États-Unis : sans cadre, tout est permis !

États-Unis : sans cadre, tout est permis !

C’est une étude qui en dit long sur le chemin qu’il reste à parcourir en termes de transparence. Des analyses effectuées sur un grand nombre de produits au CBD vendus dans les commerces américains a révélé une contamination aux métaux lourds et aux phtalates. Mais ce n’est pas tout. Ces recherches – dont les résultats ont été publiés sur le site sciencedirect.com – ont également permis de mettre au jour un manque flagrant de fiabilité quant aux informations fournies aux consommateurs. Explications.

Des mesures précises ?

Des chercheurs issus des universités de Miami (Floride) et de Denver (Colorado) ont passé au crible un large échantillon de produits disponibles aux États-Unis. Ont ainsi été mesurés les niveaux de plomb, de cadmium, d’arsenic, de mercure, et de quatre phtalates (plastifiants). La méthode : « Les concentrations de métaux lourds ont été quantifiées par spectrométrie de masse à plasma à couplage inductif », est-il indiqué dans le rapport. Quant aux phtalates, ils ont été « quantifiés par chromatographie liquide-spectrométrie de masse en tandem ».

Que dit létiquette ?

Mais les scientifiques se sont également intéressés à la fiabilité des informations figurant sur les étiquettes. Pour ce faire, ils ont « extrait des échantillons dans un solvant organique approprié et les ont analysés par chromatographie liquide ». Sachant que la plante de chanvre est « reconnue comme un bioaccumulateur, très efficace pour absorber et retenir les contaminants », l’objectif pour les chercheurs était de « caractériser le degré de contamination dans les produits au CBD et la précision de leur étiquette pour mieux estimer les avantages potentiels pour la santé et les risques liés à la consommation ».

Poison et mensonges

Résultat des courses : sur les 121 produits comestibles analysés, 42 % contenaient du plomb, 8 % du cadmium, 28 % de l’arsenic, et 37 % du mercure. Le constat est encore pire en ce qui concerne la présence de phtalates, perturbateurs endocriniens avérés. « Le pourcentage de produits comestibles avec des concentrations détectables de phtalates variait entre 13 % et 80 % pour les quatre phtalates, le DEHP étant le plus répandu », précise le rapport. Pas plus de réconfort à attendre s’agissant des taux de CBD réels comparés aux valeurs annoncées : « Seulement 42 % des produits testés se situaient à plus ou moins 10 % du taux revendiqué sur l’étiquette du fabricant. »

Forts de ces analyses, les chercheurs concluent ainsi : « La contamination de faible niveau des produits comestibles à base de CBD est omniprésente. » Quant à la fiabilité de l’étiquetage, ils soulignent « la nécessité d’une réglementation stricte […] afin de protéger les consommateurs ».

Alors, certes, l’étude concerne uniquement des produits commercialisés aux États-Unis, mais elle nous conforte dans cette certitude qui, elle, vaut pour tous les marchés de la planète, France comprise : sans cadre, tout est permis, même le pire !