Interdiction de fumer générationnelle, un modèle contestable

Alors que plusieurs pays imposent des “générations sans tabac”, ces mesures présentées comme protectrices posent de vraies questions de liberté, de discrimination et de dérive autoritaire, avec un risque évident pour l’avenir de la vape.

Interdiction de fumer générationnelle, un modèle contestable

Depuis le 1er janvier 2025, les Maldives interdisent à toute personne née après le 1er janvier 2007 d’acheter ou de consommer du tabac. Concrètement, une génération entière se voit privée à vie de ce droit. Présentée comme une mesure radicale de santé publique, cette décision soulève pourtant de nombreuses interrogations, notamment sur les libertés individuelles et l’efficacité réelle d’une interdiction totale du tabac.

Cette mesure constitue avant tout une atteinte directe à la liberté de choix. Décider pour des individus avant même leur majorité revient à nier leur autonomie future. Le contexte politique renforce ces inquiétudes : les Maldives sont régulièrement critiquées pour leurs restrictions en matière de droits humains. Faire de ce pays un modèle de lutte antitabac apparaît donc paradoxal.

Le Royaume-Uni suit la même voie avec son projet de loi créant une « génération sans tabac ».

Toute personne née après 2009 ne pourrait plus jamais acheter légalement de cigarettes. Bien que présentée comme une avancée sanitaire majeure, cette interdiction basée sur la date de naissance soulève les mêmes critiques : discrimination, mesures disproportionnées, et questionnements sur le rôle réel de l’État dans la vie privée. Le texte n’a pas encore obtenu le Royal Assent, mais il a déjà franchi plusieurs étapes parlementaires.

En France, une proposition similaire portée par le député écologiste Nicolas Thierry soutenue par une vingtaine d’élus et par l’ONG Contrefeu vise les jeunes nés après 2014. Là encore, l’objectif affiché est de créer une génération « sans tabac ». Mais appliquer une telle interdiction dans une démocratie comme la France reviendrait à fragiliser le principe fondamental de liberté individuelle. Et l’histoire récente nous montre qu’une fois ces logiques installées, la vape finit toujours par être ciblée à son tour.

La lutte contre le tabagisme est essentielle, mais elle doit reposer sur la prévention, l’éducation et l’accompagnement des fumeurs pas sur des interdictions arbitraires ou inspirées de modèles contestés.

Faire de la santé publique un outil pour restreindre les droits fondamentaux serait une dérive dangereuse, avec des conséquences durables tant pour les citoyens que pour les solutions de réduction des risques comme la vape.

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