La fin de la répression antivape aux Philippines ?

Après avoir été traqués par la police et l'armée de Rodrigo Duterte, les vapoteurs philippins vont peut-être pouvoir envisager l'avenir sous un jour meilleur. Un projet de loi, qui s'appuie sur une approche plus pragmatique de la question, vise en effet à assouplir la législation sur le vapotage.

La fin de la répression antivape aux Philippines ?

Dès son arrivée au pouvoir, en 2016, Rodrigo Duterte (photo) n’avait pas mâché ses mots sur la question du vapotage.  « Diable addictif », produit « toxique » et même « plus dangereux que la cigarette »… Bref, pour le président philippin, la cigarette électronique représentait le mal incarné. Une hostilité qui s’est traduite par la signature d’un décret interdisant totalement l’usage de la cigarette électronique dans les lieux publics à compter du 19 novembre 2019. Et pour faire régner cet ordre antivape, Duterte n’a pas lésiné sur les moyens. Il a mobilisé d’importants effectifs militaires et policiers, dans le but de prendre en flagrant délit les contrevenants et de leur infliger des peines de prison.

À la suite du décret présidentiel, une première loi avait été votée en février dernier. Elle interdisait aux Philippines la fabrication, la distribution et la commercialisation de produits de vape non approuvés par la FDA. Outre le vapotage dans les lieux publics, le texte prohibait également l’utilisation ou l’achat de produits par une personne de moins de 21 ans ainsi que la vente dans un rayon de 100 mètres autour des écoles ou des installations récréatives pour mineurs. 

La vape accessible à partir de 18 ans au lieu de 21 ans

Pourtant, la législation liée au vapotage semble sur le point de s’assouplir… C’est ce que suggère un nouveau projet de loi, qui vise à mieux réglementer la vape aux Philippines plutôt que de l’interdire ou de la limiter drastiquement. La Chambre commune de commerce, d’industrie et de santé (Joint House Committees on Trade and Industry and on Health, JHCTIH) a d’ailleurs adopté ce texte en préambule, à 88 voix pour, 10 contre et 2 abstentions. 

En substance, le projet de loi vient calquer la réglementation sur les principaux standards internationaux. Entre autres sources d’inspiration, la récente loi votée chez le voisin hongkongais et applaudie par les associations provape aux Philippines en juin dernier. « Nous saluons la décision de Hong Kong de mettre fin à la proposition de loi sur l’interdiction des cigarettes électroniques, commentait alors Peter Paul Dator de The Vapers Philippines. Elle se base sur des preuves scientifiques montrant que ces alternatives présentent des niveaux infiniment inférieurs de substances toxiques par rapport aux cigarettes combustibles. Plutôt qu’une interdiction, les autorités devraient envisager une réglementation des produits de vapotage et d’autres innovations afin d’empêcher l’essor du marché noir qui échappe aux normes sanitaires. 

Parmi les mesures envisagées dans le projet de loi, la baisse de l’âge minimum légal de 21 ans à 18 ans pour acheter des produits de vapotage. Les fabricants seraient également obligés d’apposer des avertissements sanitaires sur les emballages. Les vape shops auraient quant à eux la possibilité d’afficher de la publicité, dès lors que celle-ci ne vise pas les mineurs et qu’elle ne trompe pas le consommateur sur « les caractéristiques des produits, les effets sur la santé, les risques ou émissions ».

Une résolution pragmatique face au fléau du tabagisme

Le vice-président de la JHCTIH, Victor Savellano, reconnaît « la nécessité d’offrir une alternative viable aux cigarettes combustibles » et d’exploiter « le concept de réduction des risques en tant que stratégie de santé publique, afin de lutter contre l’épidémie de tabagisme ». Une approche plus pragmatique, en somme, à l’image de la récente prise de position de Hong Kong. 

Pour rappel, les Philippines ont un rapport au tabac particulièrement dramatique. La moyenne des fumeurs y est 33,9 % plus élevée que dans les autres pays, avec 1,34 % des enfants de 10 à 14 ans qui fument déjà. Le nombre de décès liés au tabac est supérieur de 22,65 % à la moyenne internationale, avec 117 000 morts par an. Peuplé de 105 millions d’habitants, le pays comptait 17 millions de fumeurs quotidiens en 2014. Le projet de loi aujourd’hui adopté doit désormais se transformer en loi et passer entre les mains des parlementaires philippins.

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