Les ultimes recours ont été épuisés, et la loi prononcée. À compter du 1er juillet 2022, les e-liquides aromatisés seront interdits à la vente en Lituanie, pour ne conserver sur le marché que les seules saveurs tabac. Cette mesure concerne tous les produits, y compris ceux qui ne contiennent pas de nicotine.
Le Seimas, le parlement lithuanien, a commencé ses travaux sur le sujet dès 2020. En septembre 2021, un premier projet de loi a été ratifié. Une consultation publique s’est ensuite ouverte sur le site web de l’Union européenne. Malgré les centaines de messages recueillis, et les prises de position fermesdes associations provape dont l’ETHRA, le texte de loi définitif a été adopté, à 92 voix pour, 9 voix contre et 9 abstentions.
Arômes : la liste des États prohibitionnistes s’allonge
La Lituanie devient ainsi le septième pays européen à interdire les e-liquides aromatisés. La Finlande, l’Estonie, la Hongrie et l’Ukraine ont déjà mis en place une telle politique. Pour le Danemark et les Pays-Bas, l’entrée en vigueur interviendra respectivement en avril et en juillet.
Ce vote vient amender la « Loi sur le contrôle du tabac, des produits du tabac et des produits dérivés ». En substance, le texte ne change pas d’un iota depuis le premier tour, en septembre dernier. Le scandale vient surtout de l’argument avancé par les pouvoirs publics. Le vote préliminaire s’ouvrait en effet par cette déclaration : « Il existe une preuve modérée que les cigarettes électroniques constituent une passerelle vers le tabagisme chez les jeunes. Il existe des preuves solides que la nicotine des e-liquides est impliquée dans le développement de l’addiction et que les arômes contribuent fortement à l’attractivité de la vape et à son initiation ». Un passage directement issu du très contesté rapport du SCHEER (Scientific Committee On Health, Environmental ans Emerging Risks). Pour les défenseurs du vapotage, cette mesure revient à priver d’une alternative à moindre risque un pays où 28 % des adultes fument quotidiennement – l’un des plus hauts taux d’Europe.
Voilà des années que le secteur se bat pour faire valoir son droit. Celui de vendre un produit de rupture, un outil de réduction des risques, à des adultes majeurs et malades de leur addiction au tabac.
Des années que l’on refuse d’endosser la responsabilité du prétendu effet passerelle entre nos e-cigarettes chéries et la tueuse. Effet passerelle qui, d’ailleurs, n’a jamais été prouvé, d’autant plus qu’on le répète : non, on ne vend pas de vape aux enfants !
Pourtant, depuis la rentrée de la Toussaint, les billes, pogs et hand-spinners ont été remplacés par de drôles de tubes qui fument…
Un marketing ciblé
Si vous lisez e-cig mag, c’est que vous connaissez le marché de la vape. Pas besoin, donc, de vous présenter les produits incriminés : ces e-cigs tubulaires préremplies à 200 puffs et dont on se débarrasse sitôt le dry-hit ressenti. Les uns vantent ces appareils comme étant recyclables, quand d’autres évitent soigneusement le sujet…
Mais, cette fois, laissons de côté l’écologie pour nous concentrer sur l’écolier. Ce jeune enfant, systématiquement grisé par la découverte – surtout quand c’est interdit – et aussi sensible au marketing flashy qu’une gorge de primo l’est au 16 mg/ml. Le marmot, ça fait quelques mois qu’il les voit partout, ces clopes électroniques dont le look évoque friandises et glaces. Dans les mains de ses influenceurs préférés, dans la trousse des copains, et même dans les rayons des magasins où sa mère le traîne le samedi pour aller racheter de la déco bon marché. Difficile pour lui d’y résister !
On ne va pas le juger, nous, au même âge, on fumait des clopes…
Accusés à la barre
À qui la faute, dans cette histoire ? Aux entreprises qui ont marketé cette vapoteuse édulcorée ? Honnêtement, ce n’est pas la première fois que l’on voit, sur le matériel et encore plus sur les fioles, des visuels qui titillent l’enfant accro au sucre qui sommeille en nous. Au fond, ces marques ont juste réussi à faire ce à quoi aspire tout le secteur : un produit qui s’arrache comme des petits pains ! Forcément, ça attire la critique.
Serait-ce alors à cause des distributeurs qui vendent ces produits à des gosses, sans vergogne ni contrôle d’âge ? Assurément, eux sont indéfendables ! Et, difficile de savoir qui sont ces « commerçants » peu scrupuleux : vape shops, buralistes, GMS, grossistes, réseaux sociaux… ? Concernant ces derniers, il est vrai que l’on peut trouver très maladroite l’idée de leur confier la promotion de ce produit. Au regard de la TPD et de l’interdiction de la pub, déjà. Mais aussi et surtout parce qu’on le sait, il suffit qu’un influenceur issu d’un programme de téléréalité conseille un produit pour que toutes les personnes de moins de 12 ans d’âge mental (67 % de la population d’après un sondage personnel) l’adoptent sans sourciller. Pour eux, qui ont réussi à imposer la mode du « claquettes-chaussettes » en à peine un été, faire de la vape le nouvel accessoire indispensable de la cour de récré a été une formalité.
En définitive, il est bien compliqué de l’identifier, ce coupable. D’ailleurs, si les pouvoirs publics devaient s’y employer, il y a de fortes chances que ce soit tout le secteur qui se retrouve sur le banc des accusés. Et le verdict risquerait d’être sévère : on ne touche pas aux enfants ! La DGS, alertée par les signalements transmis par la Fivape le 21 décembre dernier, vient d’ailleurs de se saisir du dossier…
Pack de Puff Bars, dosées à 50 mg/ml, soldé et vendu en France sans aucun contrôle d’âge (le 24 janvier 2022)
Génération V
Les différents reportages que l’on a tous pu lire ou visionner sont édifiants, inquiétants, malaisants. Tous ces mini-vapotos, on n’a pas l’habitude ! Non, d’habitude, ces mêmes chérubins, on les voit devant le collège, en train de fumer des clopes. Ça, ça va, on l’a accepté.
Il ne viendrait donc pas à l’idée d’un journaliste de s’armer de sa caméra pour aller interviewer ces êtres prépubères sur leur tabagisme, ni sur les manigances qu’ils mettent au point pour se procurer ce produit interdit à la vente aux mineurs depuis 2010. L’enquête réalisée par le CNCT en 2019, montrant que 94 % des fumeurs mineurs se fournissent sans difficulté chez les 65,2 % des buralistes qui acceptent de leur vendre du tabac, elle, n’a pas fait de bruit.
Mais là, entendre ces vapo-mômes dire qu’ils vapent parce que « ça a meilleur goût que la clope », qui se retrouve ainsi reléguée au rang de produit passé de mode, on n’y est pas prêt. Pas plus que d’imaginer que la cigarette électronique pourrait remplacer la première cause de mortalité évitable et créer une génération de vapoteurs sans tabac.
Non, nous, ce qu’on n’est pas loin de faire, c’est d’interdire les arômes parce qu’ils attirent la jeunesse. En gros, de suivre le modèle américain où la vape est en train de mourir, et les enfants de redevenir fumeurs, comme au bon vieux temps…
Alors que la Malaisie semblait davantage s’ouvrir à la vape en autorisant les e-liquides nicotinés, cette annonce a été rapidement suivie de la perspective de très fortes taxes. Face à la gronde, le gouvernement a finalement reculé et reporte son projet de droits d’accise. Pour plus de détails, découvrez notre articleLa Malaisie reporte la taxe sur les e-liquides.
Angleterre : des SDF sortent du tabagisme avec la vape
Une belle initiative à saluer chez nos voisins d’outre-Manche : une association caritative met gratuitement à disposition des sans-abri des kits de vape, pour les sortir du tabagisme. L’action a reçu le soutien de l’UKVIA, la fédération des professionnels de la vape au Royaume-Uni. Pour plus de détails, découvrez notre article Angleterre : des SDF sortent du tabagisme avec la vape.
Colin Mendelsohn : sa vérité sur le vapotage
Le Dr Colin Mendelsohn, médecin tabacologue australien et auteur de Stop smoking, start vaping, est un fervent défenseur du vapotage. Outre les nombreux conseils qu’il y dispense à l’attention des fumeurs qui veulent switcher, son
ouvrage regorge aussi d’analyses sur l’état de la vape dans la société, la façon dont elle est accueillie, et encore trop souvent, rejetée. Vous pourrez retrouver, sur cet article, les Dix raisons sous-jacentes à l’opposition au vapotage extraites de son livre.
En Asie du Sud-Est, une région pourtant durement touchée par le tabagisme, la vape souffre d’un tragique manque de soutien de la part des gouvernements. Aux Philippines, le président Rodrigo Duterte a même déclaré la guerre à la cigarette électronique, un « diable addictif » selon lui. Au point de mobiliser l’armée face aux contrevenants. Même sort au Vietnam, où des restrictions sévères ont été instaurées. Ou encore à Singapour, où les revendeurs s’exposent à des peines de prison.
En comparaison, la Malaisie semblait davantage ouverte que ses voisins. Une association de défense des vapoteurs, la Malaysian Vape Industry Advocacy (MVIA), y a droit de cité et reste écoutée par les autorités. Elle a notamment souligné le fait que « 88 % des vapoteurs malaisiens qui fumaient avaient réussi à arrêter à l’aide de la cigarette électronique ». Un vrai enjeu dans un pays où le taux de prévalence tabagique atteint 38,8 % (contre 25,5 % en France, selon Santé publique France).
Une taxe qui signerait le retour du marché noir… et de la cigarette
Le 26 octobre dernier, le gouvernement malaisien a ainsi autorisé la vente d’e-liquides nicotinés par les revendeurs traditionnels. Seuls les services médicaux pouvaient jusqu’alors les prescrire. Mais cette annonce s’est accompagnée du vote de très lourds droits d’accise, en l’occurrence 0,25 euro par millilitre d’e-liquide nicotiné.
C’est trois fois le montant déjà appliqué aux e-liquides non nicotinés. Pour un flacon de 60 ml, une contenance courante en Malaisie, la taxe s’élèverait ainsi à 15 euros. Un montant bien trop élevé pour la plupart des consommateurs. « Cette taxe rend aujourd’hui les produits de vapotage plus chers que les cigarettes, en Malaisie », affirme Rizani Zakaria, le président de la MVIA.
Bonne nouvelle : le gouvernement malaisien a entendu l’appel des associations spécialisées et reconsidère son projet de taxe. « Les niveaux de taxation des produits de réduction des méfaits du tabac doivent rester proportionnels au risque, comparés aux produits à haut risque tels que les cigarettes », commente Steven Chow, président de la Fédération des praticiens médicaux de Malaisie.
Petit bémol : le projet est reporté, mais il n’est pas annulé pout autant. Les autorités malaisiennes réfléchissent actuellement à un niveau de taxation plus “acceptable”.
À Ipswich, dans le comté du Suffolk, à une centaine de kilomètres de Londres, l’association Selig Trust vient en aide aux personnes démunies. De novembre à mars, l’œuvre caritative accueille les sans-abri dans un centre spécialisé, où ils peuvent notamment séjourner la nuit.
Pour la première fois, le centre a créé une « salle de vapotage » pour ses bénéficiaires. Accessible de jour comme de nuit, celle structure est destinée à les aider à sortir du tabagisme, un fléau qui les touche particulièrement. « Je suis vraiment reconnaissant que l’on m’ait donné l’opportunité d’essayer une alternative à la cigarette, déclare l’un des résidents. C’est efficace, facile à utiliser et c’est bon aussi ! »
« La grande majorité de nos invités au refuge de nuit fument, mais leurs sorties pour fumer une cigarette sont limitées, précise Clare Jessup, la responsable de l’hébergement au Selig Trust. J’ai vu de mes propres yeux comment le vapotage peut calmer une personne anxieuse ou que le simple fait de savoir qu’elle peut vapoter au milieu de la nuit lui permet de mieux dormir. »
Une vraie efficacité pour sortir du tabagisme
L’association a reçu le soutien de l’UK Vaping Industry Association (UKVIA), la principale fédération des professionnels de la vape au Royaume-Uni. Elle a convaincu ses membres d’offrir des centaines de kits et d’e-liquides pour soutenir la transition vers une alternative moins nocive.
« Nous savons à quel point il est important de garantir à chacun l’accès à des produits alternatifs à la nicotine, c’est pourquoi nous sommes ravis de soutenir le Night Shelter, commente John Dunne, le directeur général de l’UKVIA. Les preuves de l’efficacité du vapotage pour réduire les méfaits du tabagisme s’accumulent. L’UKVIA reconnaît son rôle dans cet effort national et continuera à soutenir les organisations caritatives pour les sans-abri. »
En France aussi, des initiatives similaires existent. C’est en particulier la mission de La Vape du Cœur, une association née en 2014 et qui a pour objectif d’offrir des e-cigarettes et des e-liquides aux personnes les plus démunies pour sortir du tabac. N’hésitez pas à les soutenir et à rejoindre leurs actions, en adhérant à l’association ou en faisant des dons.
Suisse : le projet de taxe sur la vape prend forme
En octobre 2020, le Parlement suisse votait une motion pour taxer la vape. Le Conseil fédéral en révèle aujourd’hui l’ampleur, avec une augmentation de 4,32 francs suisses pour une fiole de 10 ml d’e-liquide nicotiné. Pour plus de détails, découvrez notre articleSuisse : le projet de taxe sur la vape prend forme.
Le HSCP retourne sa veste
Cinq années après avoir rendu son dernier avis – plutôt positif – sur le vapotage, le Haut Conseil de la santé publique vient de l’actualiser. Une mise à jour au goût très amer puisque, cette fois, le HSCP met en avant ses doutes à l’égard de la vape, invitant les professionnels de santé à ne pas la considérer parmi les outils de sevrage. Pour plus de détails, découvrez l’article de Philippe Poirson L’étrange défaite du rapport du HCSP sur la vape en France
sur Vapolitique.
Israël : le Parlement va-t-il sauver la vape ?
Depuis novembre, le ministère des Finances du gouvernement israélien impose une taxe démentielle aux produits du vapotage, la plus élevée au monde. En effet, chaque millilitre est actuellement taxé à hauteur de 6,18 € au minimum, soit presque 62 € pour une fiole de 10 ml ! Un régime fiscal délirant qui, s’il est validé par le Parlement, tuera à n’en pas douter le marché de la vape en Israël. Pour plus de détails, découvrez l’article sur Vaping360 Israël : La commission décidera bientôt de maintenir ou non la taxe extrême sur les cigarettes.
Ce premier liquide de la gamme Yes Oui Art, et sans aucun doute notre préféré, revisite une œuvre mythique : American Gothic de Grant Wood. Le plus célèbre tableau de l’art populaire américain est ici associé à la saveur la plus emblématique des États-Unis : le cookie. Ce liquide s’impose comme notre coup de cœur, avec un cookie grillé dont on ne se lasse pas, rehaussé par des notes subtiles de nougatine. Si vous aimez les liquides gourmands, vous allez être enchanté !
Dolce Donna (café, caramel)
Ainsi revisitée, la Naissance de Venus de Sandro Botticelli nous plonge dans la dolce vita. La déesse de l’Amour prend les traits d’une femme moderne, à la pointe de la mode. Côté arômes, elle nous propose des notes de café conjuguées avec la douceur d’un caramel roux. Un plaisir gustatif pour les amateurs de liquides au café !
Pink Drag Queen (fraise, cerise, framboise)
La troisième proposition de la gamme Yes Oui Art ravira les vapoteurs friands de liquides fruités. Louis XIV, peint par Hyacinthe Rigaud, troque son costume de sacre pour son costume de scène. Talons aiguilles, rouge à lèvres carmin, le Roi-Soleil brille de mille paillettes. Pink Drag Queen, avec ses touches de fraise, de cerise et de framboise, émoustille les papilles !
Disponible en format 50 ml pouvant contenir jusqu’à deux boosters de nicotine
Quand ce n’est pas l’Union européenne qui envisage des droits d’accise sur la vape, ce sont les États eux-mêmes qui les votent. En octobre 2020, le Parlement suisse adoptait ainsi à 70 % une motion visant à taxer la vape. Le Conseil fédéral publie à son tour son projet de loi, en indiquant précisément le niveau de taxation.
Les droits seront de 2 centimes par milligramme d’e-liquide nicotiné. Auxquels viendra s’ajouter la TVA à 7,7 %. Sur un flacon de 10 millilitres d’e-liquide nicotiné à 20 mg/ml, la hausse s’élèvera ainsi à 4,32 francs suisses (4,16 euros). Les pods seront quant à eux taxés à 50 centimes, quelle que soit leur teneur en nicotine. Les e-liquides sans nicotine ne sont pas concernés. Le Conseil fédéral ouvre une consultation publique jusqu’au 31 mars prochain. Le projet de loi devrait ensuite entrer en vigueur avec la loi tabac (LPTab), en 2023.
Des répercussions sanitaires, sociales et économiques
« La charge fiscale des cigarettes électroniques sera inférieure d’environ 77 % à celle des cigarettes traditionnelles, se félicitent les pouvoirs publics suisses. Il s’agit ainsi de ne pas décourager les fumeurs désireux d’arrêter de fumer d’utiliser la cigarette électronique comme moyen possible de sevrage. En revanche, l’imposition produira ses effets, notamment en matière de protection de la jeunesse. »
Un enthousiasme que ne partage pas Philippe Poirson, qui anime le blog Vapolitique. « Pour un consommateur moyen, le projet de taxe sur la nicotine du vapotage le rendrait plus coûteux que fumer du tabac à rouler, utilisé par plus de 20 % des fumeurs en Suisse, indique-t-il. La hausse des prix provoquée par la taxe […] aurait des répercussions négatives sanitaires, sociales et économiques à court terme. »
Philippe Poirson évoque notamment le sort des « fumeurs des classes défavorisées », en qualifiant la proposition du Conseil fédéral de « totalement déconnectée des réalités de la population ».Des inégalités sociales qui se traduisent aussi par des inégalités de chances face aux tentatives d’arrêt de la cigarette. « Le Conseil fédéral semble avoir traité cet aspect de manière particulièrement légère, si ce n’est irresponsable, en regard de sa gravité humaine et des conséquences sanitaires et socio-économiques », conclut-il.
Le 9 décembre dernier, la commission spéciale du Parlement européen sur la lutte contre le cancer (BECA) s’est réunie pour voter les amendements et le rapportdu « Plan pour vaincre le cancer ». Le texte a été adopté à 29 voix pour, 1 voix contre et 4 abstentions.
Le texte comprend notamment l’amendement 8c. Les autorités européennes y reconnaissent enfin que « les cigarettes électroniques pourraient permettre aux fumeurs d’arrêter progressivement ». Une « bonne nouvelle » selon le communiqué publié par l’ETHRA.
« Le texte du rapport final reconnaît le rôle que les produits plus sûrs à base de nicotine peuvent jouer dans la lutte contre le cancer, ce qui est un grand pas dans la bonne direction, s’enthousiasme l’association. C’est une déclaration très positive. En plus de reconnaître que le vapotage aide les fumeurs à arrêter de fumer, le Parlement reconnaît également que l’arrêt du tabac est un processus et que le passage complet à des produits plus sûrs à base de nicotine peut prendre du temps. »
« Le sort des saveurs est peut-être en jeu »
Mais, toujours selon l’ETHRA, subsiste le spectre d’un durcissement de la loi. Dans le rapport, le Parlement indique que « les cigarettes électroniques ne devraient pas être attrayantes pour les mineurs et les non-fumeurs ». Il demande ainsi à la Commission d’« évaluer les arômes les plus attrayants [pour ces publics] dans les cigarettes électroniques et de proposer leur interdiction ».
« Nous savons que les arômes sont essentiels au succès du sevrage tabagique », rappelle l’association. Elle fait notamment référence aux travaux du professeur Yong Yang, qui montrait que les e-liquides aromatisés seraient jusqu’à 2,3 fois plus efficaces pour arrêter la cigarette que les e-liquides au goût tabac. Ou encore à ceux de Lin Li, qui vont dans le même sens.
Dès lors, l’ETHRA s’interroge sur le mode opératoire de la commission. « Comment déterminerait-elle quelles sont les saveurs particulièrement attrayantes pour les mineurs ? Prendra-t-elle en compte les impacts négatifs qu’une interdiction des arômes aurait sur le sevrage tabagique chez les adultes ? Ainsi que le fait que la majorité des fumeurs adultes qui sont complètement passés au vapotage utilisent des saveurs fruitées et sucrées ? », questionne l’association.
Le retour du tabagisme, un « compromis acceptable » ?
« Si une interdiction des arômes entraînait une baisse du vapotage chez les jeunes mais une augmentation du tabagisme chez les adultes, cela serait-il considéré comme un compromis acceptable ? », conclut l’ETHRA.
Un nouveau combat s’engage alors selon l’association : « Éduquer les décideurs politiques sur l’importance d’avoir un large éventail d’alternatives à faible risque attrayantes, abordables et accessibles au tabagisme. La réalité est que les saveurs qui plaisent aux jeunes plaisent aussi aux adultes. Restreindre l’accès des adultes aux produits qu’ils utilisent pour arrêter de fumer et restés éloignés de la cigarette entraînera inévitablement une augmentation du tabagisme, ce qui représenterait un échec dans la lutte contre le cancer », prévient-elle.
Un détail à souligner : entre les lignes, l’ETHRA voit aussi dans le rapport du BECA un désaveu à l’égard du SCHEER. Largement décrié, celui-ci s’appuyait sur des études biaisées comparant le vapotage et le fait de ne pas fumer. En demandant à la Commission d’évaluer « les risques pour la santé par rapport à la consommation d’autres produits du tabac », le Parlement se replace sur un terrain scientifique moins contestable. C’est là encore une bonne nouvelle, en dépit du risque qui pèse actuellement sur les arômes.
Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur notre site. Si vous continuez à utiliser ce dernier, nous considérerons que vous acceptez l'utilisation des cookies.OkEn savoir plus