Une taxe qui impacte la lutte

Alors que la France enregistre encore l’une des plus fortes prévalences tabagiques d’Europe, la mise en place d’une taxe sur les produits du vapotage suscite une vive inquiétude. Selon une étude récente menée par Harris Interactive pour France Vapotage, plus de 60 % des vapoteurs pourraient reprendre le tabac en cas de hausse des prix liée à une fiscalité accrue. La lutte continue.

Une taxe qui impacte la lutte

En plein Mois sans Tabac, la dernière édition du Baromètre Harris Interactive dévoile des chiffres alarmants sur l’impact potentiel de la sur-fiscalisation des produits de la vape. Avec plus de 75 000 décès liés au tabac chaque année en France, les experts soulignent que le vapotage reste une solution éprouvée dans la lutte contre cette addiction. Pourtant, les mesures envisagées, telles qu’une taxe supplémentaire ou une interdiction des arômes, pourraient inverser les gains réalisés jusqu’ici.

Des vapoteurs à risque de rechute

L’étude révèle que 62 % des vapoteurs envisagent une reprise du tabac si les prix des produits de la vape augmentaient, et 20 % considèrent cette rechute « tout à fait probable ». Cette inquiétude est d’autant plus marquée que le vapotage a permis à de nombreux fumeurs de réduire ou d’arrêter leur consommation de cigarettes combustibles. Actuellement, la France compte plus de trois millions de vapoteurs, majoritairement d’anciens fumeurs ou des personnes engagées dans une démarche de sevrage tabagique.

« Le vapotage constitue une alternative efficace et moins risquée pour la santé », rappelle France Vapotage. L’attractivité économique des e-cigarettes par rapport aux cigarettes traditionnelles joue un rôle crucial dans leur adoption par les fumeurs.

Une réglementation adaptée plutôt qu’une taxation punitive

Au lieu de nouvelles taxes, 66 % des Français interrogés souhaitent une réglementation spécifique au vapotage, distincte de celle du tabac. Une telle réglementation garantirait la qualité des produits tout en renforçant les contrôles pour protéger les mineurs. Par ailleurs, 78 % des sondés considèrent que la production majoritairement française des e-liquides est un gage de sécurité sanitaire.

France Vapotage plaide depuis plusieurs années pour un cadre réglementaire dédié au vapotage. Cela permettrait non seulement de protéger les consommateurs, mais aussi de soutenir une filière industrielle française qui alimente près de 70 % du marché intérieur et représente le premier marché européen de la vape.

Appel à une mobilisation politique

Face à ces enjeux, France Vapotage appelle les parlementaires à rejeter toute tentative de sur-fiscalisation et à travailler sur une réglementation exigeante et adaptée. « Nous devons accompagner les fumeurs vers des solutions efficaces pour sortir du tabac, pas les en éloigner », conclut la fédération.

Avec près d’un tiers des Français encore fumeurs, le débat autour du vapotage s’inscrit au cœur des politiques de santé publique. Une chose est sûre : la manière dont ce sujet sera traité pourrait avoir des conséquences majeures sur la lutte contre le tabagisme en France.