Pour savoir précisément combien de cigarettes on a allumé dans la journée, c’est simple : il suffit de regarder l’état de son paquet. Mais pour la vape, l’opération est autrement plus complexe. Que ce soit avec des systèmes ouverts ou fermés, on surveille rarement avec précision le nombre de ses inhalations et le rythme auquel on remplit son réservoir ou l’on change de pod.
Des chercheurs de l’Université de Cornell, dans l’État de New York, se sont penchés sur la question et ont développé le PuffPacket. Il s’agit d’un petit appareil qui s’insère entre le drip-tip et le réservoir ou l’élément chauffant, susceptible de s’adapter à la quasi-totalité des e-cigarettes du marché. Il ne s’active que lorsque l’on « tire » sur sa vapoteuse et, en analysant son voltage et son signal, il recueille un ensemble de mesures comme la quantité de liquide et de nicotine vaporisés. Équipé d’un émetteur Bluetooth, le PuffPacket communique ensuite avec une application mobile qui va enrichir les relevés, en enregistrant la durée, l’heure et la localisation de chaque bouffée.
Un dispositif open source pour aider la recherche
Les chercheurs ont décliné leur système en trois prototypes, afin de garantir une compatibilité maximale avec les e-cigarettes du marché. Leur démarche et l’ensemble de leurs travaux de conception ont fait l’objet d’une publication scientifique librement accessible, pour que tous les chercheurs intéressés puissent s’en inspirer et l’intégrer.
« L’absence d’une compréhension continue et objective des comportements liés au vapotage nous a conduits à développer PuffPacket afin de mesurer, surveiller, suivre et enregistrer correctement son utilisation, au lieu de l’inférer à partir de simples données de localisation ou d’activité, essentiellement auto-mesurées », indique Alexander Adams, le doctorant à l’origine du dispositif.
Mieux comprendre les habitudes de consommation
L’équipe de chercheurs compte dans ses rangs des experts en analyse comportementale. La communication via Bluetooth, qui assure l’enregistrement des données de géolocalisation mais aussi l’horodatage et le type d’activité (position stationnaire, marche, véhicule, etc.), vise ainsi à identifier des habitudes de consommation. L’utilisateur tire-t-il davantage sur son e-cigarette le matin, en arrivant au bureau, et peu dans l’après-midi ? Vapote-t-il essentiellement dans sa voiture personnelle ou le soir, au cours d’une balade ?
Bien sûr, l’objectif n’est pas de « fliquer » les utilisateurs – de tels dispositifs ne passant, du reste, pas inaperçus et ne pouvant pas s’exploiter à leur insu. Mais l’enregistrement de données réelles et objectives présente un plus grand intérêt scientifique que les sondages basés sur de simples estimations personnelles. Des chercheurs pourraient ainsi les exploiter dans le cadre d’études plus formelles et plus complètes.