Soixante-douze votes « pour » et dix-huit votes « contre ». Le 12 décembre, le Sénat américain a approuvé la nomination du docteur Stephen Hahn en tant que nouveau responsable de la Food & Drug Administration. Né en 1960, ce cardiologue américain était le directeur médical du MD Anderson Cancer Center, à Houston dans le Texas. Un établissement considéré comme l’un des meilleurs centres de traitement du cancer au monde. Spécialisé en radio-oncologie, Stephen Hahn était encore en activité avant sa nomination, en particulier dans le domaine du traitement des cancers thoraciques.
Stephen Hahn : « Je ne veux pas qu’une autre génération devienne accro au tabac et à la nicotine »
« Le docteur Hahn m’a dit qu’il ne voulait pas être connu dans l’histoire comme le responsable de la FDA ayant vu une épidémie se développer de façon spectaculaire sous sa présidence », déclare le sénateur de l’Illinois Dick Durbin. C’est dans son État qu’ont été observés les premiers cas de maladies pulmonaires, l’été dernier. Une affaire dans laquelle, rappelons-le, la vape a été officiellement blanchie par le Centre de contrôle et de prévention des maladies.
Au cours de son audition, diffusée publiquement sur YouTube, le nouveau patron de la FDA a été interrogé sur « l’épidémie de vapotage » aux États-Unis. « Je pense qu’il s’agit d’une crise urgente pour le pays, indique Hahn, je ne veux pas qu’une autre génération devienne accro au tabac et à la nicotine, et nous devons prendre des mesures agressives afin de l’éviter. » Un discours dans la droite ligne de celui de la Maison Blanche, en somme, qui confirme la volonté d’agir sans en préciser les moyens.
Une de ses missions : examiner les demandes de PMTA
Stephen Hahn a toutefois fait part de son intention de « surveiller toutes les études scientifiques relatives au vapotage », avant de rappeler que « rien n’est plus important que de protéger les jeunes ». Il succède à Norman Sharpless, qui a assuré l’intérim pendant huit mois. Cet ancien responsable de l’Institut national du cancer n’aura finalement été que le spectateur d’un durcissement progressif de la politique menée par l’administration Trump contre la vape. Sous sa tutelle, le juge Paul Grimm a exigé une demande de PMTA de tous les fabricants de produits de la vape. Après analyse, ces produits seront alors autorisés ou non à être commercialisés aux États-Unis. Un coup dur pour les acteurs indépendants, les frais de dossier présentant un coût compris entre 116 000 et 400 000 dollars.
Examiner les premières demandes de PMTA, ce sera l’une des premières tâches de Stephen Hahn. À la tête de la FDA, le nouveau commissaire devra aussi jongler entre les conflits d’intérêt et le lobbying afin de poser les premières pierres d’un cadre juridique enfin clair aux États-Unis. Et ainsi trancher, définitivement, quant à l’avenir des e-liquides aromatisés.