Les représentants de la vape à l’Assemblée

La vape est un « allié de poids, une opportunité historique » face au fléau du tabagisme. C’est en ces termes que les deux fédérations des professionnels du secteur, France Vapotage et la Fivape, ont défendu la filière face aux pouvoirs publics. Reçues par Eric Woerth, député et président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, et Zivka Park, députée du Val-d’Oise, elles ont pu faire valoir l’intérêt de l’e-cigarette.

Un rendez-vous d’autant plus important que l’Union européenne s’apprête à réviser les lois encadrant les produits de vapotage. 

Les menaces qui planent sur l’e-cigarette

Porter la parole des professionnels, évoquer les menaces qui pèsent sur la filière, rappeler le rôle de la vape dans la lutte contre la prévalence tabagique et alerter contre les risques d’une surfiscalisation. Tel était le but des deux fédérations présentes à l’Assemblée. Elles ont tout d’abord rappelé que la France est l’un des pays européens où la consommation de tabac est la plus élevée, avec 16 millions de fumeurs. « La vape est l’outil le plus utilisé par les fumeurs pour diminuer ou arrêter la consommation de tabac, précisent-elles. Et la vapeur émise par la cigarette électronique contient 95 % de substances nocives en moins que la fumée émise par la cigarette au tabac. »

Pourtant, alors que la vape est « une opportunité historique » pour lutter contre le fléau du tabac, elle est menacée. « Les institutions européennes envisagent de traiter de la même manière le tabac et les produits du vapotage, d’ailleurs intitulés produits assimilés ou nouveaux produits du tabac … alors même qu’ils n’en contiennent pas ! » condamnent les fédérations. 

Elles identifient trois menaces principales : la surfiscalisation, les entraves en matière de communication et la restriction des arômes. Avec, à chaque fois, des conséquences connues et déjà visibles dans les pays européens qui appliquent ces restrictions. Retour des vapoteurs vers la cigarette, consommation d’e-liquides non réglementés, développement du marché noir, destruction de la filière vapotage : autant de « catastrophes » économiques et sanitaires.

Les cinq demandes des fédérations

L’agenda des parlementaires est chargé, en 2021, concernant le sort de la vape. Face à ce moment-charnière, France Vapotage et la Fivape ont formulé cinq demandes.

Tout d’abord, « reconnaître pleinement le vapotage dans les politiques de lutte contre le tabagisme ». C’est-à-dire obtenir le soutien des pouvoirs publics, afin qu’ils encouragent sa pratique et assurent sa promotion. 

Ensuite, face à la perspective d’un durcissement des lois encadrant la vape, les fédérations demandent à ce que soit « préservé ce qui en fait son attractivité » : prix, diversité des arômes et pluralité des circuits de distribution. Elles exhortent par ailleurs à « garantir la protection et la sécurité du consommateur » en assurant la qualité des produits sur le marché français.

Pour les professionnels de la filière, les fédérations enjoignent les pouvoirs publics d’« accompagner le secteur et d’assurer sa pérennité ». Elles souhaitent enfin que les professionnels aient « davantage de possibilités dans [leurs] points de vente pour informer les consommateurs sur les bonnes pratiques, et sensibiliser les fumeurs ». Un message clair et primordial, alors la vape aborde un tournant décisif.

Blablavape, le récap de la semaine [#47]

La Fivape alerte l’Assemblée nationale   

FIVAPE-COMMUNIQUE-PRESSE-ASSEMBLEE-NATIONALE-VAPELa Fivape a été auditionnée le 9 mars 2021 à l’Assemblée nationale au sujet de l’évolution de la consommation de tabac et de sa fiscalité. La Fivape a rappelé que la filière française était à 80 % indépendante financièrement de l’industrie du tabac et qu’il fallait la soutenir de toute urgence. De plus, si une surfiscalisation sur les produits de vapotage a lieu, cela affaiblirait un outil et une filière majeurs de première importance dans la lutte antitabac. Pour en savoir plus, cliquez sur la photo.

Nouvelle-Zélande : arrêtez de fumer, mais pas trop vite…

Après une vague d’hésitation, la Nouvelle-Zélande a finalement décidé d’embrasser une politique de santé publique en faveur de la vape. Le résultat ? Une baisse du nombre de fumeurs … qui s’est aussi traduite par une baisse des recettes fiscales liées au tabac. Au point d’encourager le gouvernement à envisager des droits d’accise sur la vape. Pour en savoir plus, cliquez sur la photo.

Un court-métrage démystifie la vape

Au Royaume-Uni, l’une des principales associations de lutte contre le cancer diffuse un court-métrage qui met en pièces les idées reçues sur la vape. Car si l’e-cigarette est le substitut le plus efficace, 38 % des Anglais croient encore, à tort, qu’elle est aussi nocive que la cigarette. Pour en savoir plus, cliquez sur la photo.

 

Nouvelle-Zélande : arrêtez de fumer, mais pas trop vite…

La Nouvelle-Zélande et la vape, statut : c’est compliqué. Alors que les e-cigarettes ont été vendues en pharmacie, courant 2019, elles ont ensuite fait l’objet d’un durcissement de la loi. Le Parlement néo-zélandais a ainsi créé le statut de détaillant spécialisé, limitant le nombre de points de vente. Et les encadrant fortement, notamment au niveau de la promotion du vapotage. L’objectif officiel ? « Éviter la normalisation de l’e-cigarette », ni plus ni moins, selon le texte du projet de loi

Pourtant, contrairement à tant d’autres États à travers la planète, la Nouvelle-Zélande n’a pas caché son intérêt pour l’e-cigarette. Le ministre de la Santé David Clark a ainsi reconnu officiellement que « les produits de vapotage présentent moins de risques pour la santé que le tabac ». Il estime même que sa mission consiste à « aider les fumeurs à passer à ces produits moins nocifs ». Abondant dans ce sens, la secrétaire d’État à la Santé, Jenny Salesa, indique clairement que « nous savons que vapoter n’est pas sans risque mais [que] c’est 95 % moins nocif que fumer une cigarette »

Mais une réalité économique qui tempère l’enthousiasme

Les recettes fiscales rappellent toutefois le gouvernement à une certaine réalité. Le Trésor néo-zélandais relève une baisse de 47,8 % des revenus fiscaux liés au tabac, entre le 1er juillet 2020 et le 31 janvier 2021, par rapport à la même période de l’année précédente. L’État tablait sur une certaine baisse, mais pas aussi rapide : elle serait 28,9 % plus élevée que prévue. 

De là à conclure que la vape joue les trouble-fête, il y a un pas… que les pouvoirs publics semblent prêts à franchir. En 2016, 16,2 % des Néo-Zélandais avaient essayé la vape, contre 21,2 % trois ans plus tard. Un vrai engouement populaire, qui entraîne une diminution du nombre de fumeurs. Selon l’association Smoke Free World, la consommation de tabac aurait baissé de 6,3 % par an pour atteindre une prévalence de 14,25 % actuellement. Contre 24 % aujourd’hui en France, selon Santé publique France

Mais les revenus fiscaux baissent tout autant que le nombre de fumeurs, ce qui inquiète les pouvoirs publics. Même si ces mesures peuvent paraître légères en regard de celles de tant d’autres États, qui interdisent les arômes voire la vape en entier, la Nouvelle-Zélande envisage désormais d’interdire la publicité ou l’utilisation des e-cigarettes dans les lieux où la cigarette est déjà bannie.

Et c’est peut-être seulement le premier coup de semonce à l’égard de la vape. Louis Houlbrooke, le porte-parole de l’Union des contribuables néo-zélandais, accuse le ministère de la Santé de vouloir « garder les citoyens accros aux cigarettes ». Alors que l’UE envisage d’inclure les produits de vapotage dans la nouvelle directive sur les droits d’accise sur le tabac, la réaction néo-zélandaise préfigure sans doute celle du Vieux continent. Des recettes fiscales en baisse ? Vite, il faut trouver d’autres revenus !

Un court-métrage démystifie la vape

En février dernier, l’agence gouvernementale Public Health England a publié son septième rapport indépendant consacré à l’e-cigarette. Et s’il affirme que la vape est le substitut nicotinique le plus efficace, avec un succès estimé entre 59,7 % et 74 %, il révèle aussi cette lacune. La vape souffrirait encore d’une crise de défiance, avec 38 % des fumeurs britanniques qui la jugent aussi dangereuse que la cigarette. 15 % d’entre eux l’estiment même plus dangereuse. 

La semaine dernière, l’Eurobaromètre 2021 confirmait cette tendance. Sur les 28 000 citoyens interrogés dans les 28 pays de l’Union européenne, 65 % pensent que la vape est nocive. Une hausse de 10 % depuis 2017, et même de 13 % depuis 2014 ! En France, 63 % des sondés estiment que la vape n’aide pas à arrêter de fumer. Un chiffre que l’on retrouvait déjà, il y a dix-huit mois, dans un sondage de France Vapotage. Pour 73 % des Français, le vapotage apparaissait « aussi, voire plus risqué que la cigarette ». La vape a décidément du mal à se remettre de la crise des maladies pulmonaires américaines de 2019.

Un documentaire pour pallier le manque d’information

Pour la réhabiliter auprès du grand public, l’association britannique de lutte contre le cancer Yorkshire Cancer Research a préparé un court-métrage. Intitulé « La vape démystifiée », il vise à répondre à tous les préjugés et aux idées fausses autour de l’e-cigarette. Le documentaire de 32 minutes a été réalisé avec le soutien de l’Independent British Vape Trade Association (IBVTA). Vous le retrouverez à l’adresse VapingDemystified.org.uk. Le site est par ailleurs riche en informations, avec des articles détaillant l’intérêt de la vape.

https://www.youtube.com/watch?v=5RIqgL1N5Do

Un partenariat entre une association de lutte contre le cancer et un acteur reconnu de l’e-cigarette, c’est une poignée de mains riche de sens dans le contexte actuel. Le Parlement européen a en effet lancé son propre « plan pour vaincre le cancer »… en s’alignant sur le discours de l’OMS, qui met dans le même sac vapotage et tabagisme

Ce court-métrage a une autre vertu : il contribue à améliorer l’information auprès du grand public. Dans l’enquête de France Vapotage réalisée en novembre 2019, 65 % des sondés mettaient en avant l’insuffisance de l’information, pour expliquer la méfiance constatée.

Blablavape, le récap de la semaine [#46]

Oui, les arômes facilitent le sevrage tabagique !

Une nouvelle étude internationale vient s’ajouter à la longue liste des preuves scientifiques qui soulignent l’intérêt des e-liquides aromatisés sur le marché. Démontrant leur plus grande efficacité face aux « goûts tabac », elle revêt une importance capitale, alors que de nombreux États envisagent de bannir les arômes. Pour en savoir plus, cliquez sur la photo.

La vape plus efficace que les substituts nicotiniques

Public Health England (PHE) publie son septième rapport indépendant sur la vape, en Angleterre. Et il est pour le moins élogieux ! Les chercheurs montrent que les produits de vapotage nicotinés constituent la méthode la plus efficace pour cesser de fumer. Pour en savoir plus, cliquez sur la photo.

La FDA s’attaque aux petites entreprises

La Food & Drug Administration (FDA) continue d’agiter son bâton de gendarme. Comme prévu, l’agence américaine met en demeure les fabricants d’e-liquides qui n’ont pas déposé leur demande d’autorisation de mise sur le marché (PMTA). Le point commun entre les acteurs épinglés ? Il s’agit dans tous les cas de (très) petites entreprises. Pour en savoir plus, cliquez sur la photo.

 

Eurobaromètre 2021 : moins de fumeurs, mais du chemin à parcourir

« L’attitude des Européens à l’égard du tabac et des cigarettes électroniques », tel est le titre de l’édition 2021 de l’Eurobaromètre. Commandé par la Commission européenne, ce rapport réactualise « l’instantané » sur la perception et les pratiques des citoyens de chaque État membre. Il revêt un intérêt particulier cette année, avec la perspective de la révision de la TPD.

La dernière édition de l’Eurobaromètre datait de 2017. Plus de 28 000 citoyens ont été interrogés dans les 28 pays de l’Union européenne – le Royaume-Uni en faisait encore partie, lors du sondage conduit entre août et septembre 2020. Le résultat tient en un épais rapport de 334 pages, avec d’intéressants relevés pays par pays. Nous indiquons ici les valeurs les plus significatives. 

Le tabagisme recule, mais la France n’est pas irréprochable

Première cause de décès évitable en Europe, le tabac est responsable de 700 000 morts chaque année, à l’échelle du continent. Il est à l’origine de 27 % des cancers. Mais par rapport à l’édition 2017 de l’Eurobaromètre, une première bonne nouvelle : en moyenne européenne, la prévalence tabagique a reculé de 3 %. En 2020, 23 % des sondés sont des fumeurs, et 22 % de ceux qui l’étaient en 2017 ont arrêté. 

S’agissant des données françaises, on compte 28 % de fumeurs dans l’Hexagone. Soit une baisse de huit points par rapport à l’étude précédente. Mais c’est un chiffre qui reste supérieur à la moyenne européenne. La France se voit ainsi reléguée de la troisième à la dixième place des plus gros fumeurs européens.

En comparaison, des États plus « ouverts » à la vape ont vu le tabagisme davantage reculer. C’est notamment le cas du Royaume-Uni (12 % de fumeurs) ou de la Suède (7 %).

Les e-cigarettes rechargeables en priorité

Concernant la vape, 14 % des Européens l’ont déjà essayée au moins une fois. Le taux est supérieur en France : 22 % de nos concitoyens l’ont utilisée, avec 6 % d’utilisateurs réguliers. La répartition des usages reste toutefois similaire en France et en Europe : à 47 % ce sont des vapo-fumeurs qui l’utilisent (36 % en moyenne européenne) et à 23 % des utilisateurs ayant totalement arrêté la cigarette (18 % en Europe).

En Europe et en France, la pratique de la vape démontre l’intérêt des aromes. À 48 %, les vapoteurs privilégient les goûts fruités, contre 36 % pour le goût tabac. On le sait : ce sont précisément ces e-liquides aromatisés qui présentent la plus grande efficacité. Ils sont pourtant sur la sellette ! Plusieurs pays envisagent en effet  de les interdire, jusqu’à l’Union européenne toute entière, à en juger par le dernier « plan pour vaincre le cancer ».

Concernant le matériel, 72 % des vapoteurs en Europe ont recours à des e-cigarettes à réservoir rechargeable, contre 23 % pour des cartouches scellées et jetables. Un plébiscite pour un certain « format », qui pourrait être soumis à des restrictions dans les mois et les années à venir. Si la France est plus souple sur la question de la contenance des réservoirs, certains pays européens appliquent la limite de 2 ml.

Enfin, l’Eurobaromètre 2021 montre que seuls 2 % des Européens vapotent alors qu’ils n’ont jamais essayé la cigarette. En France, le chiffre est encore plus bas : 1 %.

Mais une perception de la vape à améliorer

L’e-cigarette doit toutefois améliorer encore son image. Les fake news ont durablement écorné sa perception parmi les Européens. C’est l’une des principales surprises de l’Eurobaromètre 2021 : 65 % d’entre eux pensent que la vape est nocive. Soit une hausse de 10 % depuis 2017, et même de 13 % depuis 2014 ! 

En France, 63 % des sondés pensent que la vape n’aide pas à arrêter de fumer. Ils sont 69 % à demander l’interdiction de vapoter dans les lieux où il est interdit de fumer, et 40 % à prôner l’interdiction des arômes. Dans le même esprit, 69 %, les Français estiment qu’il faut autant encadrer le vapotage que la cigarette.

Première conséquence de cette mauvaise perception : les fumeurs des États membres ne sont que 11 % à privilégier le vapotage pour arrêter de fumer, contre 13 % pour les substituts nicotiniques et 76 % sans aucune assistance. Et pourtant, la vape ça marche ! 31 % de ceux qui l’ont essayée ont réussi à arrêter de fumer, au niveau européen, et 27 % ont réduit leur consommation.

Oui, les arômes facilitent le sevrage tabagique !

Une étude sur l’intérêt des e-liquides aromatisés dans le cadre du sevrage tabagique, ce n’est pas nouveau. On peut citer celle du professeur Yong Yang, de l’Université de Memphis, publiée en juillet 2020. Elle montrait que les e-liquides aromatisés seraient jusqu’à 2,3 fois plus efficaces pour arrêter la cigarette que les e-liquides au goût tabac. Ou encore celle de l’Université de Yale, en juin 2020, qui démontre que « l’interdiction des e-liquides aromatisés pourrait augmenter le tabagisme ».

Ce qui est nouveau, avec l’étude publiée ces jours-ci par l’Université d’Oxford dans le cadre de sa chaire Nicotine & Tobacco Research, c’est sa dimension internationale. Conduite par le professeur Lin Li de l’Université australienne de Melbourne, elle implique plusieurs experts reconnus de la vape, comme Ron Borland, ou Michael Cummings (photo), de l’Université médicale de Caroline du Sud. 

13,8 % de taux de réussite avec les arômes fruités ou sucrés

Leur étude s’appuie sur des données enregistrées en Australie, au Canada, en Angleterre et aux États-Unis. Trois continents impliqués donc, avec 886 participants interrogés à plusieurs reprises entre 2016 et 2018. Le focus porte en premier lieu sur le type d’e-liquides qu’ils privilégient, parmi trois catégories principales : tabac ou neutre, menthe et menthol, ou fruité et sucré.

Entre 2016 et 2018, 11,1 % des utilisateurs avaient complètement arrêté de fumer. Et ce sont ceux qui privilégient les arômes fruités et sucrés qui ont obtenu les meilleurs résultats : 13,8 % de taux de réussite, contre 9,6 % pour le goût tabac, avec un taux similaire pour les arômes menthol (8,3 %).  

Autre enseignement : 52 % de ceux qui avaient arrêté de fumer vapotaient toujours en 2018, mais les fans d’arômes fruités/sucrés n’étaient pas davantage susceptibles de continuer à utiliser la cigarette électronique que les autres. 

« L’utilisation des e-liquides fruités ou sucrés chez les fumeurs est positivement corrélée au sevrage tabagique, concluent les auteurs. Alors que de nombreuses autorités envisagent de limiter ou d’interdire la vente des produits de vapotage aromatisés, il est important d’évaluer l’impact que ces politiques peuvent avoir sur les fumeurs qui utilisent les cigarettes électroniques pour arrêter le tabac. Nos résultats indiquent que les vapoteurs qui utilisent de tels e-liquides sont davantage susceptibles d’arrêter de fumer », précisent-ils. 

On le sait pourtant : dans le cadre du « plan pour vaincre le cancer », porté par le Parlement européen, l’une des propositions vise à « bannir totalement les arômes ». Une telle position pourra-t-elle être justifiable encore longtemps ?

La vape plus efficace que les substituts nicotiniques

C’est peu de le dire : les pouvoirs publics britanniques soutiennent la vape depuis de nombreuses années déjà. L’agence gouvernementale Public Health England (PHE) vient de publier son septième rapport indépendant consacré à l’e-cigarette. Rédigé par des chercheurs du King’s College de Londres, c’est un document de référence, souvent repris dans les études scientifiques.

Et il démontre, une fois encore, que la vape est la solution la plus efficace pour arrêter de fumer ! Les produits de la vapotage présentaient un taux de succès estimé entre 59,7 % et 74 %, en 2019 et 2020. En Angleterre, ils sont aussi devenus le substitut nicotinique le plus populaire. L’an dernier, 27,2 % des fumeurs les utilisaient, contre 18,2 % pour les autres substituts (patchs, gommes…) et 4,4 % pour des prescriptions de varénicline. La prévalence tabagique a chuté, désormais estimée entre 13,8 % et 16 %, contre 24 % quotidiennement en France selon Santé publique France

Le substitut nicotinique le plus efficace à ce jour

L’étude indique par ailleurs qu’en 2017, 50 000 fumeurs britanniques ont rompu avec le tabac grâce à la vape seule. Son ancrage reste toutefois sensiblement identique à celui mesuré en mars 2020. En Angleterre, 6 % des adultes vapotent, soit 2,7 millions de personnes. La prévalence de la vape est estimée entre 17,5 % et 20,1 % parmi les fumeurs actuels. Elle est de 11 % chez les anciens fumeurs, et entre 0,3 % et 0,6 % chez ceux qui n’ont jamais fumé. La proportion de vapo-fumeurs a diminué depuis 2012.

Chez les jeunes (entre 11 et 18 ans), l’étude relève 4,8 % d’individus qui auraient vapoté au moins une fois par mois. Le taux est équivalent à celui de l’année dernière, et la quasi-totalité d’entre eux sont aussi des fumeurs actuels ou passés (seuls 0,8 % des vapoteurs mineurs n’ont jamais essayé la cigarette). 

« Le tabagisme reste toujours la principale cause évitable de décès, tuant 75 000 personnes en Angleterre en 2019, rappelle le professeur John Newton, l’un des directeurs de PHE. La meilleure chose qu’un fumeur puisse faire, c’est d’arrêter complètement de fumer et les preuves montrent que le vapotage est l’un des moyens les plus efficaces pour y parvenir. À tous les fumeurs, en particulier à tous ceux qui ont essayé d’autres méthodes, nous leur recommandons de passer à la vape. » 

… mais une défiance qui croît aussi

Mais l’autre enseignement de l’étude, c’est que la vape a encore du mal à se remettre de la crise des maladies pulmonaires américaines de 2019. En dépit de ces excellents résultats, 38 % des fumeurs britanniques pensent toujours en 2020 que la vape est aussi dangereuse que la cigarette. Et 15 % estiment même qu’elle est plus dangereuse. On retrouve un ressenti similaire (et tout aussi infondé), dans la dernière étude française de l’Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT)

« Ce qui est préoccupant, c’est que les fumeurs, en particulier ceux issus des milieux défavorisés, pensent de plus en plus que le vapotage est aussi dangereux que la cigarette. Ce n’est pas vrai, et cela réduit le nombre de fumeurs qui se mettent au vapotage », résume Ann McNeill, professeur en tabacologie au King’s College de Londres, et principale rapporteuse de l’étude. 

Si les chiffres britanniques soulignent, plus que jamais, l’incontestable efficacité de la vape, ils montrent aussi que du chemin reste à parcourir pour tordre le cou aux idées reçues.

La FDA s’attaque aux petites entreprises

L’American Vaping Association le craignait, cela devient peu à peu une réalité : aux États-Unis, la vape indépendante est en train d’être décimée. En juillet 2019, un juge fédéral américain avait sommé tous les fabricants de produits de vapotage de déposer une demande d’autorisation de mise sur le marché, ou PMTA (Premarket Tobacco Application). Après une série de reports, l’échéance avait finalement été fixée au 9 septembre 2020, pour tous les produits mis en vente avant le 8 août 2016. 

Pour la troisième fois depuis le 15 janvier dernier, la Food & Drug Administration (FDA) a adressé une douzaine de lettres de mise en demeure aux « mauvais élèves ». Et il s’agit exclusivement de (très) petites entreprises. Les raisons avancées, pour justifier ce manquement aux règles ? Le coût des PMTA, que les experts estiment entre 116 000 et 400 000 dollars… par e-liquide commercialisé. Mais aussi la fermeture des laboratoires à cause de la pandémie, ce qui prive ces petites structures des analyses techniques nécessaires pour boucler les dossiers.

Les petits acteurs indépendants dans la tourmente

Selon Gregory Conley, le président de l’American Vaping Association, ce sont près de « 100 000 travailleurs dans 15 000 petites entreprises » qui seraient en péril. Le secrétaire à la Santé et aux Services sociaux de la mandature précédente, Alex Azar, s’était voulu rassurant et avait promis des aides et des assouplissements. Mais rien, dans la version finale de la PMTA, ne constitue une main tendue vers les plus petits acteurs indépendants

« La FDA refuse de créer une voie simplifiée pour certaines catégories de produits du tabac ou certains fabricants », précise même le texte définitif. « La combinaison des nouvelles restrictions du PACT Act et l’échec de la FDA de l’administration Trump à rationaliser le processus PMTA vont rendre de plus en plus difficile la gestion d’entreprises de vapotage légitimes, dans les mois et les années à venir », commente Gregory Conley

Le risque d’une explosion du marché noir

Selon Jim McDonald, spécialiste de la vape outre-Atlantique, le risque est aussi le développement du marché noir et de la vente sans autorisation. Pour identifier les fabricants qui n’ont pas soumis de PMTA, la FDA utilise en effet une base de données gouvernementale, dans laquelle les entreprises enregistrent leurs produits. 

Si les fabricants ne se conforment pas rapidement, ils s’exposent à des amendes puis à une interdiction à la vente. Face au coût de la mise en conformité, certains fabricants pourraient être tentés d’opérer en marge du marché légal. Car, sans enregistrement auprès des autorités fédérales, la FDA ne parviendrait pas à détecter l’absence de PMTA.

Blablavape, le récap de la semaine [#45]

Covid-19 : un risque de contamination infime par la vape

Un an après le début de la pandémie, une équipe de chercheurs a tenté de mesurer le risque de contracter le Covid-19 via la vapeur d’e-cigarette. Et les résultats sont sans appel : ce risque serait « infime », de l’ordre de 1 %. Alors qu’il peut s’élever à 90 % en parlant, et même à 260 % en toussant. Pour en savoir plus, cliquez sur la photo.

Piqûre de rappel du Dr Juneau : oui, la vape peut sauver des vies !

JUNEAU-VAPE-TABAGISMELe Dr Martin Juneau, cardiologue et directeur de la prévention à l’Institut de cardiologie de Montréal (ICM), revient dans le détail sur les effets désastreux du tabagisme. Face à ce risque, rappelle-t-il, études cliniques à l’appui, le vapotage représente une formidable occasion de réduire les risques pour la santé. Pour en savoir plus, cliquez sur la photo.

Publicité pour la Vype : des slogans trop incitatifs selon la justice

VYPE-CONDAMNATION-PROMOTION-WEBVoilà une décision qui pourrait faire jurisprudence. British Americain Tobacco (BAT) a été condamné par le tribunal judiciaire de Nanterre pour avoir fait la promotion de ses e-cigarettes Vype sur son site web. Son tort : des slogans jugés inappropriés, pouvant notamment « inciter des non-fumeurs de tabac à utiliser directement des produits de vapotage ou encourager une consommation excessive ». Pour en savoir plus, cliquez sur la photo.

 

[L’ato du mois] Wotofo Profile M

RTA Mesh – Diamètre : 24 mm – Hauteur : 33 mm – Contenance : 3,1/4 ml

Dernier-né de la famille Wotofo Profile, cet ato reprend le gabarit très compact qui a fait le succès du Gear, mais cette fois en top airflow avec un montage mesh. La vape sur mesh procure un gros volume de vapeur et d’excellentes saveurs. La raison en est simple : l’énorme surface de chauffe en contact avec le coton, et la réactivité instantanée. De ce fait, beaucoup plus de juice vaporisé, un gros cloud et des saveurs intenses, mais dans une vape tiède et jamais chaude. Pour rappel, malgré sa résistance assez basse (0,12-0,15 Ω), le mesh se vape entre 40 et 60 W, une puissance largement suffisante, et, comme pour un coil, la grille mesh se rode mais à 15-20 W maximum.

Déballage

La boîte Wotofo traditionnelle, noir et vert à couvercle transparent, renferme en plus de l’ato : un second drip-tip, un bubble tank, 3 grilles mesh et coton, outils, spare vis & joint, manuel.

WOTOFO-PROFILE-M-BOITE

L’ato est vraiment très compact, rien à redire concernant les finitions, joints et pas de vis qui sont au niveau de qualité habituel du fabricant.

Le remplissage se fait à travers un joint à lèvres en silicone, en coulissant le top-cap qui tient correctement fermé. À noter : on peut dévisser le top-cap pour remplacer ce joint.

Le drip-tip en résine monté d’origine est vraiment très bas (4 mm) ; beaucoup préféreront monter le second, un peu plus haut (6,5 mm).

Le réglage d’airflow s’effectue par rotation de la bague supérieure, le tank d’origine (3,1 ml) et le second tank bubble fumé (4 ml) sont en PCTG, malheureusement pas en pyrex.

La cloche semi-sphérique très réduite, percée d’une multitude de trous, arrosera directement le mesh de manière optimale.

WOTOFO-PROFILE-M-COUPE

Le deck mesh traditionnel reprend le poussoir céramique sur ressort. Une innovation de Wotofo apparue avec le Profile RDA et maintes fois copiée depuis.

Le pin 510, correctement isolé, dépasse suffisamment pour une utilisation sur méca hybride, quoique le méca ne soit vraiment pas recommandé pour le mesh (trop de puissance avec un accu à pleine charge, et pas assez de régularité).

WOTOFO-PROFILE-M-PLATEAU

Montage

Les grilles mesh courantes de nos jours permettent un montage bien plus facile que le mesh traditionnel, plus souple et malléable. En revanche, elles nécessitent un peu d’attention : un arrondi soigné grâce à l’outil fourni, et un serrage parfaitement parallèle et centré.

Bien vérifier que la grille n’a pas le moindre défaut ou une partie endommagée.

Une fois en place, ne pas appuyer comme une brute sur le sommet pour la maintenir avant de visser les mâchoires. Appuyer trop fort aurait pour conséquence d’aplatir le sommet, voire de créer des pliures dans l’arrondi. Or, la grille rougira trop vite et inégalement au niveau de ces défauts, et brûlera le coton à cet endroit, et… vous connaissez la suite !

À noter : sur les trois grilles mesh fournies, le Clapton Mesh se rapproche plus de la vape sur coil et étonnera les réfractaires à la vape sur mesh.

 

Le mesh ne tolère pas un cotonnage approximatif, la moindre zone n’étant pas en contact étroit avec le coton provoquera des dry hits mémorables.

Ce qui veut dire que la juste quantité de coton est très importante, soit en utilisant un coton-lacet de 6 mm de diamètre, soit avec un pad complet de Puff/Muji préparé en Scottish Roll.

Passer le coton dans le mesh en appuyant vers le bas pour enfoncer le poussoir céramique, en prenant soin de ne pas abîmer les bords de la grille, puis couper au niveau de la rigole interne du deck.

Peigner soigneusement le coton avec un outil pointu pour séparer les fibres. Vu l’épaisseur, mieux vaut prendre son temps. Puis former un joli nœud papillon, avant de couper en biais. Ce qui évitera de bourrer le coton dans les rigoles trop étroites pour la totalité.

Enfin, insérer les extrémités dans les rigole sans tasser. Si votre coupe est correcte, vous aurez deux petits rebords de coton de chaque côté du mesh.

L’erreur classique des débutants consiste à tirer le coton pour le placer dans la cuve, ce qui a pour effet de le décoller des bords du mesh. Et si le coton n’est plus en contact avec les bords… vous avez compris.

Une fois le coton en place, prendre le temps de l’imbiber généreusement de juice avant de remonter l’ato.

WOTOFO-PROFILE-M-MONTAGE

Utilisation

Le montage du mesh est très facile. Comme toujours c’est le cotonnage qu’il faudra soigner.

À noter, deux petit soucis au remplissage : le joint à lèvres silicone est mal ajusté et se relève avec le bout du flacon de juice ; et un débordement possible du côté opposé si on remplit trop vite (un trou d’évacuation s’y trouvant).

L’ato est très aérien, les meilleures saveurs seront obtenues à mi-ouverture. Malgré sa taille réduite, il ne chauffe que modérément. En revanche, le mesh étant assez gourmand, les 4m l s’évaporent assez rapidement.

Concernant les saveurs, elles sont remarquables comme sur tout ato mesh, et la combinaison de la cloche en dôme, de l’airflow multiple et de la cheminée très courte les porte au firmament.

Conclusion

Un ato mesh qui se hisse directement en pole position devant ses congénères, et mérite largement sa place dans le « best of atos ».

On appréciera particulièrement son extrême compacité préservant une contenance correcte et ses saveurs hors pair ; il fera le bonheur de tous les amateurs de mesh.

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