De l’OMS à l’AFP : Rio ne répond plus !

Les médias n'attendaient que ça : la publication par l'OMS du 7e rapport sur l'épidémie de tabac, qui prône une régulation de la vape. Une nouvelle occasion pour eux de taper sur les fumeurs désireux de rompre avec le tabac, sans se préoccuper des études qui démontrent les bénéfices de la cigarette électronique.

De l’OMS à l’AFP : Rio ne répond plus !

Cela faisait longtemps. À peine l’OMS avait-elle publié son 7e rapport sur l’épidémie mondiale de tabagisme que l’AFP sortait sa dépêche, relayée par la plupart des médias. Dans ce document, l’organisation qui veille à ce que les êtres humains ne soient jamais malades passe en revue toutes les mesures prises dans le monde pour endiguer les ravages du tabagisme. Au passage, elle tire – à feu nourri – des conclusions sur les SEAN (systèmes électroniques d’administration de nicotine), autrement dit, la vape.
Nous avons compulsé le rapport en question, ainsi que les articles et autres reportages l’ayant relayé. Voici ce que nous avons trouvé.

Organisation Moyennement Scientifique…

Le cheval de bataille de l’OMS pour lutter contre l’épidémie du tabagisme, depuis 2008, s’appelle « programme MPOWER ». Il s’agit d’une liste de recommandations à l’adresse des gouvernements du monde entier, pour les aider à faire arrêter leur population de fumer. Régulièrement, l’organisation recueille des données afin d’évaluer l’évolution de l’application de ce programme. Ce 26 juillet 2019, à Rio, c’est ce qu’elle a fait.

C’est donc sur un air de samba qu’a été publié ce dernier rapport, très largement consacré aux chiffres du tabac fumé. Mais ce qui nous intéresse, nous autres vapotos, c’est la partie ayant trait à l’e-cigarette. D’autant plus que cela n’a pu échapper à personne, tant nos chers médias français ont couvert le sujet : d’après l’OMS, la vape est « incontestablement nocive ». Ce sont des scientifiques, donc, forcément, ils savent de quoi ils parlent…

Dans un premier temps, nous avons téléchargé la version française du communiqué de presse. Dans celui-ci, rien ne se rapporte à la cigarette électronique. Absolument rien. Nous avons donc révisé nos cours d’anglais et consulté la version originale du rapport, dans la langue de Shakespeare. 55 pages plus loin, enfin, la voilà, notre e-cigarette, prise à partie à côté d’une photo montrant des petites écolières originaires du tiers-monde.

Après avoir défini avec plus ou moins de précision ce qu’est une e-cigarette (Electronic Nicotine Delivery System, comme ils l’appellent), ils passent à l’attaque. Selon eux, et les « nombreuses études » qu’ils prétendent avoir passées au crible, les preuves des risques associés à la vape demeurent « non concluantes ». Ainsi, avant de pouvoir se prononcer sur son innocuité, de solides investigations doivent être menées.

Une ignorance… incontestable

Pourtant, dans la foulée, leur recommandation pour les gouvernements mondiaux tombe : « Bien que le niveau de risque spécifique relatif à la vape n’ait pas encore été estimé de façon concluante, elle est incontestablement nocive et doit être sujette à régulation. » L’on passe donc, en une phrase, d’ « on ne sait pas encore » à « incontestablement nocive ». Là, la démarche scientifique a quand même pris du plomb dans l’aile. Selon cette logique, nous pourrions aussi conclure : nous ne savons pas nager… donc l’eau des piscines est incontestablement mortelle. Ou encore : s’il ne pleut pas, c’est qu’il y a incontestablement du soleil.

Dans la liste des études qu’ils ont mentionnées dans leur rapport, nous en trouvons peu de récentes. Par exemple, ne figurent pas celles qui démontrent, chiffres à l’appui, que la vape est un moyen efficace d’arrêter de fumer. Ainsi, ces « spécialistes » prétendent le contraire, arguant que la plupart des vapoteurs sont restés fumeurs. Ils n’ont pas dû, non plus, examiner celles qui prouvent que l’e-cigarette n’est pas une porte d’entrée vers le tabagisme chez les jeunes. Du coup, ils continuent de considérer que c’est le cas. Idem pour le vapotage passif et pour les femmes enceintes.

Leur sanction est donc irrévocable : la vape, c’est nocif, il faut l’encadrer !

Articles Fallacieux de Propagande

Dès le soir de ce maudit 26 juillet, la dépêche de l’AFP tombe. Reprise par tous les médias, l’information tape fort, en gros titres. Si l’OMS le dit, forcément, c’est que c’est vrai !

Difficile, effectivement, de s’opposer aux conclusions d’un organisme aussi puissant. Sur France 2, ils ont déniché un spécialiste pour mettre de l’antigel dans nos juices : Loïc Josseran, président de l’Alliance contre le tabac, organisme financé par les ventes de tabac… Selon ce pneumologue, qui se dit bien renseigné sur les e-liquides, ceux-ci ont « une composition très variable, parfois certainement peut-être aléatoire, avec des produits complètement dangereux. On sait que l’on a déjà retrouvé de l’antigel dans les e-liquides ».

Sciences incultes

Ils entrent quand même un peu plus dans le vif du sujet quand ils affirment, par son intermédiaire notamment, que notre vape fétiche présente des risques pour le tissu pulmonaire. Tout cela appuyé par le fait que nos produits « parfois certainement peut-être aléatoires » sont chauffés à 60 °C (alors que la température d’ébullition du PG est de 188 °C et celle de la VG de 290 °C… Mais, chut ! il ne faut pas leur dire, ils vont refaire un article !), et que la vape produit du monoxyde de carbone et des goudrons, ce qui est tout aussi faux.

Quand on s’y connaît un minimum, tous ces soi-disant spécialistes sont vraiment risibles. Ils ne maîtrisent rien de ce qu’ils dénoncent, émettent des jugements à l’emporte-pièce et n’ont apparemment pas peur du ridicule. Mais qu’il est jaune, notre rire. Nous qui nous battons depuis des années pour promouvoir cet outil susceptible de sauver des millions de vies. Les voir ainsi, exhiber leurs titres de médecins, spécialistes de l’à peu près et des fake news. Eux qui, depuis des décennies, donnent comme seul conseil : pour se libérer du tabagisme, il suffit d’arrêter de fumer.  La philosophie du « quit or die », ou comment se farcir douze ans d’études et demeurer moins utile qu’une paire de moufles dans le Sahara. L’on peut, au même titre, considérer que les papes sont des experts de la contraception, eux qui rabâchent depuis des années que, pour endiguer la pandémie du sida, il ne faut pas utiliser de capotes mais simplement arrêter de forniquer… Habemus papam : le Pr Josseran !

OMS et AFP : même combat ?

D’emblée, à la lecture de la dépêche AFP, puis du rapport de l’OMS, nous avons tous été très énervés par ces deux colporteurs de billevesées. Mais sont-ils à mettre dans le même panier ?

D’un côté, l’OMS considère, entre autres, la vape et son évolution dans le monde entier. Nous l’avons vu, nous ne pouvons que regretter le manque de travail accompli par cette organisation, avec ses moyens colossaux. Ne se baser que sur des études vieilles de cinq ans, et quelques-unes, plus récentes mais tout aussi bancales, n’est pas très sérieux. Mais, au fond, leur conclusion n’est pas très éloignée des nôtres.

La vape, nous le disons tous, ce n’est pas anodin. C’est un outil qui doit être réservé aux fumeurs en passe de décrocher, et pas un jouet à mettre entre toutes les mains. Dans le secteur, en France, certaines marques ont contribué à l’élaboration de normes, afin de mieux contrôler et garantir la composition des e-liquides. Ce combat mené pour une régulation de notre marché  se poursuit aujourd’hui.

Le rapport de l’OMS est global, pas uniquement centré sur la France et les quelques autres pays qui ont déjà commencé l’encadrement prôné depuis Rio. Fondamentalement, si on fait abstraction de l’enfumage dont l’OMS semble se rendre coupable avec ses études scientifiques bancales, leur conclusion n’est pas choquante : la vape doit être encadrée.

Mais il y a bien plus dérangeant : ce sont les informations délivrées par nos médias et leurs fameux experts. Car eux, sont français. Ils parlent de notre marché, de nos produits à nous. Pas une seule fois, ils ne font mention de la TPD, qui, aussi critiquable soit-elle, a commencé ce travail de régulation. Il n’est pas davantage question de normes Afnor dans leurs articles. À la place, de vieux serpents de mer : l’antigel, le CO, les goudrons et le sempiternel « on ne sait pas ce qu’il y a dedans ». Leur incompétence compréhensible d’il y a quelques années, quand le produit est arrivé dans nos boutiques, s’est muée en une malhonnêteté intellectuelle qui semble sans limite, en 2019. Les informations contradictoires permettant de mettre en pièces des études fallacieuses, ils les ont.

Tout cela ne les intéresse pas. La vérité a moins d’importance à leurs yeux que le buzz et le nombre de clics. Leurs spécialistes médicaux ne sont pas attachés à la santé de leur patientèle ; tout ce qui leur importe, c’est que l’on vienne leur demander d’étaler leur science. Car, il faut l’avouer, si les spécialistes comme le Pr Josseran étaient compétents, cela fait bien longtemps qu’ils seraient au chômage ! Si seulement la vape pouvait permettre cela…