La Fédération des Buralistes tape du poing sur la table

Face à l’essor du marché parallèle du tabac, la Fédération des Buralistes de Paris Île-de-France tire la sonnette d’alarme. Dans un communiqué diffusé ce jeudi 10 juillet, elle appelle l’État à renforcer durablement les moyens de lutte contre le trafic illégal, qui représenterait déjà 50 % du tabac consommé dans l’Hexagone selon le rapport KPMG de juin 2025.

La Fédération des Buralistes tape du poing sur la table

Face à une explosion du commerce illégal de tabac en Île-de-France, la Fédération des Buralistes monte au créneau. Dans un contexte de trafics croissants et de saisies records, elle appelle l’État à agir avec fermeté et durabilité. Mobilisation des forces de l’ordre, encadrement renforcé, rôle accru des buralistes : des mesures concrètes sont attendues.

Des saisies records, mais un trafic toujours actif

Les chiffres des dernières opérations « Colbert », menées à l’échelle nationale, témoignent de l’ampleur du phénomène :

  • Colbert I (juin 2023) : 9 tonnes de tabac saisies

  • Colbert II (juin 2024) : 27 tonnes

  • Colbert III (juin 2025) : 37,5 tonnes

En deux ans, les volumes saisis ont été multipliés par plus de quatre. Pour la Fédération, cela montre que « lorsque l’État mobilise ses moyens, les résultats sont là ». Mais elle s’interroge : pourquoi ces opérations restent-elles exceptionnelles alors que leurs effets sont jugés probants ?

Un impact direct sur les commerces de proximité

Sur le terrain, les buralistes franciliens témoignent d’une réalité de plus en plus préoccupante : vente à la sauvette, circuits parallèles visibles à ciel ouvert, clientèle détournée vers des produits non contrôlés… Résultat : les commerces de proximité, soumis à une réglementation stricte et à une fiscalité élevée, peinent à rivaliser.

La Fédération dénonce également une insécurité croissante aux abords de certains points de vente, notamment dans les zones identifiées comme lieux de deal.

Trois revendications clés

Dans ce contexte, les représentants des buralistes d’Île-de-France formulent trois principales demandes :

  • La mise en œuvre d’un plan national ambitieux et durable de lutte contre le « nicotrafic ».

  • L’élargissement du contrat de gérance des buralistes, pour y inclure l’encadrement de la nicotine, avec un rôle accru en matière de prévention et d’éducation.

  • Une mobilisation active des forces de l’ordre, notamment à proximité des établissements et dans les zones sensibles, avec des actions concrètes et des sanctions immédiates.

Une grande collecte prévue à la rentrée

Dans la continuité de l’action symbolique menée le 3 février dernier avec le groupe AGIR, les buralistes d’Île-de-France lanceront à la rentrée une grande collecte de paquets de contrebande. L’objectif : matérialiser l’ampleur du phénomène et interpeller le grand public ainsi que les pouvoirs publics.

Le dispositif prévu :

  • Installation de poubelles dédiées et de sacs transparents dans les bureaux de tabac volontaires pour recueillir les paquets illégaux.

  • Organisation d’une manifestation régionale à Paris afin d’exprimer la colère de la profession et de faire entendre ses propositions.

 

Un message clair : il y a urgence

Pour la Fédération, le tabac de contrebande n’est pas un simple délit : il constitue un fléau économique, social et sanitaire. « L’État doit désormais passer à l’action, de manière claire, régulière et durable », conclut le communiqué.