Organisé en ligne au dernier trimestre 2020, le sondage de l’ETHRA sur la consommation de nicotine en Europe livre ses conclusions ce jeudi 10 juin. Parmi les sujets abordés, on retrouve le rapport au tabagisme et le désir d’arrêter de fumer, l’utilisation de produits de nicotine à faible risque et les obstacles au changement liés aux réglementations européenne et nationales.
Plus de 35 000 résidents de l’Union européenne ont participé à l’enquête. Parmi eux, 27 000 sondés ont complètement arrêté de fumer. La vape, le snus et les nicotine pouches sont les principaux produits ayant conduit à cet arrêt. Avec une vraie efficacité : 83,5 % des vapoteurs ont réussi grâce à l’e-cigarette.
Les obstacles à l’arrêt du tabagisme
93 % des fumeurs évoquent la réduction des risques et l’amélioration de leur santé comme les principales raisons les ayant incités à essayer la vape. Parmi les autres facteurs majeurs, on peut citer son moindre coût par rapport au tabagisme, la disponibilité des arômes et la possibilité d’ajuster les produits de vapotage.
Si 67 % des fumeurs actuels souhaitent arrêter de fumer, ils se heurtent encore à des obstacles. Première raison mise en avant : le manque de disponibilité des produits de nicotine à faible risque. L’ETHRA se concentre en particulier sur la vente de snus, qui intéresserait 31 % des fumeurs de l’UE. Pour 24,3 % des fumeurs, c’est le prix élevé de la vape qui constitue le principal frein. Cette part grimpe même à 44,7 % dans les trois pays où les taxes sont les plus importantes (Estonie, Finlande et Portugal).
Les restrictions imposées par la TPD sur la concentration maximale de nicotine (20 mg/ml) et la contenance des flacons (10 ml) ont entraîné une modification du comportement des vapoteurs. Les deux tiers d’entre eux utilisent des e-liquides à très faible teneur en nicotine. Plus de 30 % des personnes qui fument et vapotent estiment qu’elles arrêteraient complètement la cigarette si la limite européenne de nicotine était augmentée.
Les 4 recommandations de l’ETHRA
La perspective d’un durcissement de la législation européenne assombrit cependant le tableau. Si l’UE interdit les arômes, 28 % des vapoteurs déclarent être susceptibles de recommencer à fumer. Ils sont 71 % à envisager de recourir au marché noir, dans ce cas. À l’heure actuelle, dans les 16 pays de l’UE qui n’appliquent pas de taxe sur la vape, seul 1 % des vapoteurs ont recours à ce type de sources.
Concernant la limite sur la contenance des flacons, 89 % des vapoteurs déclarent être prêts à acheter des bouteilles plus grandes dans le but de réduire les déchets plastiques. Par ailleurs, 83 % des fumeurs réclament l’accès à une base de données européenne sur les ingrédients des e-liquides.
À la lumière des résultats de son enquête, l’ETHRA émet quatre recommandations. À commencer par la levée de l’interdiction de la vente de snus dans l’UE, réclamée par près d’un tiers des fumeurs. L’association prône également la hausse de la limite de 10 ml pour les flacons d’e-liquide et de la concentration en nicotine à 20 mg/ml. Autre doléance, l’ETHRA demande la publication en ligne des bases de données sur les produits de vapotage. On sait que la FDA, aux États-Unis, commence à publier ce type de contenus.
Dernier point, l’ETHRA demande l’abrogation des taxes sur le vapotage ainsi que la levée de l’interdiction des arômes en Estonie, en Finlande et en Hongrie. L’objectif principal est ainsi d’offrir aux fumeurs européens une pleine liberté dans le choix des produits à faible risque.