L’interdiction des arômes de vape aux Pays-Bas, prévue pour le 1er octobre 2023, est vivement contestée par l’association professionnelle des vendeurs indépendants de vapotage, Esigbond. Le 7 avril dernier, l’association a déposé une plainte contre cette mesure. Selon elle, cette interdiction n’aurait aucun impact positif sur la santé publique et risquerait de pousser certains vapoteurs à retourner vers le tabac. Le processus judiciaire pourrait prendre plusieurs années.
Les e-liquides actuels, y compris ceux au goût « tabac », illégaux en cas d’interdiction des arômes
Les autorités néerlandaises ont déterminé une liste restreinte de 16 molécules seules autorisées pour aromatiser un e-liquide. L’Institut national de santé publique (RIVM) a déclaré que ces 16 molécules permettent de confectionner des e-liquides au goût « tabac ». Toutefois, l’Esigbond critique cette liste et affirme que celle-ci est trop stricte et ne permet pas de créer une saveur correcte de « tabac ». En effet, les e-liquides actuels, y compris ceux au goût « tabac », seraient illégaux si l’interdiction des arômes de vape était mise en place.
Les justifications de l’interdiction remises en question par des chercheurs antitabac
Le Secrétariat d’Etat à la Santé s’est appuyé sur une enquête de l’institut Trimbos pour justifier l’interdiction des arômes de vape. Selon l’enquête, les e-cigarettes pourraient être un tremplin vers le tabagisme, en particulier chez les adolescents. Toutefois, 24 chercheurs antitabac de stature internationale ont jugé le projet d’interdiction inadéquat et ont listé 12 points sur lesquels la justification des autorités néerlandaises est autocontradictoire. Selon eux, la mise en vigueur de la mesure provoquerait des effets nuisibles, rendrait impossible l’utilisation d’approches de réduction des méfaits et reviendrait à étendre la guerre contre la drogue à la nicotine, alors que les échecs de la prohibition sont largement reconnus.
Risque de décourager les fumeurs de se tourner vers la vape
Selon une étude menée par le RIVM, le vapotage est l’activité la moins nocive pour les fumeurs, car il permet de réduire les risques associés au tabac. Les arômes sont souvent utilisés pour aider les fumeurs à se détourner de la cigarette traditionnelle et à se tourner vers la vape. Si l’interdiction des arômes est mise en place, cela risque de décourager les fumeurs de se tourner vers cette alternative moins nocive, ce qui va à l’encontre des efforts pour réduire la consommation de tabac.
En somme, l’Esigbond conteste l’interdiction des arômes de vape aux Pays-Bas, arguant qu’elle n’a pas d’impact positif sur la santé publique et qu’elle risque d’avoir des effets négatifs en décourageant les fumeurs de se tourner vers la vape. Les e-liquides actuels, y compris ceux au goût « tabac », pourraient devenir illégaux si la mesure était mise en place, ce qui suscite des critiques de la part de l’association. Les justifications de l’interdiction sont également remises en question par des chercheurs antitabac qui estiment que la mesure provoquerait des effets nuisibles. Le processus judiciaire pourrait prendre plusieurs années avant que la situation ne soit clarifiée.