Nouvelle-Zélande : une politique provape.

 

Fredo’s Corner 2021 Awards

Comme il est de coutume, notre expert revient en détail sur les modèles qui ont marqué l’année et décerne ses propres prix dans caque catégorie : kits débutant, mods, box à accu intégré, monoaccu, double accu, SbS, BF, tubes, clearos… Des choix qui, bien sûr, n’engagent que lui. Partagerez-vous son avis ? Pour plus de détails, rendez-vous sur le groupe privé Facebook Fredos’ Corner. 

Nouvelle-Zélande : une politique provape

Nous sommes déjà revenus sur le projet de loi du gouvernement néozélandais visant à mieux intégrer l’e-cigarette dans la politique de santé publique. Pour le ministre de la Santé David Clark (photo), « les produits de vapotage présentent moins de risques pour la santé que le tabac ». Une approche pragmatique et claire, avec l’objectif d’éliminer le tabagisme d’ici 2025.

Seuls trois pays au monde appliquent réellement le principe de réduction des risques de la Convention-cadre pour la lutte anti-tabac (CCLAT) : le Royaume-Uni, les Philippines et donc la Nouvelle-Zélande. Ce choix stratégique est intéressant dans la mesure où cette île du Pacifique calquait auparavant sa politique sur les choix très répressifs de son voisin australien. Soutenu par les pouvoirs publics, le vapotage a ainsi très largement contribué à l’érosion rapide du tabagisme quotidien. En seulement un an, il est passé de 12 % en 2020 à 9 % en 2021, une baisse spectaculaire.

La vape, « une alternative qui fonctionne très bien »

Le pays compte désormais près de 6 % de vapoteurs. « Nous voyons déjà que le vapotage est utilisé par les gens pour arrêter de fumer, indique la Première ministre Jacinda Ardern. Cela nous permet en fait d’aller de l’avant avec d’autres actions pour réduire le tabagisme, car il existe une alternative qui fonctionne très bien pour que les gens arrêtent de fumer. Nous savons que le vapotage fait une vraie différence […] c’est un outil important », selon les propos rapportés par Philippe Poirson qui anime le blog Vapolitique

Pour faire reculer le tabagisme, le pays s’était concentré jusqu’à présent sur une stratégie de hausse des prix, avec un paquet culminant à 21 € (35 $NZ). Tout en ayant imposé des restrictions d’usage dans les espaces publics depuis 2004 et le paquet neutre depuis 2018. « Tout le monde s’accorde à dire que nous devons faire plus pour essayer de réduire le nombre de personnes qui commencent à fumer et, s’ils fument, trouver des alternatives plus sûres et des moyens d’arrêter », commentait encore il y a quelques semaines la Première ministre.

Mais ces hausses tarifaires commençaient à atteindre un plafond de verre, avec un tabagisme qui stagnait d’une année sur l’autre. « Le gouvernement reconnaît qu’aller plus loin [dans les hausses de prix] n’aidera pas les gens à arrêter de fumer, il ne ferait que punir davantage les fumeurs qui ont du mal à arrêter », précisait le ministre de la Santé. 

Des mesures supplémentaires à voter en 2022

Pour aller plus loin et explorer de nouvelles voies, la Nouvelle-Zélande envisage de réduire le nombre de points de vente du tabac de 8 000 à 500, de maintenir un tel tarif et d’imposer un taux maximum de nicotine très bas. Plus spectaculaire, l’idée d’interdire la vente de tabac à toute personne née après le 1er janvier 2009 fait aussi son chemin. Toutes ces propositions feront l’objet de débats au parlement, au début de l’année 2022. 

Face à ces propositions visant à « ringardiser » la cigarette classique, la vape profite au contraire d’un vrai suivi. Le nombre de points de vente spécialisés n’est pas limité. Les vape shops peuvent par ailleurs commercialiser tous les e-liquides autorisés, sans limite sur les arômes. Seuls les magasins généralistes seront circonscrits à la vente des arômes tabac, menthe et menthol. 

« Nous avons beaucoup poussé, stigmatisé, pénalisé les fumeurs de cigarettes, résume le professeur Robert Beaglehole qui avait notamment participé au récent E-Cigarette Summit UK 2021. Maintenant, nous nous efforçons de les aider, de les soutenir, de leur permettre d’arrêter plus facilement et de passer à des produits moins nocifs. Le nouveau plan est vraiment un game changer. »

Des cigarettes à bas taux de nicotine devenues les seules autorisées

Concernant les cigarettes à un très bas taux de nicotine, c’est un concept qui fait son chemin mais qui reste décrié même chez les défenseurs de la vape et de la réduction des risques. Il s’agirait de produire des cigarettes à partir de tabac transgénique, de sorte à ne présenter que 0,05 % de nicotine, contre 1 à 2 % pour les cigarettes classiques. L’idée consiste à créer des cigarettes qui n’induisent pas de dépendance. Et à réduire le marché à ces seuls modèles, en interdisant les marques classiques.

Pour autant, comme le rappelle l’activiste Clive Bates, si elles évitent l’accoutumance, ces cigarettes ne réduisent pas pour autant les autres risques liés à la combustion de produits toxiques.

C’est d’ailleurs pour cette raison que le plan néo-zélandais ne s’arrête pas à ce seul concept et prévoit une série de mesures visant à encourager l’adoption de la vape. Rendez-vous en début d’année prochaine, pour assister aux débats présidant à son adoption.

Ecigclick Vape Awards 2021 – e-cig mag élu 2e meilleur magazine de vape au monde

Comme chaque année, Ecigclick revient avec les Ecigclick Vape Awards, des classements qui mettent à l’honneur l’industrie de la vape. Chaque prix est attribué selon un système de votes dans lequel seuls les vapoteurs décident.

Nominé dans la catégorie « meilleur magazine de vape« , e-cig mag se classe en 2e position après Vapouround !

Un grand bravo, également, aux fabricants de matériel, très bien placés dans différentes catégories : Innokin, Geekvape, Voopoo et Aspire. Enfin, gros « bigup »  pour le Petit Vapoteur, qui occupe la 2e place dans la catégorie « boutiques en ligne ».


Top 5 des meilleurs magazines de vape 


1er. Vapouround

2e. e-cig mag

3e. Vapour Magazine

4e. Vape Gazette

5e. PGVG

Pour retrouver l’ensemble du classement, rendez-vous sur les Ecigclick Vape Awards 2021.

Nouveauté – Vanille de Tahiti (Laboratoire Lips)

Un liquide gourmand et sensuel à la vanille de Tahiti qui se décline dans deux gammes :

Sensation

Disponible en flacon de 10 ml, en 0, 3, 6, 12 et 16 mg de nicotine

PG/VG : 50/50

Salt E-Vapor

Disponible en flacon de 10 ml, en 10 mg et 20 mg de sel de nicotine

PG/VG : 50/50

 

À découvrir sur le site de Laboratoire Lips.

Certifié Origine France Garantie par l’AFNOR

Les eurodéputés adoptent le Plan pour vaincre le cancer

Identifié comme l’un des plus grands défis de tous les États membres, le cancer pourrait augmenter de plus de 24 % dans l’Union européenne et devenir la principale cause de mortalité d’ici 2035. C’est pour mieux le combattre en unissant leurs forces que le Parlement européen a publié le 3 février dernier son « Plan pour vaincre le cancer ». Prévention, recours aux nouvelles technologies, dossiers informatisés, formation des médecins… Si la volonté de moderniser la lutte est à saluer, le projet vise aussi à réglementer plus strictement « les nouveaux produits », la vape en particulier. 

L’e-cigarette reconnue comme efficace… mais comme douteuse aussi

Réunis le 9 décembre, les membres du comité BECA (Beating Cancer) ont adopté les 145 amendements de compromis ajoutés au rapport de Véronique Trillet-Lenoir. Au final, le plan souffle le chaud et le froid sur la vape, au point d’adopter une position schizophrène. S’il reconnaît que « les cigarettes électroniques pourraient permettre aux fumeurs d’arrêter progressivement », il demande aussi à la Commission de « poursuivre l’évaluation de [leurs] risques pour la santé ».

L’idée d’interdire les e-liquides aromatisés n’est pas écartée non plus. « La commission considère que les e-cigarettes ne devraient pas être attractives pour les mineurs et les non-fumeurs, poursuit le texte. Les eurodéputés appellent à l’évaluation, dans le cadre de la révision de la Tobacco Products Directive (TPD), des arômes particulièrement attractifs pour [ces populations] et d’envisager leur interdiction ».

En clair, l’adoption de ces amendements ouvre la porte à une possible interdiction des e-liquides aromatisés. Le plan pour vaincre le cancer sera définitivement soumis aux eurodéputés au début de l’année prochaine. La révision de la TPD pourrait ensuite enfoncer le clou avec la mise en place éventuelle de droits d’accise sur la vape.

Des conséquences indésirables en termes de santé publique

Les associations provape montent au créneau. L’ETHRA avait contesté la première la pertinence de cette approche, dans un communiqué de novembre dernier. Ce regroupement européen rappelle l’importance des arômes, « utilisés à 94,6 % par les vapoteurs actuels » et essentiels dans l’efficacité de la vape selon de nombreuses études scientifiques. 

« Nous estimons que des interdictions d’arômes de vape excèdent le domaine du Plan Cancer et auraient des conséquences indésirables en termes de santé publique, ajoutent les associations Sovape et Aiduce. Elles entraveraient violemment la sortie et le maintien hors du tabagisme de ceux qui optent pour le vapotage »

Si les amendements votés n’ont que peu de conséquences immédiates, ils associent dans un même rapport officiel la notion de « cancer » et « d’e-liquides aromatisés ». Un pas qui pourrait servir de base à d’autres restrictions.

Blablavape, le récap de la semaine [#71]

E-Cigarette Summit UK 2021 : le point sur les débats

Grand rendez-vous annuel dédié aux recherches scientifiques autour de la vape, l’E-Cigarette Summit UK 2021 vient de se tenir virtuellement. Faisons le point sur les conférences les plus marquantes. Pour plus de détails, découvrez notre article E-Cigarette Summit UK 2021 : le point sur les débats.  

 

Le snus, champion du sevrage en Norvège

En Norvège, comme le souligne Philippe Poirson, le nombre de jeunes fumeurs a baissé considérablement en vingt ans. Un phénomène qui s’explique principalement par le succès du snus, cette poudre de tabac qui se consomme par voie orale. Mais quid de la cigarette électronique dans ce pays où les e-liquides nicotinés sont interdits à la vente ?  Pour plus de détails, découvrez l’article En Norvège, le snus a engendré la première génération sans fumée sur Vapolitique.

 

Njoy soumettra un produit de vape pour approbation médicale

Elles sont dans les starting-blocks ! Suite à l’annonce selon laquelle le National Health Service (NHS) britannique subventionnera le coût des cigarettes électroniques prescrites par les médecins, certaines entreprises s’apprêtent à soumettre des produits pour approbation. C’est le cas de la marque Njoy. Pour plus de détails, découvrez l’article Njoy soumettra un produit de vape pour approbation médicale sur Vaping360.

E-Cigarette Summit UK 2021 : le point sur les débats

Depuis 2013, l’E-Cigarette Summit UK est le rendez-vous privilégié des échanges scientifiques autour de la vape. Des chercheurs du monde entier, mais aussi des législateurs et des professionnels de la santé y présentent leurs travaux et viennent s’informer des dernières avancées. Organisée virtuellement cette année, l’édition 2021 fut, une fois encore, riche en échanges. Retour sur les principales conférences qui s’y sont tenues.

Le rôle de l’OMS dans les choix antivape

Le rendez-vous s’est ouvert par une conférence du professeur Robert Beaglehole, de l’Université d’Auckland. Ancien consultant auprès de l’Organisation mondiale de la santé durant plusieurs décennies, il porte aujourd’hui un regard très critique sur l’institution internationale et sa politique antitabac. « L’ennemi, ce sont les substances toxiques du tabac brûlé, pas la nicotine, rappelle-t-il. L’OMS s’est égarée dans le domaine de la lutte antitabac », ajoute-t-il en parlant de la « fossilisation » de l’OMS dans sa guerre contre la nicotine.

Pour Beaglehole, on doit cet « égarement » à l’influence du milliardaire américain Michael Bloomberg, grand lobbyiste antivape. « L’ingrédient manquant dans la stratégie de l’OMS, c’est la réduction des risques, conclut-il. Les pays qui l’ont adoptée abaissent rapidement les taux de tabagisme. Nous pouvons tirer des leçons de la pandémie de Covid-19 : nous avons besoin d’une réponse mondiale coordonnée avec des preuves solides et indépendantes, une politique fondée sur la science et une discussion transparente sur les risques et le suivi des progrès. »

Les chercheurs doivent se départir de leurs préjugés

Le professeur Marcus Munafò, de l’Université de Bristol, a ensuite mis en avant la nécessité de « dépolariser les recherches sur les cigarettes électroniques ». Selon lui, la première décennie de travaux scientifiques autour de la vape a été marquée par une « logique de fronts opposés ». En clair, des équipes ayant déjà des préjugés pro ou antivape, souvent inconscients, et qui ne chercheraient qu’à valider leurs thèses.

« Ce qui est dans l’intérêt de la carrière d’un scientifique ne l’est pas toujours dans l’intérêt de la science, résume Marcus Munafò. Les universitaires sont incités à publier des recherches et à obtenir des financements… mais pas toujours à avoir raison ». Selon lui, la solution pour les chercheurs consiste à « garder leurs préjugés à l’esprit, en évitant de rester dans une bulle avec ceux qui partagent une opinion similaire, et en respectant ceux qui expriment des incertitudes. »

L’efficacité de l’e-cigarette

Dans une autre conférence, Jamie Hartman Boyce, du Cochrane Tobacco Addiction Group, revient sur sa revue annuelle d’études consacrée à l’efficacité de la vape. Menée depuis 2014, elle constitue une précieuse somme de travaux pour embrasser une vue d’ensemble sur les connaissances scientifiques autour de l’e-cigarette. Cet institut indépendant compare notamment la vape à d’autres produits de substitution (gomme, patchs, sprays, pastilles, etc.). « À ce jour, il existe une certitude modérée que la vape est efficace pour le sevrage tabagique, mais ce degré modéré n’est dû qu’au nombre encore limité d’études sur le sujet », indique Jamie Hartman Boyce.

Si « aucun effet indésirable du vapotage n’est apparu au cours des études, rappelle-t-elle, la perception du danger de la vape a augmenté auprès du public, même si les preuves scientifiques allaient dans le sens inverse ». Pour la chercheuse, « c’est vraiment un problème, cela signifie que quelque chose ne fonctionne pas. Les résultats de la recherche financée par des fonds publics n’atteignent pas le public qui la paie ». En cause, selon elle, des informations contradictoires, qui font oublier que « le vrai problème c’est le tabagisme et les décès qu’il provoque. Chaque fois que nous parlons de cigarettes électroniques, et surtout lorsque nous évoquons de nouvelles preuves, conclut-elle, nous devons parler des dommages causés par le tabagisme. »

Il n’existe pas d’effet passerelle

Tenue par Martin Jarvis, professeur émérite de l’University College of London, une autre conférence évoque la question du vapotage chez les mineurs. Selon lui, il « n’existe aucune preuve d’un effet passerelle ; l’essor de l’e-cigarette a, au contraire, contribué à une diminution sans précédent du tabagisme chez les mineurs ». Il évoque notamment le rôle que joue la vape chez certains mineurs ayant une propension aux comportements à risque. En s’appuyant sur de nombreuses études, il souligne que « les cigarettes électroniques remplacent les cigarettes combustibles chez des jeunes » et que les interdire reviendrait à les exposer au risque de fumer. Pour autant, rappelons que la vente de produits de vapotage auprès de cette population reste strictement interdite en France.

Blablavape, le récap de la semaine [#70]

Nicotine : le bon taux fait le sevrage

Des scientifiques américains se sont penchés sur l’efficacité de l’e-cigarette auprès de fumeurs souhaitant réduire leur consommation, et non l’arrêter. Un sujet et un protocole intéressants et, à la clé, un résultat surprenant : avec le bon taux de nicotine, une certaine proportion des candidats sont allés au-delà de leur objectif. Pour plus de détails, découvrez notre article Nicotine : le bon taux fait le sevrage. 

 

Que savent les députés européens de la vape ?

Pour la seconde année consécutive, l’agence ECigIntelligence a interrogé les députés européens à propos de leurs connaissances sur la vape. À la veille d’un vote décisif au Parlement, le niveau de confiance baisse. L’e-cigarette est toujours aussi méconnue, et l’impression de risque très répandue. Revue de détail. Pour plus de détails, découvrez notre article Que savent les députés européens de la vape ?

 

IECIE Shenzhen eCig Expo : du 6 au 8 décembre

Depuis 2015, l’IECIE Shenzhen s’est imposé comme l’un des rendez-vous de la vape les plus prisés au monde. L’an dernier, il a rassemblé près de 2 500 exposants et 50 000 visiteurs professionnels en provenance de plus de 93 pays, dans un espace de 65 000 m². La septième édition, qui devait se dérouler initialement le 3 septembre dernier, a été reportée au 6 décembre en raison du contexte sanitaire. Plus de 80 000 visiteurs du monde entier sont attendus. Pour plus de détails, découvrez notre agenda qui recense tous les évènements liés à la vape. 

Que savent les députés européens de la vape ?

Fin 2020, l’agence indépendante ECigIntelligence interrogeait les eurodéputés pour connaître leur point de vue sur l’e-cigarette et les autres alternatives nicotiniques. Seuls 28 d’entre eux avaient répondu au questionnaire anonyme, soit un peu moins de 5 % du Parlement européen. Il s’en dégageait tout de même quelques tendances, mais qu’en est-il aujourd’hui ?

« Les parlementaires européens ont-ils changé de point de vue sur les nouveaux produits à base de nicotine ? », c’est la question que pose à nouveau ECigIntelligence. Cette année, 50 eurodéputés ont joué le jeu, dans les mêmes conditions. La perspective du vote des amendements du Plan contre le cancer, le 6 décembre, a (heureusement) renforcé l’intérêt pour cette catégorie de produits. Ce sont donc désormais 8 % du Parlement européen qui sont représentés.

En résumé, ce qu’il ressort de l’étude : 

  • Si les députés sont plus nombreux à avoir répondu, l’échantillon est aussi plus représentatif. Ils sont hélas aujourd’hui plus nombreux à ne pas connaître du tout l’e-cigarette et les produits nicotiniques. Plus d’un tiers des eurodéputés n’ont pas la moindre connaissance sur le sujet, et plus d’un sur dix ne sont même pas au courant de leur existence.
  • C’est l’e-cigarette qui reste malgré tout la plus connue des alternatives. Si en 2020, 65 % des eurodéputés disaient avoir quelques connaissances, ils ne sont désormais plus que 43 % à la maîtriser. La part de ceux qui en ont « une connaissance approfondie » grimpe toutefois de quelques points.
  • L’impression de risque augmente en conséquence. En 2020, 75 % des eurodéputés jugeaient la vape légèrement ou beaucoup moins dangereuse que la cigarette, contre 54 % aujourd’hui. Ils sont même 28 % à l’estimer aussi ou plus dangereuse. Mais le groupe des indécis s’agrandit : ils sont désormais 18 % à ne pas trancher, contre 3,5 % il y a un an.
  • Même chez les eurodéputés qui estiment avoir des connaissances sur le produit, ils sont aujourd’hui davantage méfiants : ils ne sont plus que 69 % à trouver la vape moins nocive que la cigarette, contre 94 % l’année dernière ! On compte de plus en plus d’indécis parmi ceux qui n’ont pas de connaissances particulières. 
  • Si les eurodéputés qui connaissent le sujet pensent toujours majoritairement que les nouveaux produits aident les fumeurs à arrêter (52 %), près d’un sur trois craignent qu’ils encouragent plutôt les non-fumeurs à se mettre au tabagisme. L’écart entre les deux groupes se resserre par rapport à l’année dernière (63 % et 15,7 %).
  • Concernant la régulation, 67 % des eurodéputés veulent autoriser la vente en ligne et 33 % l’interdire, en 2021, des chiffres qui stagnent. Pour les arômes, ils sont 48,8 % à vouloir calquer les restrictions sur celles appliquées aux cigarettes, 46,5 % les souhaitent moins contraignantes et 4,6 % plus dures. Près de la moitié des eurodéputés entendent donc fixer un cadre moins sévère pour les e-liquides que pour les cigarettes, un résultat encourageant. S’agissant de la publicité, les restrictions devraient être moins fortes que pour les cigarettes à 25,5 %, les mêmes à 69,7 % et plus fortes à 4,6 %. 

Passons en revue chaque point plus en détail.

La connaissance générale de l’e-cigarette

Si l’échantillon s’est élargi, il n’a pas nécessairement gagné de fins connaisseurs des produits nicotiniques, loin de là. En 2020, 12,5 % des députés n’avaient pas du tout entendu parler de l’e-cigarette. Le chiffre s’élève désormais à 16,1 %. Le constat est le même pour le tabac chauffé (de 15,6 % à 35,7 %), seuls les nicotine pouches (de 31,25 % à 30,3 %) stagnent.

« L’échantillon plus important de cette année est aussi plus représentatif du Parlement européen, indiquent les rapporteurs. Mais on constate que les niveaux de connaissance de ces produits sont très faibles. Plus d’un tiers des eurodéputés n’en ont pas la moindre connaissance, et plus d’un sur dix ne sont même pas au courant de leur existence. »

En 2020, 21,8 % des eurodéputés avaient entendu parler de l’e-cigarette sans la connaître vraiment et 65 % avaient au moins quelques connaissances. Cette année, ce sont 41% des députés qui ne savent rien à son sujet et 43 % qui la connaissent au moins un peu. À noter toutefois, la part de ceux qui en ont « une connaissance approfondie » gagne quelques points, passant de 6,2 % à 7,1 %.

La connaissance du risque

Il n’est donc pas étonnant qu’en moyenne la perception du moindre risque que représente le vapotage tende elle aussi vers le bas. En 2020, les eurodéputés jugeaient à 75 % la vape « légèrement ou beaucoup moins nocive que la cigarette » et à 21,4 % « aussi ou plus dangereuse ». Ils le sont aujourd’hui respectivement à 54 % et 28 %. C’est un recul significatif de la confiance qu’inspire l’e-cigarette, les fake news propagées par l’OMS ont produit leur effet.

Mais le groupe des indécis est aussi plus important : de 3,5 % en 2020, il est passé à 18 % cette année. Ce sont autant de voix qui peuvent compter, au point de faire basculer le vote. Les écarts sont équivalents pour les autres produits nicotiniques. Concernant l’e-cigarette, on assiste aussi à un recul du nombre d’eurodéputés qui la jugent « bien moins nocive que le tabagisme » (de 35,7 % à 16 %), en faveur de l’approche plus neutre de l’estimer « légèrement moins nocive » (de 39,2 % à 38 %) ou « aussi nocive » (de 14,2 % à 20 %).

 « Les eurodéputés ayant quelques connaissances sur les produits sont davantage susceptibles de les associer à un moindre risque comparé au tabac, indiquent les auteurs. C’est toutefois un effet qui s’est atténué, par rapport à 2020, pour la vape et le tabac chauffé ». En 2021, les députés ayant au moins quelques connaissances sont 69 % à trouver la vape moins nocive que la cigarette et 26 % à l’estimer autant ou plus nocive. L’année dernière, ils étaient respectivement 94 % et 5 % !

Pour les députés qui n’ont aucune connaissance sur les produits, la vape est moins nocive à 40,7 % en 2021 (contre 33 % en 2020). Mais, là encore, le plus large groupe d’indécis pourrait faire pencher la balance. 

L’efficacité des produits

Globalement, la confiance baisse. « Bien plus de députés qui n’ont pas de connaissances sur les produits ne savent pas s’ils aident les fumeurs à arrêter ou encouragent les non-fumeurs à se mettre à la cigarette », indiquent les rapporteurs. Même ceux qui revendiquent quelques connaissances commencent à douter. 

En 2021, 52 % de ces eurodéputés plus éclairés pensent que les nouveaux produits aident les fumeurs à arrêter, contre 63 % l’année dernière. Ils sont même désormais 30,4 % à penser qu’ils encouragent plutôt les non-fumeurs à se mettre à la cigarette (contre 15,7 % en 2020). 

Mais, là encore, le groupe des indécis augmente largement dans toutes les catégories. Plus des deux tiers des eurodéputés n’ont par exemple aucune idée de l’efficacité des nicotine pouches.

La régulation envisagée

Point crucial puisqu’ils s’apprêtent à trancher : comment les nouveaux produits devraient-ils être régulés, selon eux ? Concernant la vente en ligne, ils sont 67 % à vouloir l’autoriser et 33 % à souhaiter l’interdire, contre respectivement 76 % et 24 % l’année dernière.

Au niveau des restrictions sur les arômes, par rapport aux goûts autorisés pour les cigarettes : les eurodéputés jugent qu’elles devraient être moins fortes à 46,5 %, les mêmes à 48,8 % et plus fortes à 4,6 % (contre respectivement 56 %, 36 % et 8 %  l’année dernière). Près de la moitié des eurodéputés souhaitent donc accorder aux e-liquides une plus grande marge de manœuvre que les cigarettes.

Concernant la publicité, les restrictions devraient être moins fortes que celles des cigarettes à 25,5 %, les mêmes à 69,7 % et plus fortes à 4,6 % (40 %, 48 % et 12%, en 2020).