La cigarette électronique fait l’objet de nombreux débats, mais au-delà de ses vertus pour la santé publique, elle peut aussi être le prisme d’une réflexion plus large sur les idéologies et les valeurs sociétales. Avec humour, nous vous proposons un article décalé pour questionner : la vape s’inscrit-elle dans une vision progressiste du monde, est-elle de gauche ou de droite ? Pas de guerre politique ici, juste un sujet divertissant et informatif pour nourrir la réflexion.
En préambule : Les intervenants et les thèmes abordés dans l’article ont été organisés selon un plan structuré autour de certaines thématiques liées au prisme politique. Cela ne reflète en aucun cas les opinions personnelles ou le positionnement politique des personnes interrogées. Comme le dirait Yann Mutel, artisan de BIG PAPA : que du love.</div>
Et si la vape était de gauche ?
Car elle est active dans la lutte contre les inégalités en santé :
On le sait tous maintenant, la vape permet d’aider les classes populaires, plus touchées par le tabagisme, à arrêter de fumer. Elle s’inscrit dans une démarche de santé publique accessible. Si certaines politiques restrictives sur la vape, comme les taxes ou les interdictions de saveurs, risquent d’en limiter l’accès aux populations les plus vulnérables.
Pour Serge Le Faurestier, secrétaire général de LA VAPE DU CŒUR, association qui aide les plus précaires à arrêter de fumer, la diversité des saveurs est un pilier essentiel dans l’adoption réussie de la vape. « Fumer reste un plaisir, bien que très dangereux », rappelle-t-il. En proposant une large palette d’arômes, la vape permet non seulement de retrouver ce plaisir, mais parfois d’en découvrir un supérieur, détournant ainsi les fumeurs de la cigarette.
Les vapoteurs apprécient cette possibilité de varier les saveurs, un atout qui rend la cigarette électronique plus attrayante que le tabac traditionnel, souvent perçu comme un produit désagréable et nocif. Limiter les arômes, selon lui, risquerait d’avoir un effet contre-productif : dissuader les fumeurs de passer à la vape et encourager certains vapoteurs à retourner vers la cigarette.
Serge Le Faurestier s’appuie notamment sur l’exemple de San Francisco, où l’interdiction des arômes, hors tabac et menthe, en 2017, a été suivie d’une augmentation de la prévalence tabagique. Il cite également les résultats du sondage de l’opération Merci La Vape, auquel l’association La Vape Du Cœur a participé, confirmant l’importance des saveurs dans le processus de sevrage tabagique.
Pour les publics précaires, souvent prioritaires pour l’association, les saveurs jouent un rôle identique à celui qu’elles ont pour l’ensemble des fumeurs. « Elles apportent une motivation supplémentaire pour quitter le tabac », conclut-il, insistant sur l’importance de maintenir cette diversité pour ne pas compromettre les efforts de réduction des risques.
L’avis d’un pneumologue réputé
Le Pr Bertrand Dautzenberg a consacré 45 ans de sa carrière en pneumologie à la Pitié-Salpêtrière, spécialisé dans les risques liés au tabac. En 2012, il remet à la ministre de la Santé, Marisol Touraine, le premier rapport officiel sur la cigarette électronique, contribuant à sa démocratisation. Président de la commission AFNOR sur les normes de la vape, il a veillé à garantir des standards élevés pour les vapoteurs, en mettant la santé des fumeurs au centre des discussions. Aujourd’hui, tabacologue en institut, il continue son combat pour la réduction des risques.
Sur la question des affiliations politiques, le Pr Dautzenberg nuance : « La vape échappe largement aux clivages traditionnels. Contrairement au tabac ou à l’alcool, souvent associés aux populations précaires, la cigarette électronique touche des publics divers. » Il critique cependant l’influence idéologique de figures comme Michael Bloomberg (milliardaire ricain et grand philanthrope de l’OMS), qu’il accuse de financer des rapports biaisés pour freiner le développement de la vape, probablement par intérêt pour l’industrie du tabac.
Réduction des inégalités de santé : un rôle clé
Le professeur insiste sur l’impact concret de la vape pour les populations précaires, particulièrement exposées au tabac. « La vape arrive en tête des outils de sevrage, et ce, malgré l’accessibilité gratuite des substituts remboursés. En ce sens, on pourrait dire qu’elle a une dimension ‘de gauche’, en rendant la réduction des risques accessible au plus grand nombre. » Pour lui, la cigarette électronique constitue un levier essentiel dans la lutte contre les inégalités de santé et dans la construction d’une politique de santé publique efficace.
De plus, la cigarette électronique est une véritable avancée : elle permet de délivrer efficacement de la nicotine sans les toxines associées à la combustion du tabac. « Les études démontrent qu’elle est le meilleur substitut nicotinique existant. Là où la vape se distingue, c’est par son usage : elle est deux fois plus utilisée que les autres moyens de sevrage, comme les patchs ou gommes. » Pourtant, il dénonce les tentatives des grands cigarettiers de freiner son essor en tentant de la classer comme produit pharmaceutique, un combat qu’il a mené en modifiant les textes de la directive européenne. Ce qui nous amène au deuxième point…
C’est un combat contre les lobbies du tabac
Les acteurs et associations du milieu affrontent les grands lobbies du tabac et parfois même des organisations internationales (OMS), une cause qui trouve un écho à gauche.
Le Professeur Bertrand Dautzenberg précise que dans tous les pays anti vape ce sont les cigarettiers qui ont pris le marché. La principale compagnie de vape aux USA qui s’appelle la Juul Labs, Inc. Qui a produit une vape avec 56 mg de nicotine, donc trois fois plus autorisé qu’en France, 70% du marché total a été racheté par Philip Morris International (PMI). Les employés étaient contre mais ils ont touché 200 000 dollars chacun. Un an et demi après ils ont coulé la compagnie. Autre exemple, PMI s’est beaucoup servi de la vape pour créer de la confusion avec leur tabac chauffé qui est aussi toxique qu’une cigarette. C’est un produit conçu, imaginé, pour développer de la dépendance. Certains voient la vape comme un concurrent, d’autres comme un outil de confusion pour vendre des produits dérivés mais tous comme un marché à conquérir.
Un secteur sous l’influence de Big Tobacco ?
Gérard Audureau, Président de DNF-Demain sera Non-Fumeur, et pas forcément un super pote du monde de la vape (vous noterez ce bel euphémisme), avance des liens entre l’industrie de la vape et les grands cigarettiers. « Une partie de cette industrie est directement ou indirectement connectée à Big Tobacco. Prenons l’exemple de France Vapotage : son président est issu du vapotage, mais plusieurs figures clés de l’organisation viennent des rangs de Philip Morris International, BAT ou Imperial Brands. »
La vape pourrait jouer un rôle majeur dans la lutte contre le tabac, mais l’aspect financier complique parfois les choses. « Lorsqu’un véritable esprit de lutte contre le tabagisme est là, c’est une avancée. Mais quand des enjeux économiques s’imposent, la concurrence pousse les industriels à des pratiques où Big Tobacco trouve sa place. » Gérard Audureau appelle ainsi à une vigilance accrue pour éviter que la vape ne devienne un outil aux mains des cigarettiers et préserver son potentiel en tant qu’alternative crédible et neutre.
Jean-Claude Delsart, licencié de la franchise Arsène Valentin, exprime sans détour son engagement contre les puissants lobbys du tabac : « Nous avons une liberté absolue, et nous nous battons pour la préserver. Ce que nous menons aujourd’hui est bien plus qu’une simple industrie : c’est une révolution face à Big Tobacco. »
L’influence est mondiale
Jean-Claude dénonce l’influence tentaculaire des géants du tabac sur la scène internationale : « Lorsque l’on observe l’impact qu’ils exercent sur des pays comme la Thaïlande ou le Mexique, c’est révoltant. En Thaïlande, vapoter est interdit, alors que fumer un joint dans la rue est autorisé. Un constat effrayant qu’il faut à tout prix dénoncer. »
Des pressions géopolitiques
L’emprise des cigarettiers dépasse largement les frontières européennes. « En Malaisie, par exemple, Big Tobacco a réussi à faire fermer des salons dédiés à la vape. Heureusement, certains ministres ont réagi, mais cela démontre à quel point leur pression est omniprésente », déplore-t-il.
Pour Jean-Claude Delsart, ce combat contre Big Tobacco est vital. « Leur contrôle est effrayant, et c’est pourquoi je m’engage chaque jour. Nous devons défendre la vape, car c’est une alternative de santé publique, mais surtout une révolution contre l’influence néfaste des cigarettiers. »
Cependant, il serait simpliste de dire que le concept de lobbyisme n’existe pas à gauche. Les lobbies, bien qu’ils ne soient pas intrinsèquement « de gauche » ou « de droite », se positionnent souvent sur des thématiques ou des causes qui les alignent avec certaines orientations politiques (Greenpeace, Attac, la Confédération paysanne, la Fondation Abbé Pierre*). Par contre, s’il y a un domaine qui est fondamentalement attaché à la gauche, c’est le social.
*Faut-il distinguer l’œuvre de l’Abbé ?
La vape réduit les inégalités sociales
Pour Serge Le Faurestier, la cigarette électronique constitue une solution abordable pour les fumeurs aux revenus modestes, souvent les plus touchés par le tabac. La réduction des inégalités passe notamment par l’aspect financier. « Avec un paquet de cigarettes à 12 € et une consommation moyenne d’un paquet par jour, un fumeur dépense environ 360 € par mois, soit 4320 € par an. En comparaison, un vapoteur avec un dosage adapté consommera en moyenne une fiole de 10 ml tous les trois jours, pour un coût mensuel de 60 € en e-liquides. À cela s’ajoute 6 € par mois pour les résistances et un investissement initial d’environ 30 € pour un kit, amorti sur un an. Au total, le budget annuel d’un vapoteur s’élève à 774 €. La différence est frappante. »
En matière de santé, le constat est tout aussi évident. Vapoter est au moins 95 % moins dangereux que fumer, avec une réduction potentielle du risque de l’ordre de 97 à 98 %. « Pour les personnes en précarité, le passage à la vape représente donc un double bénéfice : financier et sanitaire. « C’est précisément ce que nous faisons à La Vape Du Cœur, en accompagnant quotidiennement des fumeurs précaires, avec l’aide du personnel médical partenaire et des milliers de bénéficiaires qui ont arrêté de fumer. »
Toutefois, Serge Le Faurestier dénonce les taxes appliquées aux produits de la vape : « Taxer un outil permettant de sortir du tabagisme est un non-sens absolu, surtout pour les populations vulnérables. Une TVA réduite à 5,5 % serait bien plus juste pour ces produits de réduction des risques. »
Pour autant, il insiste sur l’importance d’une régulation raisonnable et concertée : « La sécurité des liquides et du matériel est une priorité pour les acteurs de la vape en France, comme le prouve la norme AFNOR. Mais ces régulations ne doivent pas empêcher les fumeurs précaires de découvrir le vapotage. » Serge cite en exemple le programme britannique “Swap to Stop”, où un million de kits de vape ont été distribués en 2023 aux fumeurs en difficulté financière. La France devrait s’inspirer de cette initiative audacieuse et ambitieuse. Malheureusement, nous en sommes encore loin.
Au centre, l’écologie :
Car c’est un sujet global et central. L’écologie est primordiale dans la vape car elle génère des déchets spécifiques, comme les batteries, résistances et emballages, qui nécessitent un traitement adapté pour limiter leur impact environnemental. Les acteurs de la vape travaillent à promouvoir le recyclage et l’utilisation de matériaux durables pour réduire leur empreinte écologique. Enfin, face à la prise de conscience environnementale croissante des consommateurs, adopter des pratiques écoresponsables devient un enjeu clé pour l’industrie.
Selon Julien Breil, chargé de communication et Charly Pairaud, Directeur Général et Co-fondateur chez VDLV, la réglementation actuelle ne favorise pas pleinement les initiatives écologiques dans le secteur de la vape. Si des normes existent, elles s’avèrent parfois contraignantes, notamment dans des domaines comme le recyclage ou la création de produits plus respectueux de l’environnement. Les démarches administratives complexes découragent souvent les entreprises qui souhaitent s’engager dans des pratiques responsables.
Pour accompagner cette transition, il serait essentiel d’intégrer davantage de critères environnementaux dans les politiques publiques et de simplifier les démarches pour les entreprises. Cette évolution permettrait d’accélérer le développement d’une économie circulaire, tout en encourageant des solutions innovantes et durables pour la filière vape.
Vape4Good : un chantier pour le recyclage des flacons d’e-liquides
L’initiative Vape4Good, portée par VDLV, vise à repenser le recyclage des flacons d’e-liquides, mais se heurte à plusieurs défis structurels. Les petites dimensions des fioles compliquent leur prise en charge par les chaînes industrielles, tandis que les volumes actuels ne suffisent pas à justifier une industrialisation rentable du processus. De plus, les solutions de collecte disponibles, bien qu’utiles pour sensibiliser, présentent un bilan carbone perfectible en raison de trajets parfois peu optimisés.
Malgré ces contraintes, Vape4Good a permis de collecter des données précieuses et d’identifier les leviers pour améliorer la durabilité de la filière. L’initiative appelle à des avancées technologiques et à une réglementation adaptée pour rendre ces efforts viables à grande échelle, tout en poursuivant son engagement auprès des parties prenantes pour une vape plus respectueuse de l’environnement.
L’interdiction des puffs : une mesure pour l’environnement
Francesca Pasquini, co-rapporteuse de la loi visant à interdire les puffs, explique les motivations derrière cette initiative. Deux enjeux majeurs ont guidé ce projet : la protection des jeunes et les préoccupations environnementales. D’un côté, les puffs, avec leurs designs attrayants et leurs saveurs sucrées, ciblent directement un public jeune, suscitant des inquiétudes sur les risques de dépendance à la nicotine. De l’autre, leur impact écologique est alarmant, en raison de la présence de batteries en lithium non rechargeables qui finissent souvent à la poubelle.
Soutenue par un consensus politique, cette mesure vise à limiter ces effets néfastes et pourrait ouvrir la voie à une réglementation plus stricte à l’échelle européenne. Francesca Pasquini espère ainsi impulser un changement durable pour protéger les nouvelles générations tout en répondant aux défis environnementaux actuels.
Et la droite dans tout ça ?!
Patrick Bedué, fondateur du VAPEXPO, nous confiait que « la vape est un truc de gauche organisé par des mecs de droite ». On pourrait résumer la vie ainsi. Le côté droit du prisme politique s’opposerait à une taxation trop lourde ou des réglementations excessives qui freinent l’innovation et la croissance du secteur.
Pour Gérard Audureau, président de DNF-Demain sera Non-Fumeur, la vape tend davantage vers une sensibilité politique de droite, notamment en raison de ses stratégies de communication. Il pointe du doigt les publicités dans les lieux publics, qu’il considère comme problématiques. Selon lui, cette démarche marketing rappelle des pratiques autrefois adoptées par l’industrie du tabac, qui a mis du temps à prendre conscience des enjeux de santé publique.
Il marque un point, l’actualité lui a donné raison : une bâche publicitaire de 360 m², installée sur l’église Notre-Dame-de-Lorette en travaux, a suscité une vive polémique. Affichant le message « Une France sans tabac, ça vous intéresse ? Nous aussi. », elle était signée par British American Tobacco (BAT), le deuxième plus grand fabricant de cigarettes au monde. Ce type de publicité, en infraction avec la loi Evin de 1991, a provoqué la réaction immédiate de l’association « Alliance contre le tabac », qui a obtenu son retrait par la mairie de Paris fin janvier.
Une censure injustifiable
A contre-pied, l’interdiction de communication autour de la vape est, selon Bertrand Baillot, une aberration totale. Il dénonce le fait qu’il soit même interdit d’affirmer clairement que la vape est un outil efficace de sevrage tabagique, alors que c’est pourtant une réalité avérée. Il décrit une situation où tous les acteurs du secteur en parlent, mais sans pouvoir l’affirmer officiellement. « C’est une sorte de tabou : on sait que c’est vrai, mais on ne peut pas le crier haut et fort. »
Une opposition dogmatique
Concernant la DNF (Droits des Non-Fumeurs), Bertrand Baillot dénonce une position nonsensique, regrettant leur posture rigide. Il estime qu’au lieu de se réjouir que les jeunes vapotent plutôt que de fumer, ils dénoncent cette évolution. « Si j’avais eu la vape quand j’étais gamin, je n’aurais jamais fumé », confie-t-il.
Face à l’interdiction d’utiliser des adjectifs valorisants pour décrire ses e-liquides, BEURK RESEARCH a pris le contre-pied en adoptant une communication absurde et provocatrice. Désormais, la marque qualifie ses produits de « dégueulasses » ou « ignobles », transformant ainsi la contrainte en un pied de nez marketing. Un humour décalé qui amuse certains et déconcerte d’autres, mais qui reste dans l’esprit de la marque.
Créer son vape shop, c’est la liberté d’entreprendre :
La droite valorise le succès des entrepreneurs de la vape, qui créent des entreprises, génèrent de l’emploi et contribuent à l’économie locale. Ce secteur, porté par des PME dynamiques et des entrepreneurs, incarne une réussite fondée sur l’adaptabilité et la réponse à une demande croissante. En défendant une réglementation allégée, la droite met en avant l’importance de ne pas freiner un marché porteur qui crée de l’emploi et encourage des alternatives au tabac traditionnel, tout en valorisant la responsabilité individuelle des consommateurs.
Sébastien Fagnen, sénateur de la Manche, partage son analyse sur l’impact économique de la cigarette électronique en France après sa rencontre avec LE PETIT VAPOTEUR : « Le secteur de la cigarette électronique connaît une expansion rapide, avec une multiplication des commerces, notamment en centre-ville. Ce dynamisme économique génère des emplois et attire des investissements. Cependant, la pérennité des acteurs du marché reste une question clé. Des modèles comme celui du « Petit Vapoteur » illustrent une réussite durable grâce à leur réactivité, la qualité des produits proposés et la proximité de leur réseau. »
Taxation et réglementation :
Les taxes et la réglementation, même dans la vape, sont souvent associées à la droite en raison de son attachement à l’ordre économique et à la protection des industries établies. En d’autres termes, une taxation trop lourde ou des réglementations excessives pourraient freinent l’innovation et la croissance du secteur.
Cependant, taxer la vape permet de compenser les pertes fiscales liées à la baisse du tabac, tout en régulant ce marché pour éviter son développement parfois anarchique. La droite valorise également une liberté économique encadrée, où les normes garantissent la qualité des produits tout en protégeant les intérêts des grandes entreprises.
Selon le sénateur, le vapotage représente une véritable solution pour accompagner le sevrage tabagique. Cependant, une augmentation significative des taxes sur les e-liquides poserait question : qui en bénéficierait réellement ? À ses yeux, les gagnants seraient sans doute les géants du tabac, au détriment des consommateurs. Bien que la régulation soit essentielle pour garantir la qualité des produits et protéger les utilisateurs, utiliser la taxation pour fragiliser une alternative crédible au tabac serait, selon lui, une grave erreur stratégique.
Élisabeth Borne, la vapoteuse la plus célèbre du gouvernement, nommée Première ministre en mai 2022, est souvent perçue comme une figure centriste, mais son utilisation fréquente de l’article 49.3 pour faire passer des lois sans vote à l’Assemblée nationale reflète une approche associée à une gouvernance autoritaire, généralement attribuée à une tradition de droite. Cet outil constitutionnel, utilisé 23 fois sous son mandat, a notamment permis d’imposer des textes budgétaires et des réformes majeures sans débat approfondi, une démarche critiquée pour son caractère vertical et peu démocratique.
Bertrand Baillot ironise sur les restrictions de communication autour de la vape en suggérant, avec un pied de nez, qu’un « petit 49.3 » serait bienvenu pour imposer un discours plus honnête sur le produit. Il dénonce les nombreuses limitations qui pèsent sur le secteur, rappelant les débats autour des allégations commerciales et les entraves rencontrées.
Nos followers résument la situation
Un sondage mené auprès de nos followers sur les réseaux sociaux révèle une répartition presque équilibrée avec une légère prédominance pour la droite. Toutefois, les commentaires montrent surtout une remise en cause de cette classification.
Si certains associent la vape à la gauche en raison de son impact sur les classes populaires, elle est généralement perçue comme mal comprise par l’ensemble du spectre politique, souvent réduite à un produit à réguler ou à taxer. D’autres rejettent toute affiliation politique, considérant la vape comme une alternative indépendante, portée par des valeurs de réduction des risques et de liberté individuelle.
Bien qu’une légère majorité la positionne à droite, la vape semble avant tout transcender les clivages politiques pour s’affirmer comme un enjeu de santé publique et d’émancipation.
En fait, la vape est anar :
Disons plutôt apolitique. La vape peut être perçue comme telle car elle s’adresse à tous, sans distinction d’orientation politique, en proposant une solution universelle pour réduire les risques liés au tabac. Elle met l’accent sur la liberté de choix et la responsabilité individuelle, en offrant aux consommateurs un moyen de reprendre le contrôle sur leur consommation.
Par ailleurs, la communauté de la vape est extrêmement diversifiée, rassemblant des individus aux parcours et convictions variés autour d’une pratique commune. Enfin, en tant qu’outil de réduction des risques, la vape s’inscrit dans une logique de santé publique pragmatique, loin des débats idéologiques. En bref, la vape n’en à rien carrer de la politique.
Une vision artisanale et indépendante de la vape
Pour Yann, créateur des liquides BIG PAPA, vouloir attribuer une couleur politique à la vape n’a pas de sens. Il préfère éviter les étiquettes, même si ses propos peuvent être interprétés différemment selon les prismes idéologiques.
Il souligne que la vape a permis une prise de conscience sur les dangers du tabac et accompagne un mouvement général vers une meilleure santé. Plus qu’un symbole d’émancipation, elle joue un rôle historique en offrant une alternative crédible et efficace au tabac.
Dans un marché en pleine mutation, marqué par la montée en puissance des grandes marques et des réglementations, Big Papa conserve son indépendance en maintenant une approche artisanale. Pour lui, suivre les réglementations ne pose pas de problème et certaines sont même nécessaires.
Enfin, il reconnaît que son approche artisanale et sa manière de concevoir la vape transmettent un message sociétal, même si ce n’est pas une démarche politique assumée. Il revendique avant tout une consommation différente, plus qualitative et réfléchie, en accord avec des valeurs artisanales.
La régulation du secteur de la vape soulève deux enjeux distincts : le commerce et la réglementation sanitaire
Si le commerce est difficilement encadrable, la filière a néanmoins mis en place des normes sanitaires rigoureuses, bien que certaines lacunes subsistent, notamment sur l’usage du sucralose, un édulcorant controversé. Cependant, demander une réglementation officielle comporte des risques, car une intervention étatique pourrait aller bien au-delà des attentes du secteur. « On voit où cela commence, mais jamais où cela se termine » conclut le fondateur de BEURK RESEARCH.
En d’autres termes, si la vape dépasse bien évidemment les clivages politiques, un encadrement est parfois nécessaire pour réguler certains aspects ou éviter des dérives.
La vape est universelle
Vous l’aviez compris, mais vous le saviez déjà au fond de vous, dans votre petit cœur de vapoteur : la vape est universelle. Si la vape peut être perçue sous différents prismes politiques, elle demeure avant tout un outil universel de réduction des risques. Ni de gauche, ni de droite, elle s’adresse à tous ceux qui souhaitent se libérer du tabac, indépendamment de leur milieu social, de leurs convictions ou de leur histoire. Accessible, efficace et évolutive, elle transcende les clivages et s’inscrit dans une démarche de santé publique bénéfique à l’ensemble de la société.