Le ministre sud-africain des Finances Enoch Godongwana (photo) a présenté en détail le budget 2022 de son gouvernement. Il vient notamment augmenter de 4,5 à 6,5 % les droits d’accise sur l’alcool, le tabac et les produits à haute teneur en sucre. Il introduit par ailleurs une taxe sur le vapotage, avec un taux d’imposition « d’au moins 2,90 rands par millilitre » (soit 17 centimes d’euros).
La taxe devrait s’appliquer à tous les e-liquides, qu’ils contiennent de la nicotine ou non. Le prix d’un flacon de 60 ml, une contenance courante en Afrique du Sud, pourrait ainsi grimper de plus de dix euros. En clair, le tarif des produits de vapotage pourrait quasi doubler dans le pays, à compter du 1er janvier 2023.
Des sources contestables pour justifier la taxe
La proposition du gouvernement sud-africain a été précédée de la publication d’un document de réflexion, en décembre 2021. « Même si ces produits [de vapotage] sont présentés comme moins nocifs que les cigarettes traditionnelles, ils ne sont pas sans risque », indique-t-il en préambule. Là encore, le gouvernement s’appuie exclusivement sur les rapports de l’OMS publiés entre 2018 et 2020, tout en rappelant l’épidémie de maladies pulmonaires injustement attribuée au vapotage.
Pire : le document fustige l’étude de Public Health England indiquant que les e-cigarettes sont « au moins 95 % moins dangereuses que les cigarettes classiques ». Elle fait pourtant référence en la matière, et son sérieux ne peut pas être remis en cause. La prévalence tabagique moyenne s’élève à 17,6 % chez les adultes en Afrique du Sud. Une étude a toutefois démontré que dans les régions les plus pauvres du pays, elle pouvait monter jusqu’à 77 % ! Il faut dire que certaines marques de cigarettes vendent le paquet à 10 rands (60 centimes d’euros).
Avec le vote de droits d’accise, la vape ne représenterait plus une solution accessible à ce type de population.