Canada : une province bannit les e-liquides aromatisés

Depuis deux ans, le Canada durcit sa législation sur la vape. Après l’Ontario, la Colombie-Britannique ou encore le Québec, c’est au tour d’une autre province de faire la chasse aux arômes. L’Assemblée législative du Nouveau-Brunswick a ainsi adopté l’interdiction des e-liquides dits aromatisés. Détail sordide : elle encourage aussi à dénoncer les vape shops qui enfreindraient la loi.

Canada : une province bannit les e-liquides aromatisés

Effet de mimétisme ? Le Canada semble calquer sa politique antivape sur celle des États-Unis, et l’étend progressivement à son territoire. En décembre 2019, les autorités sanitaires de l’Ontario ont plaidé pour un durcissement de la loi. Interdiction des e-liquides aromatisés, de la publicité ou de la vente aux mineurs… La responsable des autorités sanitaires locales, Eileen de Villa, affirmait alors qu’elle « s’inquiétait des effets sur la santé du vapotage », soulignant une hausse de 70 % du nombre de vapoteurs chez les jeunes Canadiens. À Toronto, la capitale de la province, les commerçants spécialisés doivent investir dans un « permis officiel » pour vendre les produits de vapotage. Coût de la patente : 645 dollars canadiens.

Au Québec, la ministre de la Santé et des Services sociaux Danielle McCann plaide pour la limitation de la vente d’e-liquides aromatisés aux seules pharmacies, pour des personnes munies d’une ordonnance. En Colombie-Britannique, la vente des e-liquides aromatisés est encadrée depuis le printemps 2020. Seules les boutiques spécialisées peuvent les commercialiser, avec une concentration en nicotine limitée. Le 1er avril 2020, c’est au tour de la Nouvelle-Écosse d’interdire la vente des e-liquides aromatisés.

Arômes interdits, mais délation bienvenue

Le Canada est divisé en dix provinces administratives et trois territoires fédéraux. Une autre de ces provinces, le Nouveau-Brunswick, interdit à son tour la vente des e-liquides aromatisés depuis septembre 2021. La ministre de la Santé Dorothy Shephard (photo) indique vouloir « créer un environnement dans lequel les enfants ne sont pas constamment exposés au vapotage ». Sa proposition de loi a été présentée au parlement local il y a plusieurs mois, et a finalement été ratifiée.

« La vape a été présentée comme une alternative plus saine aux cigarettes pour les adultes, résume le communiqué de presse. Mais la plupart des e-liquides aromatisés contiennent de la nicotine, à un niveau parfois plus élevé que celui des cigarettes combustibles. » Dorothy Shephard surenchérit, sans fondement ni justification scientifique pour autant : « La vape n’est pas sans risque, ces produits contiennent de dangereux produits chimiques et de la nicotine. Nous devons offrir à nos jeunes le meilleur départ possible dans la vie. »

Les arômes sont donc bannis de la province depuis début septembre. Pire, les pouvoirs publics ont mis en place un numéro de téléphone officiel pour « dénoncer les revendeurs qui continuent de vendre de tels produits aromatisés ou n’importe quel type d’e-liquides à des mineurs ». Si les officiels du Nouveau-Brunswick s’inspirent des provinces ou des États voisins dans le durcissement de sa loi, ils innovent : ils ajoutent à la prohibition l’incitation à la délation.