Souvenez-vous. Il y a deux semaines, YouTube modifiait fondamentalement ses conditions d’utilisation afin de proscrire la publicité directe ou indirecte de contenus liés au “tabac ou aux produits associés”, dont la vape fait partie. Cette décision résonnait alors comme la fin d’une tendance que l’on a vue apparaître depuis plusieurs années déjà avec l’apparition “d’influenceurs” spécialisés dans l’e-cigarette, qui vantent les mérites d’une ou plusieurs marques moyennant rémunération. Plus largement, les fabricants ne sont plus autorisés à acheter des espaces publicitaires pour vanter les mérites de leurs produits – une décision qui peut avoir un certain impact auprès des chaînes spécialisées, qui s’appuient sur ces pre-rolls publicitaires pour dégager des revenus substantiels.
Limiter la promotion de la vape
Même son de cloche du côté de Facebook et d’Instagram, ce dernier appartenant de toute façon à l’empire de Mark Zuckerberg. Depuis le 31 juillet dernier, les utilisateurs n’ont plus le droit de vendre ou de promouvoir directement de l’alcool, du tabac et des produits associés au vapotage aux États-Unis. En cas d’infraction à cette nouvelle règle, le contenu sera purement effacé. Les deux réseaux ont indiqué avoir mis en place des outils automatiques capables de détecter les contenus concernés, en plus d’une surveillance humaine et de la possibilité pour n’importe quel utilisateur de signaler les contenus concernés. Plus précisément, Instagram et Facebook font la chasse aux boutiques à la sauvette ou à ces revendeurs qui pratiquent le “dropshipping”, c’est-à-dire la mise en relation directe de leurs clients à leurs fournisseurs, qui assurent la livraison et la gestion des stocks. En revanche, les “influenceurs” auront toujours le droit de proposer des posts sponsorisés.
La psychose de l’effet passerelle, chez les jeunes
Tout comme avec YouTube, la limite qu’imposent Facebook et Instagram sur la promotion et la publicité des produits liés au vapotage est globalement représentative de la méfiance des autorités américaines vis-à-vis de la vape. En particulier, la grande inquiétude des pouvoirs publics américains tient au prétendu “effet passerelle” qui existerait entre la vape et la cigarette classique – une psychose qu’ont démonté plusieurs études scientifiques. On sait que Juul a notamment rémunéré des utilisateurs d’Instagram pour vanter les mérites de son pod, une pratique dont les responsables de l’entreprise devront s’expliquer auprès du Congrès américain ce jour-même. Les responsables de Facebook ont toutefois tenu à préciser que leur nouvelle mesure n’était en rien corrélée à cette convocation.