Une nouvelle étude américaine met en cause les arômes

Une étude américaine adopte un axe original. Des chercheurs ont suivi pendant quatre ans plusieurs centaines d’adolescents vapoteurs pour vérifier s’ils parvenaient à arrêter l’e-cigarette. Résultat surprenant : les adeptes d’e-liquides aromatisés sont plus nombreux à continuer par rapport à ceux qui privilégient le goût tabac.

Une nouvelle étude américaine met en cause les arômes

Publiée dans la revue scientifique American Academy of Pediatrics, une nouvelle étude se concentre sur le rapport des jeunes au vapotage. Encadrée par Adam Leventhal, directeur du service d’addictologie de l’Université de Californie du Sud, cette enquête s’est intéressée à 478 adolescents vapoteurs, dans dix lycées de Los Angeles. Les chercheurs ont rencontré chaque participant tous les six mois, entre 2014 et 2017.

E-liquides aromatisés : une plus forte addiction à la vape

Premier résultat de l’étude : 93,8 % des participants vapotent des e-liquides aromatisés. Seuls 6,2 % d’entre eux privilégient les goût tabac ou menthol (les chercheurs ayant décidé de grouper les consommateurs de ces deux saveurs). C’est un écart surprenant. Aucune enquête n’avait établi une différence à ce point prononcée, même pour une classe de la population aussi spécifique. Les pouvoirs publics britanniques, par exemple, ont récemment publié une enquête sur le vapotage au Royaume-Uni. Si elle démontre bien une baisse significative des e-liquides au goût tabac ces dernières années, ils représentent malgré tout 25 % du marché, contre 44 % pour les e-liquides aromatisés. L’étude anglaise porte toutefois sur l’ensemble de la population, et non sur les jeunes en particulier.

Mais l’étude s’intéresse avant tout à « l’addiction » à l’e-cigarette. Et, selon les chercheurs, les adeptes des e-liquides aromatisés étaient toujours 64,3 % à vapoter six mois plus tard. Contre 42,9 % parmi ceux qui privilégiaient les e-liquides au goût tabac. A également été mesuré le nombre de « bouffées » prises par les participants à chaque fois qu’ils portaient leur e-cigarette à la bouche. Les utilisateurs d’e-liquides aromatisés tiraient en moyenne 3,1 fois plus que les amateurs de goûts tabac. En revanche, l’équipe affirme que l’arôme ne change en rien la fréquence quotidienne ou le moment de la journée où l’on vape.

« Alors que de nombreux adolescents essaient la cigarette électronique, ils n’en deviennent pas tous des utilisateurs réguliers, indique Adam Leventhal. Il est important de se préoccuper de la durée du vapotage. Plus vous vapez longtemps et fréquemment, plus vous vous exposez aux toxines contenues dans l’aérosol des cigarettes électroniques, et plus vous vous exposez à un risque de dépendance à la nicotine. »

En clair, cette étude va dans le sens des pouvoirs publics américains, qui militent pour une interdiction des e-liquides aromatisés. « Une telle réglementation pourrait encourager les millions d’adolescents américains qui utilisent déjà la cigarette électronique à cesser, en particulier s’ils ne peuvent plus accéder aux parfums qu’ils aiment, laisse supposer Adam Leventhal.  Les adolescents devraient éviter d’essayer les produits à base de nicotine. Notre étude suggère que s’ils finissent par utiliser la cigarette électronique, ils auront davantage de difficultés à arrêter s’ils ont accès aux e-liquides aromatisés. » 

Des associations maintiennent la pression sur le gouvernement Trump

Mardi 29 octobre, une cinquantaine d’associations sanitaires américaines a adressé un courrier au secrétaire à la Santé et aux Service sociaux Alex Azar et à la Première Dame Melania Trump. « Gardez le cap, dans le projet d’interdiction des e-liquides aromatisés », indique-t-elle en substance. L’Académie américaine de pédiatrie, partenaire de l’étude réalisée par Adam Leventhal, figure d’ailleurs parmi les cosignataires. Les associations prônent notamment l’interdiction des saveurs menthol : « Ce sont des arômes dangereux pour les adolescents, ils ont tendance à refroidir le goût en bouche, ce qui les aide à mieux tolérer le goût âpre de la nicotine », explique la lettre.

« L’interdiction des e-liquides aromatisés n’aura aucun impact sur la crise sanitaire provoquée par l’utilisation illégale de cartouches de THC, déclare Gregory Conley, président de l’American Vaping Association. Elle va priver beaucoup d’ex-fumeurs adultes des arômes sur lesquels ils comptent pour continuer de vivre sans fumer […] Des propositions raisonnables visant à empêcher réellement les jeunes à vaper consisteraient à vérifier plus strictement l’âge légal, par exemple. »

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