Décidément, l’e-cigarette n’en finit pas de s’inviter dans les débats depuis plusieurs mois. Après avoir décrété qu’il ne pouvait pas « laisser les gens tomber malades, ni les enfants être si affectés », le président Trump a fait machine arrière, suivant ainsi les conseils de son équipe de campagne. Des sondages ultra-précis dans des États-clés ont en effet montré que les vapoteurs constituaient un corps électoral non négligeable, susceptible de faire basculer le scrutin. D’autres acteurs de l’échiquier politique l’ont bien compris, à l’image de certains gouverneurs ayant promulgué l’interdiction des e-liquides aromatisés afin de gagner en notoriété.
« L’e-cigarette aussi nocive que le tabac » pour Joe Biden
L’actualité récente l’a démontré : alors que la perspective d’une interdiction globale de tous les e-liquides aromatisés se profilait aux États-Unis, le président Trump a finalement décidé de la circonscrire aux systèmes scellés. Dès lors, les autres candidats se devaient de se démarquer, voire de surenchérir. Joe Biden, ancien vice-président de Barack Obama et candidat démocrate à la présidentielle, est monté le premier au créneau. Dans une interview accordée à Bloomberg, il a expliqué qu’il « arrêterait la commercialisation de l’e-cigarette tant que des recherches scientifiques sur ses effets n’auront pas été conduites ».
« Nous avons besoin de données scientifiques sérieuses quant aux risques à long terme sur les poumons et sur les autres décès qu’elle pourrait provoquer, avant que nous ne l’autorisions à nouveau », a-t-il déclaré au cours d’une conférence à Des Moines, dans l’Iowa. Il avait déjà, par le passé, dit tout le mal qu’il pensait de l’e-cigarette, « aussi nocive que le tabac » selon lui.
Bernie Sanders pour « l’interdiction de cette industrie »
Joe Biden n’est pas le seul candidat à s’élever contre la cigarette électronique. Bernie Sanders, un autre candidat démocrate, s’est également montré ferme sur le sujet. « La réponse que nous devons adresser, je pense, est l’interdiction de cette industrie, a-t-il déclaré. Si elle entraîne une dépendance et si les gens deviennent malades en inhalant de mauvaises choses, c’est ce qu’il faut faire. » Une prise de position que son conseiller politique Jeff Weaver a toutefois nuancée, par la suite, en précisant que Sanders « n’envisageait pas de fermer dès demain l’industrie de l’e-cigarette toute entière », et qu’il souhaitait recueillir davantage d’informations avant de prendre des mesures.
Outre-Atlantique, on assiste ainsi à une bataille des mots (avant qu’elle ne devienne une bataille des décrets), à l’approche de l’élection présidentielle. Mais à l’arrivée, et comme lors de chaque scrutin, ce sont les électeurs qui trancheront la question.