À l’heure où le secteur de la cigarette électronique est plus menacé que jamais aux États-Unis, nous avons jugé utile de revenir sur une publication de 2018. Ce texte de 600 pages émanait de la National Academy of Sciences, Engineering and Medicine (NASEM), basée à Washington. Il s’agissait pour les auteurs d’analyser les effets du vapotage sur la santé de la population. De ces travaux étaient ressorties 47 conclusions, classées selon le niveau « fiabilité » des preuves…
« Un véritable leadership est nécessaire en matière de santé publique »
Entre autres conclusions, on pouvait lire ceci : « Il existe des preuves concluantes que le remplacement complet des cigarettes combustibles par des cigarettes électroniques réduit l’exposition des utilisateurs à de nombreux produits toxiques et cancérigènes ». Un avis qui venait appuyer nombres d’analyses indépendantes confirmant l’intérêt du vapotage dans un processus de sevrage tabagique.
À l’époque, Gregory Conley, président de l’American Vaping Association n’avait pas manqué de relayer l’information. « L’essentiel pour le public américain, c’est que les principales conclusions de ce rapport sont cohérentes avec celles auxquelles sont parvenues des organisations internationales respectées, comme le Royal College of Physicians et Public Health England », avait-il souligné. « À la suite de ce rapport, il est plus évident que jamais qu’un véritable leadership est nécessaire en matière de santé publique, pour s’assurer que les fumeurs adultes aient accès à des informations véridiques sur les avantages de la transition vers des produits sans fumée », ajoutait Gregory Conley.
Un avenir incertain pour la vape malgré l’arrivée d’une nouvelle équipe
Trois ans plus tard, où en sont les États-Unis en matière de législation sur les produits de vapotage ? Certains États se sont mis en tête de bannir les arômes ; la guerre contre le cannabis s’est muée en guerre contre la nicotine ; et l’administration a durci le ton en imposant aux professionnels des obligations intenables pour beaucoup d’entre eux (Premarket Tobacco Application). Quant au nouveau locataire de la Maison-Blanche, Joe Biden, il a nommé, pour traiter les affaires de santé publique, des personnalités dont le profil ne suscite guère l’optimisme pour les fabricants de vape.
Bien sûr, dans le contexte sanitaire actuel (près de 430 000 décès sur le territoire américain à ce jour), la question du vapotage n’est sans doute pas une priorité pour les autorités. Mais, justement, cette période propice à la remise en question pourrait être l’occasion de rectifier le tir. Et ce, dans le sens que suggéraient les auteurs du rapport : pour les fumeurs adultes réguliers, la cigarette électronique doit être davantage mise en avant comme solution de sevrage tabagique.