L’article 23 du Projet de Loi de Finances 2026 fait réagir la presse !

Le projet de loi de finances (PLF) 2026 suscite une vive inquiétude dans la filière de la cigarette électronique.
Le gouvernement envisage en effet d’assimiler les produits de la vape au régime du tabac, entraînant une nouvelle taxation, un encadrement renforcé, et possiblement l’interdiction de la vente en ligne.
Entre préoccupations économiques et débats de santé publique, le sujet divise jusque dans les rangs des addictologues.


Une taxe sur les e-liquides qui inquiète les professionnels

Le budget 2026 prévoit une taxe spécifique sur les liquides de vapotage. Le prix d’une fiole de 10 ml pourrait ainsi augmenter de 0,30 à 0,50 €, en fonction du taux de nicotine.
Une mesure qui, selon le gouvernement, vise à “aligner la fiscalité des produits de la vape sur celle du tabac” et à “préserver la santé publique”.

Mais pour les professionnels, c’est tout l’inverse : “C’est taxer ceux qui ont fait le choix d’arrêter de fumer”, déplore un gérant cité par L’Écho Républicain.

La FIVAPE, fédération du secteur, alerte sur une possible hausse de plusieurs euros par mois pour les consommateurs, et surtout sur un impact économique massif pour les 4 000 entreprises et 20 000 emplois de la filière française.


Vers une interdiction de la vente en ligne des produits de vapotage ?

Autre mesure controversée du projet de loi : l’interdiction de la vente en ligne des produits de vapotage.
RMC et Boursorama en parlent : les consommateurs ne pourraient plus acheter leurs e-liquides sur Internet, une disposition inspirée du régime applicable au tabac.

Pour les acteurs du e-commerce, cette perspective est un véritable coup d’arrêt.
Le site normand Le Petit Vapoteur, basé à Cherbourg, redoute la perte de milliers d’emplois et la disparition d’un modèle français bâti sur la qualité et la transparence. “C’est la destruction d’une filière au profit de l’industrie du tabac”, résume un dirigeant interrogé par France 3 Normandie.


Le monde médical divisé sur la mesure

Si l’Alliance contre le Tabac soutient la taxation, estimant qu’elle dissuaderait les jeunes de vapoter, plusieurs addictologues s’y opposent fermement.
Dans un reportage de Franceinfo, des spécialistes rappellent que la cigarette électronique est aujourd’hui l’un des outils les plus efficaces pour le sevrage tabagique. “C’est aberrant : on taxe une alternative moins nocive que le tabac, au lieu de l’encourager”, souligne un médecin interrogé par TF1 Info.

Le débat met donc en lumière une fracture entre les objectifs fiscaux du gouvernement et les réalités de santé publique.


Une filière mobilisée face à une “assimilation au tabac”

Au-delà de la question fiscale, l’un des points les plus explosifs du PLF 2026 reste l’assimilation juridique de la vape aux produits du tabac.
Concrètement, les fabricants et distributeurs pourraient être soumis :

  • à une caution auprès des douanes équivalente à 20 % de leur chiffre d’affaires,
  • à des autorisations d’agrément coûteuses,
  • et à des restrictions d’implantation pour les boutiques (proximité des écoles ou bureaux de tabac).

Les professionnels dénoncent une “mise à mort programmée” d’un secteur innovant, alors même que la vape a permis à plus d’un million de Français de réduire ou d’arrêter leur consommation de tabac.


Entre santé publique et enjeux économiques : un équilibre introuvable

Ce projet de loi met en lumière une tension croissante entre politique de santé et fiscalité d’État.
Alors que les chiffres du tabagisme repartent à la hausse, la vape reste le principal levier de réduction des risques, selon de nombreuses études.

Pour les professionnels, assimiler la vape au tabac revient à nier la différence fondamentale entre les deux produits — une confusion qui risque de décourager les fumeurs désireux de se détourner de la cigarette classique.


La filière appelle à la mobilisation

Face à cette situation, la FIVAPE et les acteurs du secteur appellent à une mobilisation nationale.
Une pétition intitulée « Vaper n’est pas fumer » circule déjà en ligne pour demander la suppression de l’article 23 du PLF 2026.
Une nouvelle pétition a été créée : la pétition pour le retrait de la vape de l’article 23 sur la plateforme des pétitions de l’Assemblée nationale.

Les professionnels invitent également les vapoteurs à interpeller leurs élus et à partager l’information pour défendre le droit à une alternative moins nocive.

L’article 23 du Projet de Loi de Finances 2026 menace très gravement votre activité !

L’article 23 du projet de budget 2026 prévoit de requalifier la vape comme produit du tabac, avec des conséquences dramatiques pour la filière.

– Les vape shops vont devoir immobiliser des dizaines de milliers d’euros pour espérer être agrémentés et pouvoir continuer leur activité

– Les fabricants seront assimilés aux produits du tabac et devront déposer une caution auprès des douanes, qui pourrait représenter jusqu’à 20% de leur chiffre d’affaires

– Selon l’emplacement des vape shops par rapport aux bureaux de tabacs et aux écoles, ils auront obligation de fermeture

– Des milliers d’emplois menacés : 20 000 salariés et 4 000 entreprises de la vape risquent de disparaître

– Taxation abusive : jusqu’à 50 € par litre d’e-liquide, en plus des 20 % de TVA

– Et de nombreuses autres conséquences pour l’ensemble des acteurs du secteur

✍️ Signez la pétition sur Change.org pour dire NON à l’article 23 et protéger le droit à une alternative moins nocive que le tabac.

🔗  Lien vers la pétition

☎️ Contactez vos élus parlementaires pour les dissuader de voter ce projet de loi.

Contactez la FIVAPE qui pourra vous y aider.

📢  Partagez ce message, relayez-le, faites du bruit. Ensemble, faisons entendre la voix des vapoteurs.

Du CBD BIO au cœur des Cévennes

En 2021, en pleine pandémie, Boris Fayet décide de quitter les cuisines pour se rapprocher de la nature. Installé en Lozère, dans le parc national des Cévennes, il se lance dans la culture du chanvre.

« Mon père avait des terres, et je voyais que le marché du CBD s’ouvrait. Je me suis dit : pourquoi ne pas essayer ? », raconte-t-il.

Après une première expérience difficile en affiliation avec un partenaire basé à Bourges, il choisit de reprendre son indépendance. « Depuis deux ans, je commercialise directement mes productions sous la marque AUM SATIVA. »

Une agriculture biologique et artisanale


La ferme fonctionne en extérieur, en pleine nature.

« Tout est fait à la main, avec un minimum de mécanisation. J’utilise uniquement des engrais organiques », précise Boris Fayet. Le séchage et la maturation des fleurs sont réalisés avec soin, afin de préserver au mieux les qualités aromatiques.

Son approche contraste avec certaines pratiques observées à l’étranger.

« Beaucoup de fleurs qui arrivent de Suisse, d’Italie ou d’Espagne sont lavées avec des solvants puis retraitées, ce qui altère leur goût et leur pureté », déplore-t-il. À l’inverse, ses fleurs séduisent les consommateurs par leur naturel et l’absence d’effets secondaires désagréables.

Une distribution locale et sélective


Aujourd’hui, Boris Fayet fournit principalement des bureaux de tabac — entre quatre et cinq établissements — ainsi que quelques magasins bio. Il participe aussi à des marchés locaux.
« Cette année, j’augmente un peu ma production, donc je pourrai répondre à de nouvelles demandes, y compris de la part des vape-shops », assure-t-il.

Sur ses parcelles, il cultive différentes variétés de chanvre, dont Northwest, MidWest, Arizona Dream, ainsi que des nouveautés comme Pink Pineapple ou Platinum Panther.

La garantie d’un produit tracé et certifié

Située dans un environnement préservé, loin de toute pollution industrielle ou agricole, l’exploitation bénéficie de conditions idéales. Pour renforcer la confiance des consommateurs, AUM SATIVA est certifiée en agriculture biologique par Ecocert, et les analyses de cannabinoïdes sont confiées à des laboratoires accrédités Cofrac.

« La transparence et la qualité sont essentielles pour nous », conclut Boris Fayet, qui incarne une vision artisanale et exigeante du CBD français.

 *Processus rigoureux qui consiste à évaluer, de manière indépendante et impartiale, la conformité d’un produit, d’un service ou d’un système selon des exigences environnementales et sociales spécifiées dans un cahier des charges ou une norme. À la fin du processus de certification, Ecocert délivre une assurance écrite appelée certificat ou attestation.

Une agriculture inspirée par la nature


À AUM SATIVA, tout est fait pour respecter la terre. Boris Fayet cultive son chanvre selon les principes de la permaculture, en tenant compte des cycles lunaires et en pratiquant la rotation des cultures pour préserver les sols.

« Je fais attention à la lune, je fais tourner mes parcelles pour laisser régénérer la terre », explique-t-il.

Le défi de la concurrence internationale


Pour ce producteur engagé, la concurrence étrangère représente un défi majeur.

« Dans leur pays, les producteurs suisses ou espagnols peuvent avoir de très bonnes qualités. Mais pour passer les douanes françaises, ils doivent laver les fleurs pour réduire le taux de THC, ce qui tue toute la qualité », regrette-t-il. Ces produits dégradés nuisent selon lui à la perception du CBD en France.

Vers un CBD français de terroir ?


Boris Fayet croit au potentiel du CBD français, notamment à travers la notion de terroir.

« Suivant la nature du sol — calcaire, schiste ou granit — les mêmes variétés développent des arômes et des goûts différents », affirme-t-il. À l’image du vin ou du fromage, il imagine un avenir premium pour le CBD local.

Il appelle également à une meilleure réglementation :

« Il faudrait imposer un étiquetage clair : savoir si une fleur est française ou étrangère, lavée ou non lavée. Aujourd’hui, il y a beaucoup de flou, et le consommateur est perdu. »

Développement et diversification


Pour faire connaître ses produits, Boris Fayet mise sur une communication de proximité : réseaux sociaux, marchés locaux, et quelques parutions dans la presse régionale.

Ses ambitions pour les prochaines années sont claires : développer sa production de fleurs, notamment en direction des bureaux de tabac et des vape-shops, et élargir son offre bien-être. Aux huiles sublinguales et gélules déjà disponibles, viendront bientôt s’ajouter des cosmétiques à base de CBD.

« J’ai la place et l’envie de m’agrandir », sourit-il.

« Nous revendiquons une approche artisanale et authentique, en contraste avec certaines pratiques du marché international. Beaucoup de fleurs suisses, italiennes ou espagnoles sont lavées aux solvants, puis retraitées. Résultat : un goût altéré et des odeurs d’éthanol. »

À l’inverse, ses clients apprécient la qualité organoleptique de ses fleurs, leur naturel, et l’absence d’effets secondaires.

Bouge ta caisse !

Fondée en 2018, Nextore a rapidement acquis une certification conforme à la législation française, un atout majeur dans un secteur où la régulation est de plus en plus stricte. En effet, la loi de finances de 2018 a imposé aux commerçants français l’utilisation d’une caisse certifiée. Toutefois, jusqu’en 2024, les éditeurs de logiciels de caisse pouvaient se déclarer « auto-certifiés », sans obligation de certification officielle. Ce système a pris fin avec la loi de finances de 2025, qui annule cette possibilité d’auto-certification. Désormais, tout logiciel qui se déclarait auto-certifié est considéré comme non conforme.

Cette évolution a un impact particulièrement notable dans le secteur de la cigarette électronique, où de nombreux commerces utilisent des logiciels désormais hors-la-loi. Les amendes encourues peuvent atteindre 75 000 euros par boutique, et des contrôles fiscaux sont en cours.

Au-delà de cette question de certification, Sylvain Augier souligne la spécialisation de Nextore dans le secteur de la vape. Depuis huit ans, l’entreprise a su adapter son logiciel aux besoins spécifiques des gérants de boutiques de vape, devenant ainsi un acteur incontournable du marché.

« Nous ne sommes pas revendeurs, nous sommes éditeurs. Chaque fois qu’un gérant de vape nous demande une amélioration, nous l’apportons », explique-t-il. Grâce à cette approche centrée sur les besoins des utilisateurs, Nextore a su évoluer pour offrir une solution complète et adaptée aux exigences du secteur.

Le logiciel se distingue par ses fonctionnalités spécifiquement adaptées aux besoins des Vape shops. Selon Sylvain Augier, 20 % du logiciel est consacré à l’encaissement, une fonctionnalité essentielle et basique. Cependant, l’essentiel du logiciel, soit 80 %, est destiné au back-office, où réside la véritable valeur ajoutée pour les commerçants.

Gestion opérationnelle et prévisionnelle


La gestion des stocks en temps réel est un des piliers du logiciel, permettant aux gérants de suivre l’état des inventaires et d’adapter rapidement leurs commandes. Nextore répond également aux demandes spécifiques des Vape shops en matière de produits, notamment avec la possibilité de gérer les différentes déclinaisons de produits (comme les taux de nicotine). Le système intègre également un module d’intelligence artificielle, permettant une prévision d’achat basée sur les ventes passées, afin d’éviter les ruptures de stock. Cette automatisation, combinée à des outils de pilotage d’activité (exportation des données, suivi des ventes et des KPIs), simplifie considérablement la gestion quotidienne.

En outre, la solution facilite l’intégration avec les systèmes e-commerce (PrestaShop, Shopify, etc.), offrant ainsi une gestion centralisée des ventes en ligne et en magasin. Le logiciel est également conçu pour les entreprises multi-sites, permettant une gestion unique de plusieurs points de vente via une seule interface.

Et la réglementation dans tout ça ?


En termes de conformité, le logiciel respecte les normes fiscales et réglementaires imposées à tous les commerçants français. Les données sont inaltérables, archivées et inviolables, en accord avec les exigences de certification. Celles-ci répondent à la certification NF et LNE, deux labels français de sécurité des données, avec une préférence pour la norme LNE, plus exigeante.

Nextore est également basé sur une architecture cloud, garantissant des avantages significatifs pour les clients. Les données sont stockées en France, ce qui répond à un critère important de la certification. L’utilisation du cloud offre une grande flexibilité : en cas de sinistre (vol, dommage matériel, incendie), les commerçants peuvent récupérer leurs données en temps réel via un smartphone ou une tablette. Ce système assure ainsi une continuité d’activité et une sécurité accrue des données sensibles.

Un service français môsieur !


Nextore se positionne comme une structure 100 % française, avec des hébergeurs et une architecture entièrement basés en France, un critère imposé par la certification qu’ils respectent scrupuleusement. Cela garantit la conformité aux normes françaises, tout en assurant la sécurité et la gestion optimale des données.

En matière de conformité fiscale, le service est également rigoureusement aligné avec les exigences légales, en particulier concernant les mises à jour législatives. Comme tous les logiciels certifiés, il doit évoluer constamment pour répondre aux nouvelles exigences des lois fiscales et de sécurité. Cela inclut la maintenance continue de la certification et la mise à jour régulière des fonctionnalités pour garantir que le logiciel reste conforme.

Conçu pour le secteur de la vape


L’un des principaux avantages concurrentiels de Nextore réside dans sa spécialisation. Sylvain Augier souligne que :

« L’entreprise est la seule à se concentrer exclusivement sur le secteur de la vape, ce qui lui permet d’offrir un logiciel spécifiquement adapté aux besoins de ce marché. Ce focus lui a permis de se distinguer, notamment grâce à un bouche-à-oreille positif parmi les professionnels du secteur. Notre premier client était dans la vape, et c’est ainsi que nous avons évolué, un client après l’autre. »

Concernant les bureaux de tabac, bien que l’entreprise travaille avec certains d’entre eux, elle prévoit d’intensifier ses efforts sur ce segment, notamment pour les corners vape, mais sans se concentrer sur la partie tabac.

Un service client personnalisé


En termes de service client et de support technique, Nextore se distingue par un support direct et personnalisé. Les clients peuvent joindre un numéro français non surtaxé, où un plateau dédié répond aux demandes. Ce système permet de résoudre rapidement les problèmes, même pour les questions techniques complexes. En complément, des ressources d’aide en ligne sont disponibles pour les demandes plus basiques.

Quels sont leurs clients ?


Enfin, Sylvain Augier revient sur la participation de Nextore au VAPEXPO, un événement auquel l’entreprise n’avait encore jamais pris part. Cette décision a été motivée par la volonté de rencontrer directement les clients, les fournisseurs, et de mieux comprendre le marché.

« C’était important pour nous de rencontrer nos clients, d’échanger directement avec eux, et de montrer notre engagement envers ce secteur », précise-t-il. Le VAPEXPO nous a permis de renforcer notre présence sur le terrain et d’accueillir des retours positifs de commerçants.

Le profil type des clients est principalement constitué de professionnels du secteur de la vape, incluant aussi bien de petits indépendants que de grandes chaînes. Sylvain Augier évoque des clients majeurs tels que Vapostore ou CIGAVERTE, bien qu’il préfère ne pas citer tous les noms sans avoir obtenu de permissions.

L’entreprise poursuit une stratégie de croissance et de diversification de sa clientèle, avec un potentiel de développement important. Par exemple, il évoque des discussions récentes avec CLOPINETTE, soulignant ainsi une marge de progression significative dans ce secteur.


« Nous avons développé des fonctionnalités en réponse directe aux demandes de nos clients », explique-t-il, mettant en avant l’agilité de l’entreprise. En tant qu’éditeur, Nextore contrôle son propre code, ce qui permet d’adapter rapidement le logiciel aux exigences du marché.

Quant à la participation de Nextore au VAPEXPO, l’entreprise est ravie de son expérience.


« On est très content », affirme Sylvain Augier, en soulignant l’importance de cette rencontre physique avec les clients, les fournisseurs, ainsi que les acteurs institutionnels comme la FIVAPE et la Fédération des buralistes.

La présence au salon a également permis d’établir des relations plus directes avec des professionnels du secteur, ce qui renforce la dynamique de la société.

Enfin, en termes de part de marché, Sylvain Augier estime que l’entreprise détient actuellement environ un tiers du marché des logiciels de caisse dans le secteur de la vape, une position solide qui reflète le succès et la spécialisation de l’entreprise dans ce domaine.

Des ambitions ?


L’objectif est de répondre aux besoins croissants des commerçants de la vape et d’ouvrir la voie à de nouvelles opportunités, notamment dans le secteur des buralistes qui s’orientent de plus en plus vers la vape. Il insiste sur l’importance de continuer à développer le produit tout en répondant aux demandes spécifiques des clients, qu’ils soient indépendants ou réseaux.

Arguments de vente pour les clients de la vape :

Lorsqu’il rencontre des dirigeants de petits magasins de vape ou des chaînes comme VAPOSTORE, Sylvain met en avant plusieurs atouts clés de leur solution :

Simplicité d’utilisation et compatibilité matérielle :

Le logiciel de Nextore ne nécessite pas de remplacement du matériel existant. Il fonctionne avec tous types d’appareils, que ce soit des terminaux Apple, PC ou Android.

Pilotage de l’activité :

Le logiciel permet de gérer et d’extraire des données pour mieux piloter l’activité commerciale. Il facilite la gestion des stocks, des commandes, et peut être intégré à d’autres logiciels, notamment ceux de comptabilité.

Être éditeur et non revendeur :

L’un des points différenciateurs est que Nextore est éditeur de son propre logiciel, ce qui lui permet de personnaliser et d’adapter rapidement les fonctionnalités en fonction des demandes clients. Cela contraste avec d’autres acteurs qui ne font que revendre des logiciels, sans avoir de contrôle sur le développement de ces derniers.

2 nouveautés chez Eleaf

Deux nouveaux combos chez ELEAF

Deux nouveaux modèles viennent compléter la gamme de produits de chez ELEAF.

  • iStick X80 : une petite box compacte, dotée d’une batterie intégrée de 3200 mAh, capable de délivrer jusqu’à 80W. Elle est équipée du célèbre atomiseur Melo, reconnu pour sa performance et sa fiabilité.

  • iSolo Air 3 : un modèle plus léger, avec une batterie de 1600 mAh, offrant une puissance maximale de 40W. Il fonctionne avec les pods rechargeables iSolo Air 3, également signés ELEAF.

Ces deux boxs ont été pensées pour séduire un large public, des vapoteurs débutants aux utilisateurs expérimentés.

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Le bracelet qui protège des dangers invisibles

Comment ça marche ?

Chaque bracelet contient quatre zones de test.
Il suffit d’y déposer une goutte de boisson, et en dix secondes, la couleur obtenue donne l’indication :

  • Beige : liquide sûr

  • Bleu : liquide potentiellement dangereux

Sans aucune compétence technique nécessaire, ce produit s’adresse à tous les publics : étudiants, festivaliers, organisateurs de soirées, etc.

Format et distribution

  • Vendu par pochette de deux bracelets

  • Présentoir de 25 unités

  • Facile à présenter en boutique

  • Simplicité, efficacité, engagement sociétal

Succès médiatique

Le bracelet I Drink Safe a déjà attiré l’attention de nombreux médias : BFMTV, Le Parisien, France 24, TF1, et bien d’autres.

Il cumule des millions de vues sur les réseaux sociaux et s’impose comme un outil de prévention incontournable pour :

  • Les soirées étudiantes

  • Les bars et clubs

  • Les événements festifs de toute nature

Un produit d’intérêt public et commercial

Pour les buralistes, ce bracelet représente une double opportunité :

  1. Proposer un produit utile et engagé, en phase avec les préoccupations actuelles

  2. Renforcer leur image de commerçant de proximité, attentif à la sécurité de ses clients

Un produit à fort potentiel, à recommander sans modération.

Produit disponible en exclusivité chez :
Emotion – www.grossisteecigarette.fr
Également distribué par les principaux pipiers.

En bref : les puffs

Grande-Bretagne — Et si les puffs soutenaient l’Ukraine ?

Malgré leur interdiction, les puffs se retrouvent encore en vente dans de nombreuses épiceries, et bien sûr sur le marché noir.

Et qui dit puff, dit batterie ce qui pose naturellement la question du recyclage.

C’est là qu’intervient une idée originale proposée par une association anglaise :
→ Recycler les batteries des puffs afin de les envoyer en Ukraine, où elles seraient reconditionnées pour :

  • fabriquer des batteries externes,

  • voire être installées dans de petits drones utilisés sur le front.

États-Unis — Juul is back

Après avoir été bannie en 2020 par la FDA (Food and Drug Administration), la marque Juul fait son grand retour sur le marché américain.

L’offre reste restreinte, puisqu’elle ne concerne que les saveurs tabac et menthol, mais cette décision constitue néanmoins une reconnaissance implicite de la vape comme une alternative sérieuse au tabac.

Comme le souligne Kevin Crosthwaite, CEO de Juul :

« Plus de 2 millions d’Américains ont complètement abandonné la cigarette grâce à Juul. »

Irlande — Vape mafia

Bien que le marché de la vape soit extrêmement encadré, l’Irlande fait face à une augmentation alarmante du marché parallèle.

Selon BAT (British American Tobacco), le marché noir représenterait à lui seul entre 35 et 45 % de la consommation totale.

Pour David Melinn, responsable du marché irlandais chez BAT :

« L’Irlande tend à devenir la plaque tournante pour les trafics mafieux liés à la vape. »

Shop 2030

Pour Éric Martin, gérant d’A2M Diffusion, le paysage des vape shops est encore en mouvement :

« Pour les vape shops, c’est difficile à prévoir, car c’est un univers en perpétuel mouvement, très spécialisé. Je dirais qu’on assiste à une structuration progressive de l’offre. »

Il observe une dynamique de concentration, marquée par des rachats et la création de nouveaux magasins :
« Peut-être que l’avenir sera davantage marqué par des enseignes plus importantes, possédant plusieurs points de vente, plutôt que par des indépendants comme on en voit encore beaucoup. »

Cela entraînerait selon lui une normalisation des codes : charte graphique uniforme, agencements homogènes d’une ville à l’autre, identité de marque forte.

Côté bureaux de tabac, Éric Martin note que la vape s’est solidement installée dans les usages :
« L’offre vape est désormais totalement entrée dans les habitudes. La question de savoir s’il faut vendre des liquides ne se pose plus. »

Une évolution plus lente chez les buralistes les plus anciens, mais aujourd’hui incontournable :
« Maintenant c’est clair : le corner vape dans leur magasin prend de l’ampleur. »

Simon Gandin, chargé d’affaires chez Vienne Agencement, insiste de son côté sur la montée en puissance de l’expérience client. Pour lui, l’avenir du point de vente passe par la mise en scène et l’interaction :

« Les consommateurs veulent pouvoir goûter les produits directement en boutique. Aujourd’hui, on voit déjà des machines, comme le Typhon, qui permettent cela. »

Il décrit un espace vape bien distinct du reste du magasin :

« De plus en plus, on sépare l’espace vape du reste du magasin, avec un pôle spécifique, parfois isolé, où il y a une personne exclusivement dédiée à la vape, un vrai spécialiste qui ne s’occupe que de ça. »

Cette séparation se traduit aussi dans l’implantation physique :
un comptoir indépendant, une caisse dédiée, une logique de corner dans le corner.
Le vape shop dans le bureau de tabac.

Pour résumer, c’est un métier technique avec beaucoup d’acteurs, donc il faut un accueil spécialisé.

Le rôle de l’agencement dans la transformation des points de vente

Le constat est partagé par Sébastien Zacchella, responsable déploiement et travaux chez Promodern. Il reconnaît que l’État tente de maintenir l’activité tabac tout en poussant à la diversification :

« En plus du tabac et de la presse, on retrouve le loto, le PMU, la poste, et de plus en plus de relais colis. »

Cette diversification modèle directement l’agencement intérieur.

« Il est encore incertain si la vape deviendra vraiment le futur dominant du secteur », nuance-t-il, mais une chose est sûre :
« Les multiples activités vont continuer à modeler l’aménagement intérieur. »

La question du tabac, en déclin constant, accélère ce besoin de réinvention :

« On enregistre une vraie baisse du chiffre d’affaires sur ce segment, et c’est un problème majeur pour eux. »

Pour Zacchella, il devient impératif de diversifier, et la vape y trouve naturellement sa place.

Simon Gandin l’illustre très concrètement :

« Les buralistes qui investissent dans la vape réussissent nettement mieux. Certains ont vu leur chiffre d’affaires sur la vape augmenter de 200 à 300 %. »

Un changement qui se lit dans les linéaires :

« Un buraliste qui avait 50 cm de linéaire pour la vape envisage de passer à 1 mètre, voire 2 mètres, et ensuite 3 mètres rapidement si l’investissement est réel. »

Et parfois, les rôles s’inversent :
Il y a aussi des cas où le buraliste situé à côté d’un vape store réalise plus de chiffre d’affaires vape que ce dernier.
Les raisons ? Des horaires plus larges, un conseil client, une offre visible et lisible. Il profite de l’attractivité de son tabac et se spécialise suffisamment pour concurrencer le vape store voisin.

Le mobilier, entre modularité et mise en valeur

Pour accompagner cette évolution, le mobilier joue un rôle fondamental.
Sébastien Zacchella évoque une forte demande pour des vitrines basses, pensées pour la visibilité :
« Présentation des cigarettes électroniques, batteries, résistances, accessoires… »

Il cite un cas précis :

« Un client propose des préparations en gros volume, avec des bouteilles d’un litre. On lui a conçu un présentoir sur-mesure pour ces grandes bouteilles. »

Éric Martin distingue deux grandes logiques :

« D’un côté, des meubles spécifiques, souvent fournis par les marques, avec un design très soigné, marketing, qui rappelle l’univers des pharmacies. »

De l’autre :

« Des meubles modulables et multimarques, plus adaptés à l’arrière-comptoir, là où le buraliste met ses best-sellers. »

Cette modularité est aujourd’hui indispensable : rayonnages ajustables, meubles reconfigurables… Le mobilier doit pouvoir s’adapter à différentes tailles et formats de fioles.
Un beau facing fait vendre. Un agencement clair oriente la décision d’achat.

Chez Vienne Agencement, Simon et Christophe Gallais en font une priorité :

« Pas vraiment de matériaux spécifiques, mais beaucoup de mobilier modulable, adaptable au maximum. »

Avec un accent particulier sur la lumière :

« On travaille beaucoup l’éclairage LED pour bien délimiter la zone vape. »

Cette souplesse permet aussi de réagir rapidement :

« Il faut pouvoir s’adapter aux contraintes d’arrière-boutique, avec des espaces pour charger les produits, faire un roulement efficace. »

Mais attention au chaos :

« Souvent, les fournisseurs installent des produits sans penser à l’ensemble. Résultat : un capharnaüm. Il n’y a plus de lisibilité, plus de cheminement client. »

D’où le rôle central de l’agenceur pour redonner cohérence à l’espace.

L’expérience client avant tout ?

Sébastien Zacchella reste pragmatique : « Le bureau de tabac restera avant tout un lieu de vente. »

Mais il reconnaît que les attentes changent, et que l’organisation spatiale doit s’adapter à ces nouveaux usages :


« Les clients y viennent pour un éventail de services : jeux, poste, colis, cigarette électronique… »

Pour Éric Martin, la distinction est plus nette, surtout côté vape :


« C’est obligatoire. On distingue deux zones : une partie d’auto-formation où le client découvre, et une partie “service” où il peut tester, se faire conseiller. »

Simon Gandin appuie :


« Certains installent déjà des machines pour tester. On parle aussi de bornes. Mais attention, le digital, ça ne fait pas tout. »

Digitalisation : un plus, mais pas une fin en soi

L’intégration d’outils digitaux (écrans, bornes, réalité augmentée) fait son chemin.
Chez Promodern, on travaille déjà avec des partenaires spécialisés :

« C’est un vrai plus pour la pub, les promotions, la dynamique visuelle. »

Mais Sébastien Zacchella reste prudent :

« Trop de digital tue la lisibilité. »

Le conseil humain reste clé :

« Une borne n’explique pas comment amorcer une résistance ou régler un airflow. »
« Et dans ce type de commerce, l’accompagnement fait la différence. »

Les erreurs à éviter

Parmi les faux pas fréquents, Sébastien Zacchella cite le manque de vision d’ensemble :

« Les commerçants ont la tête dans le guidon. À nous de les aider à évoluer, à investir leur fonds de transformation. »

Pour Simon et Christophe (Vienne Agencement), c’est l’équilibre entre les produits qui pose souvent problème :

« Beaucoup de buralistes intègrent le CBD, mais le présentent comme la vape. Ce sont deux univers distincts. Il faut ajuster. »

L’emplacement des produits est également crucial :

« Certains mettent la vape derrière, loin de l’entrée. Alors qu’elle devrait être en frontal, bien visible. »

Recommandations pour les nouveaux venus

Pour un buraliste ou un vape shop qui ouvrirait aujourd’hui, les conseils sont clairs.

Simon Gandin recommande :

« Une double organisation, avec un pôle vape et un pôle CBD bien séparés, idéalement avec leur propre caisse. »

Christophe Gallais, lui, insiste sur la mise en avant des produits :

« Des vitrines en caisse avec éclairage, des gradins pour valoriser les stylos, les briquets de luxe, les appareils. »

Enfin, un point crucial souvent négligé : le conseil technique. Beaucoup de buralistes se concentrent sur le liquide, mais oublient que le client cherche aussi des infos sur le matériel. Il faut former les équipes.

Une tendance lourde : la vape s’impose

« Ceux qui n’ont pas encore pris ce virage vont le regretter », tranche Simon Gandin.
Le marché évolue vite, les consommateurs aussi. Il faut s’adapter, sans tarder.

Pour Sébastien Zacchella, cela passe par un partenariat évolutif :

« On commence à voir deux mètres linéaires vape, avec vitrines dédiées. »

Et surtout : Un agencement lisible, attractif, pensé pour mettre en valeur les produits à forte marge.

Une borne n’explique pas comment amorcer une résistance ou régler un airflow.

Comment valoriser les produits sans…
David Jamard – Directeur du réseau Le Petit Vapoteur et La Petite Manufacture :

« Pour nous, Le Petit Vapoteur, nous imaginons un vape shop de demain, qui sera pensé de manière à toujours mieux accompagner nos clients.
D’ici 2030, un vape shop deviendra un véritable lieu d’échange et de service, avec des espaces pour s’asseoir, discuter, et construire ensemble un parcours d’arrêt du tabac personnalisé.

Le digital sera au cœur de l’expérience : écrans connectés, QR codes pour mieux connaître l’origine des produits ou accéder à des conseils adaptés.

Nos engagements seront davantage mis en valeur, avec :

  • une charte visible en magasin,

  • un mur de recyclage ludique pour mieux comprendre nos actions écoresponsables,

  • et des valeurs clairement exposées.

Le comptoir sera plus ouvert, favorisant ainsi la proximité et un accueil plus chaleureux.

Enfin, les services deviendront encore plus flexibles :

  • suivi du sevrage,

  • accompagnement à la carte,

  • et solutions de paiement simplifiées.

Un vape shop moderne, utile, et plus humain restera avant tout un lieu de vente. »

Le mobilier doit pouvoir s’adapter à différentes tailles et formats de fioles.

Comment valoriser les produits sans enfreindre la loi ?

L’affichage des produits de la vape est strictement encadré, notamment en bureau de tabac.
Ce n’est pas la mission directe des agenceurs, mais ils en tiennent compte dans leur travail.

Les fédérations guident les buralistes à travers des dossiers transmis aux douanes. Chaque produit exposé est réglementé.

Le rôle de l’agenceur, dans ce contexte, est de concevoir un espace qui :

  • respecte les contraintes légales,

  • tout en restant efficace visuellement.

Comme pour le CBD, on ne fait pas n’importe quoi. Il faut que ce soit carré. »

 

Ras la carotte !

Pouvez-vous vous présenter ?


Je suis buraliste dans la région de Toulouse. J’ai fait partie des premiers à transformer mon point de vente, à l’été 2019. À la base, c’était une bonne idée, mais avec le temps, on voit toute l’incohérence du système. Ça ne sert à rien de moderniser les buralistes si, ensuite, on mène une politique qui les prive de clients.

Pourquoi avoir réalisé cette transformation ? Quels étaient vos objectifs ?


Je voulais moderniser mon magasin et proposer de nouveaux services et produits, pour réduire la place du tabac dans mon chiffre d’affaires. L’aide de l’État, qui finançait 30 % des travaux, était significative, il faut l’admettre. Il n’y avait pas de raison de refuser. Mais ce que l’État a donné d’une main, il l’a repris puissance dix de l’autre. C’est perdu pour nous et pour lui. En revanche, c’est gagné pour les trafiquants et pour l’étranger. C’est totalement incohérent.

Vous pointez la responsabilité de l’État ou de la Confédération ?


Clairement, celle de l’État. La Confédération, je pense qu’elle n’a pas compris qu’on jouait un match de dupes. Au début, ce n’était pas évident, mais c’est devenu limpide. Je reproche au premier son incohérence totale, et au second de faire comme si rien n’était. Par exemple, le thème du Losange l’an dernier, c’était « comment réussir sa transformation ». Cette année, ce sera « comment réussir sa liquidation » (humour du désespoir) pour beaucoup de collègues.

Qu’est-ce qui a le plus changé dans votre quotidien ces cinq dernières années ?

«Le client qui part acheter ses cigarettes dans la rue ou en Andorre ne basculera jamais sur des solutions de sevrage alternatives.»

À Toulouse, nous sommes à deux heures de l’Espagne et de l’Andorre. Jusqu’en 2023, ça se passait plutôt bien. Mais en 2024, Thomas Cazenave, notre éminent ministre chargé des Comptes publics, a décidé d’augmenter le paquet d’un euro. Jusque-là, on était habitués. Puis, quelques mois plus tard, sous une soi-disant pression européenne*, il a levé les restrictions d’achat aux frontières**. Là, tout a basculé : les clients n’ont plus accepté les hausses, ils se sont tournés vers d’autres solutions, légales ou non. La baisse des ventes de tabac ne signifie pas moins de fumeurs, juste plus de marché parallèle.

Et cette baisse n’est jamais compensée par les nouveaux produits liés à la transformation ?


Jamais. Nous en sommes très loin.

Quel est l’état d’esprit des buralistes aujourd’hui ?


On est dépendants de l’État. Si ça continue, Madame Vautrin et ses amis bien-pensants n’auront pas en 2035 un monde sans tabac mais un monde sans buralistes.

La diversification (jeux, colis, café…) est-elle rentable ?

Je vais vous répondre en deux points. Globalement, oui, mais tout dépend du potentiel du magasin. On compare toujours à la rentabilité du tabac (8,35 %) et de la FDJ (environ 5 à 6 %). Il y a des activités plus rémunératrices. Mais on ne peut pas pousser les murs. Mettre en avant des transformations de grandes surfaces, c’est bien, mais ça ne concerne qu’une minorité. Le bureau de tabac de centre-ville de 30 m², pour lui, c’est vite réglé.

Et le deuxième point ?


Quand on se diversifie hors monopole, la concurrence est féroce. Derrière mon mur, il y a un Lidl qui vend moins cher que mon prix d’achat. Voilà la limite.

Les marges sont-elles encore tenables ?

Les aides compensent-elles la perte ?


Face à la grande distribution, on ne peut pas se battre. On gagne quelques achats d’impulsion, c’est tout. La diversification, c’est surtout du dépannage. Si vous avez un rayon papeterie et que Leclerc, Office Dépôt, etc. cassent les prix, vous êtes mort. Ce n’est pas pérenne. La transformation aurait été positive si elle nous permettait de maintenir notre chiffre tabac tout en développant autre chose. Mais quand on perd 10 % de la clientèle fumeurs, la transformation ne compense rien.
Quand vous notez à hauteur de 30 %, il reste de la douleur.

«Il faut donner aux commerces de proximité les moyens de vivre.»

70 % à financer. Le commerçant fait ses comptes : quand l’activité baisse, il n’investit pas. C’est du bon sens.

Vous ne reprochez pas l’aide, mais la politique globale.

Exactement. C’est incohérent. On ne peut pas demander aux commerçants de se moderniser et, en même temps, leur couper l’herbe sous le pied. L’argument sanitaire a bon dos. Celui qui achète à Barbès ou en Andorre n’aura jamais un vendeur qui lui propose d’arrêter de fumer ou de passer à la vape. Alors qu’un buraliste, lui, a tout intérêt à le faire. C’est une politique débile.

La cigarette électronique prend des parts de marché. Avez-vous commencé cette transition ?

Évidemment. Mais là encore, le problème, c’est qu’il est facile d’acheter en ligne.

Quelles solutions proposez-vous contre le marché parallèle ?

Déjà, rétablir une limite aux achats aux frontières. Ensuite, multiplier les opérations comme Colbert : chaque fois, les résultats sont excellents, même si ça n’a eu lieu qu’une fois (rire)… Enfin, le point fondamental : revoir les 84 % de taxes que s’octroie l’État.

La relation client a-t-elle changé ?

Les gens restent attachés au commerce de proximité. Ils me disent qu’ils ne viennent plus uniquement parce que c’est trois fois moins cher ailleurs. Je ne peux pas leur en vouloir. Il faut donner aux commerces de proximité les moyens de vivre.

*La limite stricte d’une cartouche n’existe plus. Vous pouvez rapporter jusqu’à 800 cigarettes (4 cartouches), ou 400 cigarillos, ou 200 cigares, ou 1 kg de tabac à rouler — toujours pour une consommation personnelle. La suppression de la limite entre pleinement en vigueur le 2 juillet 2025, grâce à l’abrogation définitive du cadre légal antérieur.

Philippe Allauze, Président des buralistes Paris et Ile-de-France

Des remèdes et moins d’interdictions

 

Par ailleurs, cette région connaît une refonte de son réseau de transport et de mobilité, avec la création de 68 nouvelles gares et la rénovation de 166 autres. Ce projet bouleverse le maillage commercial et modifie les dynamiques de fréquentation. On observe ainsi une redistribution des flux de clients vers des zones périurbaines ou certains bureaux tabacs bénéficient d’une clientèle plus stable et régulière, alors que les commerces parisiens intra-muros souffrent d’une baisse d’attractivité depuis plusieurs années.

Philippe ALLAUZE, Président des buralistes Paris et Île de France nous explique les particularités des buralistes parisiens, l’importance de la vape pour une transition réussie et les enjeux fondamentaux de la profession en général.

Quelles sont aujourd’hui les attentes des clients parisiens et comment les buralistes s’y adaptent-ils ?


Elles sont globalement les mêmes que celles des consommateurs partout en France. Cependant, un enjeu majeur pour les buralistes est d’accompagner la transition vers une sortie du tabac en proposant une offre adaptée.
L’une des principales transformations que nous devons opérer est la diversification vers la vape. Aujourd’hui, il est essentiel pour chaque buraliste de maîtriser ce marché et de proposer une alternative crédible aux fumeurs souhaitant réduire ou arrêter leur consommation de tabac. Cela fait maintenant près de 15 ans que la vape s’est imposée comme la solution la plus efficace pour le sevrage tabagique. Les buralistes doivent donc être en mesure de conseiller leurs clients et de proposer des produits de qualité pour faciliter cette transition.
>En parallèle, de nouveaux services émergent pour répondre aux attentes des consommateurs, comme le click and collect ou des offres premium. Ces innovations permettent aux buralistes de moderniser leur activité et d’attirer une clientèle en quête de praticité et de nouvelles expériences d’achat.

Est-ce que, selon vous, ces tendances sont vouées à se généraliser ?


Dans les zones urbaines, et notamment en Île-de-France, ces évolutions semblent inévitables. Aujourd’hui, environ 15 % des buralistes de la région exercent en milieu rural et il est évident que ces services comme le click and collect ou le relais-colis ont vocation à se développer. Ces solutions, souvent portées par des pure players, répondent à une demande croissante des consommateurs.


Cependant, un défi majeur se pose : la configuration de nos établissements. En Île-de-France, la plupart des bureaux de tabac disposent de petites surfaces de vente et ne peuvent pas facilement allouer de l’espace supplémentaire à ces nouveaux services. Avec des loyers élevés et un prix au mètre carré particulièrement contraignant, il est difficile pour de nombreux buralistes d’intégrer ces offres sans repenser totalement leur organisation et donc revoir aussi leur modèle économique.

Ainsi, plutôt que de s’orienter massivement vers des services très consommateurs d’espace, nous devons privilégier des solutions qui optimisent notre efficacité et qui s’intègrent naturellement à notre réseau et au maillage urbain.

La digitalisation et les nouvelles technologies transforment de nombreuses entreprises. Quel impact cela a-t-il sur la gestion des vape shops, bureaux de tabac et la fidélisation des clients ?


La digitalisation joue un rôle croissant dans notre activité, mais elle doit être mise en œuvre avec précaution, notamment en raison des réglementations strictes qui encadrent la communication sur le tabac et la nicotine. Par exemple, il est interdit de promouvoir des produits du tabac en ligne et la publicité pour les produits contenant de la nicotine est également restreinte.
Nous pouvons néanmoins communiquer sur le matériel de vape, mais toujours en restant vigilants sur la réglementation en vigueur.
Un autre impact majeur concerne les modes de paiement.

Depuis la crise du Covid-19, les paiements numériques se sont généralisés, bouleversant nos habitudes et notre gestion quotidienne. Pour nous, buralistes, c’est un enjeu crucial, car nous travaillons sur un modèle économique basé sur des produits à commission et non à marge, du moins en ce qui concerne le tabac. Or, la transition vers la vape nous permet de proposer des produits à marge, ce qui change fondamentalement notre rentabilité.

La digitalisation est donc une double opportunité : d’un côté, elle modernise nos outils et facilite la fidélisation des clients, et de l’autre, elle accompagne la transformation de notre activité vers des produits plus rémunérateurs, comme la vape.

Paris est une ville où le tourisme est clé, justement la réglementation sur la vape peut-elle impacter la clientèle étrangère des buralistes ?


La réglementation sur la vape peut effectivement impacter la clientèle étrangère des buralistes, car les modes de consommation et de distribution du tabac et de la vape varient d’un pays à l’autre. Les touristes cherchent à retrouver leurs habitudes de consommation, et pour cela, il est crucial que les buralistes en France identifient clairement leurs points de vente.

En France, nous avons cette force avec l’identification claire des bureaux de tabac grâce à la « carotte », symbole de notre métier, qui est aussi utilisé pour d’autres addictions comme les jeux. Il serait pertinent d’étendre cette visibilité à la vape, afin que les touristes puissent facilement repérer des lieux de vente professionnels et bien identifiés.

Pour cette clientèle, il serait bénéfique de travailler sur une enseigne commune pour la vape, comme c’est le cas pour le tabac et les jeux. Il existe une réelle opportunité de professionnaliser les points de vente de vape et de permettre aux clients étrangers de se repérer facilement. Cependant, cela nécessite de mettre en œuvre cette identification et d’appliquer une véritable professionnalisation.

Quels conseils donneriez-vous à un vape shop ou un buraliste en pleine transformation pour diversifier son activité ?

1/ La première étape est de bien identifier l’espace de vente.
Il est essentiel d’optimiser l’utilisation des mètres carrés, surtout en Île-de-France où les prix sont élevés. Il faut penser à un parcours client fluide et bien organiser les produits, en particulier pour la vape, qui doit avoir un linéaire distinct et bien visible, tout comme le tabac. Ensuite, selon ce parcours client, le buraliste peut envisager d’autres modèles de diversification pour enrichir son offre.

2/ Un autre axe de diversification consiste à reconquérir les espaces inutilisés, comme les anciennes zones de restauration ou de consommation, et à les réaménager pour mieux répondre aux besoins des clients. Cela inclut également l’optimisation des ventes périphériques autour de la caisse, qui peuvent offrir des produits complémentaires.


3/ Enfin, le modèle économique des buralistes, basé sur des produits d’addiction, doit évoluer, notamment avec les conséquences du Covid qui ont restreint certaines offres. Il est donc crucial d’adapter les points de vente en fonction des nouveaux besoins, en intégrant les offres de vape et autres services diversifiés de manière claire et lisible.

L’intégration de nouveaux produits comme la cigarette électronique ou le CBD est-elle une nécessité ou un pari risqué pour les buralistes ?


L’intégration de la cigarette électronique ou du CBD est avant tout une nécessité pour la survie des buralistes. Ces produits sont désormais des éléments incontournables pour diversifier l’offre et répondre aux attentes des consommateurs. Toutefois, il est important de bien adapter ces produits à chaque point de vente en fonction du parcours client et de l’espace disponible.

Le merchandising joue un rôle essentiel : il est crucial de bien agencer les linéaires pour identifier clairement les différentes offres, que ce soit pour le tabac ou la vape. Bien que les buralistes ne puissent plus utiliser certaines couleurs pour distinguer les produits de tabac, ils conservent un savoir-faire en matière d’identification visuelle qui peut être transposé à la vape.

Il est également possible de transformer un bureau de tabac en un espace hybride, où la vape et le tabac cohabitent harmonieusement. Ce modèle a d’ailleurs été adopté avec succès par plusieurs établissements.

Cela implique un travail important sur l’agencement, le parcours client et l’optimisation de l’espace…


Le défi réside dans l’équilibre à trouver entre la diversification des produits, comme le snacking ou d’autres services, et l’identification claire de chaque offre.
Enfin, l’analyse de la zone d’achalandage et de la clientèle est essentielle pour déterminer quels produits proposer. Le mix de services doit être réfléchi en fonction des habitudes des consommateurs, qu’ils soient de passage ou des habitués du quartier. Cela nécessite une optimisation de l’offre, notamment dans les zones à forte densité comme l’Île-de-France, où les prix au mètre carré sont élevés.

Dans ce contexte, bien que cela puisse paraître risqué, les buralistes ont la capacité de réussir cette transformation, à condition de s’adapter aux besoins du marché et de bien maîtriser l’intégration de ces nouvelles offres.

À vous écouter, nous sommes à la croisée des grands chemins ?


Oui, depuis deux ou trois ans, les pertes de volume de tabac sont si importantes que le prix du tabac a atteint des niveaux critiques. La fiscalité impose un prix qui est arrivé au bout de sa trajectoire. Certains idéologues préconisent des hausses de prix avec des paquets à 17 ou même 25 euros, mais cette approche ne résout pas vraiment le problème. L’Île-de-France, en particulier, est au cœur de cette situation, car c’est un carrefour européen avec des axes routiers importants, mais la centralisation persiste. On attaque le tabac sous un angle dogmatique sans vraiment aborder les vrais remèdes.

En France, les plans de santé et les trajectoires fiscales sont souvent trop axés sur des interdictions ou des augmentations de prix, sans prendre en compte des solutions alternatives comme la vape. Au lieu de se concentrer sur l’éducation et des solutions comme la vape, qui a déjà montré son efficacité ailleurs, notamment en Angleterre, on continue de suivre des schémas erronés. On se retrouve à interdire des produits comme la PUFF jetable, sans avoir mis en place des solutions de remplacement efficaces. La vape, bien qu’étant un excellent remède, n’est pas suffisamment mise en avant. Il y a une obstination à agir uniquement par interdictions, sans réellement attaquer le problème à la racine.

Les buralistes et les vape shops, d’ailleurs, n’ont pas été les principaux acteurs dans la diffusion des PUFF jetables, mais plutôt les réseaux sociaux et les grandes marques de distribution. Pourtant, c’est bien à eux que l’on attribue souvent cette dérive, ce qui est injuste. En fin de compte, on se contente de supprimer un produit sans offrir une alternative efficace, et la France continue de manquer d’une politique globale et cohérente pour traiter le problème du tabagisme.

Les buralistes doivent s’adapter et diversifier leurs offres avec des produits comme la vape

 

Quels sont les principaux défis que les buralistes franciliens devront relever dans les cinq prochaines années ?


Les buralistes franciliens doivent impérativement se concentrer sur la réadaptation de leur modèle dans le cadre urbain. Le principal défi réside dans le fait que la profession est de plus en plus perçue non pas comme un acteur contre les marchés parallèles, mais comme une cible. Si cette dynamique continue, les bureaux de tabac risquent de disparaître dans certaines zones, et la désertification des offres pourrait se produire si la profession ne parvient pas à maintenir sa présence dans les flux commerciaux.

Et selon vous, quelles seraient les solutions concrètes pour redynamiser l’image ?


Un des grands enjeux est de créer un « Plan Marshall » (Programme de reconstruction de l’Europe après la Seconde Guerre mondiale) pour réinventer les bureaux de tabac dans les zones urbaines. Avec l’essor des zones de flux comme les gares, où des centres commerciaux se développent, les buralistes se voient évincés des centres commerciaux depuis plus de dix ans, et ce phénomène est préoccupant pour leur avenir économique. Il est essentiel que la profession repense sa place dans ces zones de forte fréquentation pour pouvoir maintenir son rôle dans l’économie locale et éviter l’infiltration de vendeurs illégaux de tabac dans ces espaces.

Un autre défi est la transformation des établissements eux-mêmes. Chaque bureau de tabac devra s’adapter et se réinventer pour rester pertinent dans un environnement urbain en constante évolution. Si ces transformations sont réussies, les buralistes peuvent redevenir un véritable commerce de proximité urbain, au service de la population, et ne pas se limiter à un rôle rural. Il est crucial de maintenir et de renforcer le maillage du réseau de buralistes pour garantir leur place dans les flux commerciaux et les zones de consommation.

Et pour finir, si vous deviez imaginer le VAPE SHOP ou le bureau de tabac du futur, il ressemblerait à quoi ?


Ce serait un lieu où les « remèdes » prennent une place centrale, avec moins d’interdits. L’idée serait de se concentrer sur les solutions qui accompagnent la réduction des risques, comme la vape, au lieu de constamment se focaliser sur les interdictions. Il s’agirait également d’une profession bien encadrée, déjà régulée, mais avec une révision des normes pour favoriser une évolution positive du secteur.

Il faudrait aussi repenser la manière dont le tabac, la nicotine et la vape sont régulés, en s’inspirant de modèles comme ceux de la restauration et de l’alcool. Cela pourrait se traduire par des licences spécifiques pour la consommation de tabac ou de produits à base de nicotine, offrant ainsi une forme de régulation plus adaptée à ces secteurs.

L’objectif serait d’éviter d’exclure certains acteurs de ce marché, notamment ceux qui, comme les buralistes, sont engagés et ont fait leurs preuves dans la gestion de ces produits. Au final, il ne s’agit pas simplement de maintenir les buralistes en activité, mais de reconnaître leur rôle important et leur potentiel dans la transition vers des alternatives moins nocives comme la vape.

La France peut désormais interdire les pouches de nicotine

Une autorisation européenne pour interdire les pouches

Jusqu’à présent, la France ne pouvait pas légiférer seule sur les pouches de nicotine, ces petits sachets placés sous la lèvre, importés notamment des pays nordiques comme la Suède. Grâce au feu vert de la Commission européenne et des États membres, Paris peut désormais appliquer une mesure d’interdiction nationale.

En février, la France avait notifié Bruxelles de son projet, ouvrant une période de trois mois de statu quo. Durant ce délai, d’autres pays membres pouvaient s’opposer. Mais malgré les réserves de plusieurs États (Roumanie, Grèce, Slovaquie, Tchéquie, Suède, Lettonie), la France a pu avancer en apportant des preuves scientifiques jugées suffisantes.

Pourquoi interdire les pouches en France ?

Les autorités françaises estiment que les sachets de nicotine posent un risque sanitaire sérieux, notamment chez les jeunes, en raison de leur forte teneur en nicotine et de leur marketing attractif. Contrairement aux cigarettes classiques, ces produits sont discrets, faciles à consommer et perçus – à tort – comme moins nocifs.

Les pays où le snus est autorisé, comme la Suède, ont constaté une baisse de la consommation de cigarettes, mais cela n’empêche pas les autorités françaises de craindre une banalisation du tabac et une nouvelle forme d’addiction.

Une stratégie française de santé publique

La France a choisi de ne pas céder à la stratégie dite de la « chaise vide », consistant à ne pas répondre aux objections européennes. Au contraire, Paris a présenté des arguments scientifiques et sanitaires pour justifier son interdiction.

Avec plus de 75 000 décès liés au tabac chaque année, la lutte contre la nicotine reste une priorité nationale. Les autorités veulent promouvoir une stratégie fondée sur la science, la transparence et l’intérêt général.

Pouches de nicotine : vers une interdiction définitive en France

La décision française pourrait faire jurisprudence pour d’autres États membres désireux de freiner l’expansion des produits nicotiniques alternatifs. L’interdiction des pouches, encore récente, marque une avancée majeure dans la politique de santé publique et la prévention des addictions.

Rencontre entre Olivier Véran et Philippe Couillard

Tabac, nicotine et confusion

 

Dès l’ouverture, Olivier Véran a donné le ton en livrant un témoignage personnel : celui d’un ancien fumeur ayant trouvé dans la vape un moyen efficace de sortir du tabac. Il raconte avoir fumé précocement, dès l’adolescence, puis pendant ses années d’internat et de début de carrière. C’est au moment de devenir père qu’il décide de changer.
Il se tourne alors vers la cigarette électronique :


« Je ne fume plus depuis dix ans, je fais du sport, je me sens en bonne santé. Je suis encore dépendant à la nicotine, mais je ne suis plus en danger. »


>>>>>>Ce récit, à la fois personnel et politique, a résonné avec l’approche défendue par Philippe Couillard, pour qui la réduction des risques doit occuper une place centrale dans les stratégies de santé publique.


« La dépendance à la nicotine existe, c’est vrai. Mais ce n’est pas elle qui tue. Ce qui tue, c’est la combustion du tabac. Il faut faire passer ce message sans culpabiliser. »

Le poids des représentations : tabac, nicotine et confusion

Un constat partagé par les deux intervenants : la confusion entre tabac et nicotine demeure très répandue. L’ancien ministre français à la santé souligne qu’une grande partie de la population pense encore que c’est la nicotine qui cause les cancers et les maladies cardiovasculaires, alors que le

Le danger principal réside dans la fumée de combustion et les produits toxiques qu’elle contient. Cette confusion, selon lui, freine l’adhésion aux outils de réduction des risques comme la cigarette électronique, les sachets de nicotine ou même les substituts classiques.

« Il faut distinguer les produits à combustion, très nocifs, des produits contenant de la nicotine sans combustion. C’est un enjeu de santé publique majeur. »

Le Québec, rappelle l’ancien Premier ministre québécois, a mis en place plusieurs campagnes pour mieux expliquer ces différences, mais il reconnaît que la pédagogie reste complexe :

« La peur de la nicotine est tenace, et les professionnels de santé eux-mêmes ne sont pas toujours à l’aise avec le sujet. »

La jeunesse au cœur des préoccupations

La question des jeunes a rapidement émergé dans la discussion. Tous deux s’accordent sur la nécessité de prévenir l’entrée dans la dépendance nicotinique, sans pour autant adopter une approche culpabilisante ou moralisatrice.

« Il faut parler aux jeunes sans être moralisateur. Ils n’écoutent pas les discours de peur. Ils écoutent leurs pairs », affirme Philippe Couillard.

Il prend pour exemple des programmes québécois reposant sur des campagnes animées par des jeunes eux-mêmes, qu’il juge nettement plus efficaces que les messages descendus verticalement des autorités.

Olivier Véran, de son côté, partage ce constat et avance une proposition concrète :
intégrer une éducation à la santé et à la biologie des addictions dans les programmes scolaires, afin que les adolescents puissent comprendre les mécanismes de la dépendance avant même d’être confrontés à la tentation.

Vape et alternatives : des outils encore mal reconnus

Sur la cigarette électronique, les deux anciens ministres adoptent une position clairement favorable, s’appuyant sur les données disponibles. Ils citent notamment la revue Cochrane de 2023, qui conclut que la vape nicotinée est plus efficace pour arrêter de fumer que les substituts nicotiniques traditionnels. Olivier Véran regrette que la France reste timide sur le sujet, là où des pays comme le Royaume-Uni ou la Suède ont fait le choix d’intégrer la vape dans leur stratégie nationale de lutte contre le tabac.

« On devrait avoir en France un plan de réduction des risques digne de ce nom, qui reconnaît officiellement la cigarette électronique comme un outil de sevrage. »

Philippe Couillard partage cet avis :

« Ce n’est pas une panacée, mais c’est une voie, et elle doit être encadrée intelligemment. On ne peut pas fermer la porte à ce qui fonctionne. »

Fiscalité : un levier à manier avec cohérence

La question de la fiscalité a également été abordée. Les deux intervenants rejettent fermement l’idée d’une taxation équivalente entre le tabac et la vape, proposition actuellement envisagée dans plusieurs pays.

Olivier Véran rappelle qu’il a lui-même mis en place une taxe proportionnelle à la teneur en sucre dans les boissons sucrées, estimant que la fiscalité doit refléter le niveau de risque pour la santé.

Appliquer la même taxe à des produits infiniment moins nocifs que le tabac serait, selon lui,

« un contresens total »,
car cela reviendrait à envoyer le message que tous les produits nicotinés se valent – ce qui est faux.

Philippe Couillard partage cette analyse :

« C’est un signal désastreux, qui décourage les fumeurs de changer. On ne peut pas pénaliser la transition. »

 

Appel à une nouvelle approche politique

En conclusion, les deux anciens ministres ont appelé à un changement de paradigme dans les politiques de santé liées à la nicotine.
Plutôt que de poursuivre l’illusion d’un risque zéro, ils plaident pour une approche pragmatique :
réduire les risques, sauver des vies.

Le médecin français Olivier Véran propose plusieurs pistes concrètes pour la France :

  • Mettre à jour la formation des professionnels de santé sur les produits de réduction des risques,

  • Reconnaître officiellement la vape et les sachets nicotiniques comme des aides au sevrage,

  • Soutenir la recherche indépendante sur ces produits,

  • Et accompagner les fumeurs avec des messages clairs et non stigmatisants.

Philippe Couillard conclut par un appel au réalisme :

« Il faut sortir du dogme et agir. Tant que des millions de personnes meurent chaque année du tabac, nous avons l’obligation morale de faire mieux. »

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