L’IA au service des buralistes
Une solution pour répondre à la réglementation stricte :
Pour Matthieu Meunier, l’adoption de la solution BERGENS répond avant tout à une exigence légale. En effet, le non-respect de l’interdiction de vente aux mineurs est puni d’une amende de 4ème classe d’un montant de 750 euros (article R324-2 du CSI). Le PMU et la FDJ pourraient également décider de suspendre ou retirer les agréments accordés au buraliste incriminé. « La réglementation de l’État est très stricte concernant la vente de tabac et les jeux d’argent, et nous devons être irréprochables », explique-t-il. Grâce à cette technologie, les buralistes peuvent facilement vérifier l’âge des clients et éviter les amendes ou sanctions en cas de contrôle.
Ce souci de conformité est crucial, notamment face aux contrôles de la Française des Jeux et des douanes. « Les mineurs savent maintenant qu’ils ne peuvent plus venir dans le réseau des buralistes, car ils vont se faire détecter », ajoute-t-il, soulignant que cette solution aide non seulement à respecter la loi, mais aussi à éduquer les jeunes sur l’accès restreint aux produits comme le tabac.
Une intégration facile et efficace :
L’un des grands atouts de la solution BERGENS est sa facilité d’installation. « Les modules sont arrivés en 24 heures, et l’installation par USB est immédiate », explique Matthieu Meunier. Le système est prêt à fonctionner dès qu’il est branché, avec un calibrage instantané.
Régis Kindbeiter, qui a testé la solution à plus grande échelle, confirme que, si quelques ajustements ont été nécessaires au début, l’efficacité actuelle est indéniable. « Cela fait un an que la solution est en rodage chez nous, et maintenant, le taux de réussite est à 90%. » Il note que des éléments comme l’éclairage ou la hauteur du comptoir peuvent influencer les performances, mais ces réglages sont progressivement surmontés grâce aux mises à jour régulières.
Un outil qui aide à instaurer une relation de confiance :
Au-delà de l’aspect technologique, la reconnaissance faciale apporte un soutien diplomatique aux buralistes dans leurs interactions avec les clients. « C’est compliqué de demander directement des papiers d’identité, mais la machine facilite ce dialogue », observe Régis Kindbeiter. Il précise que cet outil permet de rester exemplaire sans être intrusif, en évitant des situations potentiellement délicates où l’on demanderait des documents à des clients dont l’âge paraît incertain.
Il ajoute avec humour et son accent alsacien : « C’est toujours plus agréable de demander à un jeune majeur qu’il est majeur plutôt qu’à un vieux mineur qu’il est majeur. » Cette technologie permet donc d’instaurer un climat de confiance, tout en garantissant le respect des règles. Ce n’est pas infaillible, mais c’est en bonne voie. L’IA évolue très vite.
Le coût et la flexibilité :
L’aspect financier n’est pas négligé non plus. Régis Kindbeiter souligne que la solution BERGENS coûte 499 euros tout compris, mise à jour et matériel. L’idée étant d’être totalement indépendant. Le buraliste a sa propre caméra et même s’il change de caisse, il garde son matériel. Pas besoin de racheter ou de relouer. C’est important car certains fabricants de caisse vont commencer à implémenter la solution directement dans leur matériel. Là, l’utilisateur est fourni à vie.
Vers une adoption plus large :
Si l’outil est encore en phase de déploiement, son adoption semble prometteuse. Matthieu Meunier mentionne déjà une « deuxième vague » d’installation prévue dans la région Centre-Val de Loire. Par ailleurs, les achats groupés, via la Coopérative des Buralistes, permettent de faciliter l’accès à cette technologie tout en réduisant les coûts pour les petits commerçants.
De son côté, Régis Kindbeiter envisage même une démocratisation de la solution à l’échelle nationale, avec la possibilité de faire baisser encore les prix grâce à des partenariats avec la Confédération.