De l’influence de la nature de la base des e-liquides sur la révélation des arômes et leur perception par le consommateur

Comment sont perçus les arômes par les vapoteurs ? Une base e liquide est-elle plus adaptée qu'une autre pour une saveur en particulier ?

De l’influence de la nature de la base des e-liquides sur la révélation des arômes et leur perception par le consommateur

– Article sponsorisé –

Quelle est la perception des arômes par le vapoteur ?

Le fort développement du marché de la cigarette électronique et son corollaire, la production d’e-liquides a ouvert de nouveaux débouchés aux arômes alimentaires. Pour autant, la perception par le consommateur d’un arôme dans une matrice alimentaire qu’elle soit solide ou liquide (jus de fruits, sodas, eaux aromatisées…) est totalement différente lorsque ce même arôme est vapoté. La forme aérosol sous laquelle l’arôme est diffusé via une cigarette électronique, va naturellement induire de grands écarts sensoriels puisque le mode d’administration est totalement différent et n’est en rien comparable à celle d’un aliment ingéré. Dans un e-liquide, le solvant support des arômes – la base glycol – est le constituant le plus important de l’aérosol inhalé, il va donc lui-même apporter sa propre note aromatique à la formulation. De plus, il va interférer intimement selon sa nature chimique avec chacune des molécules aromatiques. Il en résulte donc des phénomènes physicochimiques complexes avec un rendu sensoriel qui ne l’est pas moins.

Aussi, c’est pour mieux comprendre ces interactions que le prestigieux Institut Supérieur International du Parfum, de la Cosmétique et de l’Aromatique Alimentaire (ISIPCA) s’est penché sur le sujet. Pour cela, il a étudié l’influence de la nature du glycol primaire – c’est à dire celui qui dissout le mieux les arômes – sur la perception en bouche des substances modèles des différents types d’arômes des e-liquides : tabac, menthe, gourmand. En l’occurrence, l’ISIPCA a choisi comme molécules modèles la 2-éthyl-3-méthyl pyrazine, le menthol et la vanilline. Les glycols testés sont le propylène glycol (PG), la base Végétol® et le 1,3 butanediol (BDO). Si ce dernier n’est pas utilisé dans les e-liquides, il est intéressant sur le plan fondamental de le tester afin de mettre en évidence l’influence de la longueur de la chaîne carbonée puisque le BDO comporte un carbone de plus que le PG et la base Végétol®.

Un test d’évaluation sensorielle

Dans ce test, l’ISIPCA a mis en œuvre la méthodologie RATA (abréviation anglaise de Rate All That Reply) qui est une méthode d’évaluation sensorielle couramment utilisée par l’aromaticien de métier. C’est une méthode de caractérisation sensorielle rapide dérivée de la méthode CATA (Check All That Apply). Elle consiste à donner aux participants une liste de descripteurs qu’ils sont susceptibles de percevoir dans les produits testés. Pour chaque e-liquide évalué, les participants vont alors cocher dans la liste les descripteurs qu’ils perçoivent et leur attribuer une note d’intensité sur une échelle en 5 points (de peu intense à très intense).

Le test est réalisé dans des cabines d’évaluation-sensorielle normalisées. Les participants sont isolés dans leur cabine et peuvent vapoter à l’intérieur sans polluer le reste de la pièce et les autres participants. De plus, le flux d’aération est géré dans chaque cabine via une aération contrôlée. 30 participants vapoteurs et fumeurs, entraînés aux études sensorielles, ont été recrutés. Aussi, ils sont habitués à décrire leurs perceptions en bouche et sont familiers avec les tests sensoriels. En amont du test, chaque panéliste a reçu une formation au vapotage. Les e-liquides évalués ont été formulés de manière à contenir 0,5 % de molécule aromatique modèle. Les résultats des évaluations ont fait l’objet d’un traitement statistique.

 

Perception des arômes : conclusion

Il ressort de cette étude que la base de l’e-liquide a une forte influence sur la perception des arômes en bouche que ce soit sur la nature des descripteurs sensoriels ou leur intensité. En effet, si on compare les 3 bases entre elles, les principaux résultats obtenus sont les suivants :

  • Concernant les e liquides à base de menthol, le PG et la base Végétol® s’avèrent significativement supérieurs au BDO dans la révélation de la note mentholée.
  • Concernant les e liquides à base de pyrazine, composé récurrent dans les arômes tabac, le BDO s’avère nettement plus révélateur que le PG et la base Végétol® en révélant des notes fortement grillées se rapprochant de la cigarette.
  • Concernant les e liquides à base de vanilline, composé souvent présent dans les arômes gourmands, la base Végétol® révèle nettement plus la note gourmande que le PG et le BDO qui sont de même niveau de perception sur cette note.

En conclusion, l’étude publiée de l’ISIPCA met en évidence l’importance de la nature du solvant support sur la révélation des arômes et leur perception en bouche par le consommateur. Si le PG et la base Végétol® sont particulièrement adaptés aux arômes de menthe, la base Végétol® s’avère supérieure sur les arômes gourmands. En revanche, le BDO apparaît particulièrement adapté à la formulation des arômes tabac à base de pyrazine et se rapproche plus des arômes brûlés de la cigarette. De façon globale, des 3 bases évaluées, la base Végétol® apparaît comme la mieux adaptée aux différents types d’arôme.

Application of the rate-all-that-apply method to explore the perception of flavours provided by e-cigarettes: Importance of 1.3-propanediol. Zeineb Nhouchi, Justine Belay, Farnaz Hanaei, Nadine Vallet. Flavour Fragr J. 2023;00:1–12. DOI: 10.1002/ffj.3751

© Crédits photos : Leonori, Kerdkanno.