L’ACT devient contrefeu et continue de se tromper de cible !

Depuis son changement de nom en novembre 2025, l’ONG Contrefeu (anciennement Alliance contre le Tabac – ACT) a lancé une campagne d’ampleur nationale, diffusée au cinéma, sur les réseaux sociaux, les plateformes de streaming et dans l’espace public.

L’ACT devient contrefeu et continue de se tromper de cible !

Le message est clair : dénoncer les stratégies de l’industrie du tabac et alerter sur les nouveaux produits « à risque réduit », parmi lesquels la cigarette électronique. Mais en assimilant systématiquement la vape au tabac, Contrefeu commet une erreur majeure.

En France, le marché de la vape est avant tout indépendant. Des milliers de boutiques spécialisées, des fabricants locaux et des distributeurs autonomes structurent une filière qui n’a rien à voir avec les cigarettiers historiques. Assimiler ces acteurs à Big Tobacco revient à nier plus de dix ans d’innovation et d’engagement pour la réduction des risques.

Une communication disproportionnée

La campagne de Contrefeu mobilise des moyens considérables : spots réalisés par Arnaud Desplechin, diffusion massive en salles et capsules virales sur les réseaux sociaux. Le ton est dramatique, jouant sur l’émotion et la peur, avec des scènes de parents inquiets découvrant leurs enfants exposés au tabac ou au vapotage. Mais ce choix narratif entretient un amalgame dangereux : il place la vape dans le même registre que la cigarette, alors que les données scientifiques et les pratiques de santé publique la distinguent clairement depuis bien longtemps. Cette stratégie de communication risque de désorienter les consommateurs. En brouillant les repères, elle peut pousser certains vapoteurs à retourner vers le tabac, faute de reconnaissance de la vape comme un véritable outil de sevrage.

Un marché déjà fragilisé

Cette campagne arrive à un moment critique. L’article 23 du Projet de Loi de Finances 2026 prévoit des mesures drastiques : taxation des eliquides, restrictions de vente en ligne, agréments obligatoires pour les boutiques. Si cet article est adopté, il pourrait détruire une large partie du marché indépendant français. En ce sens, la campagne de Contrefeu ne fait qu’ajouter de la pression sur une filière déjà menacée.

Alors certes, critiquer l’industrie du tabac est légitime. Cependant, confondre tabac et vape est une faute stratégique. La vape n’est pas une porte d’entrée vers la cigarette, mais une alternative qui a permis à des millions de Français de réduire, d’arrêter ou de ne jamais commencer la consommation de tabac. En ciblant la vape, Contrefeu détourne l’attention du véritable problème : le tabac fumé, responsable de 75 000 décès par an en France.

La campagne de Contrefeu illustre une dérive inquiétante : celle d’un discours militant qui, en voulant frapper fort, finit par frapper à côté. Assimiler la vape au tabac, c’est fragiliser un outil de santé publique et menacer un marché indépendant déjà sous pression réglementaire. À l’heure où l’article 23 pourrait bouleverser l’équilibre du secteur, il est urgent de rappeler que : vaper n’est pas fumer et que la lutte contre le tabac ne doit pas devenir une lutte contre la vape.

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