À Genève, la 2ᵉ édition du Forum de la Francophonie sur la nicotine a réuni médecins, chercheurs et acteurs de terrain pour rappeler une évidence souvent ignorée : la lutte contre le tabac doit se fonder sur la science, et non sur l’idéologie.
Alors que la COP11 de la CCLAT entretient la confusion entre usage de nicotine et addiction, les experts francophones ont dénoncé une dérive inquiétante : élargir la lutte antitabac à des produits non combustibles, tout en laissant la cigarette fumée, la plus nocive, paradoxalement la plus accessible.
Le Pr Jean-François Etter a souligné les incohérences des textes préparatoires qui discréditent la réduction des risques, pourtant reconnue dans la définition même de la CCLAT. Les chiffres sont éloquents : 80 % des soignants ne sont pas formés à la réduction des risques, et 7 fumeurs sur 10 en France croient que la vape est aussi dangereuse que le tabac. Cette désinformation entretient la peur et bloque l’accès à des alternatives fiables.
Les intervenants ont plaidé pour une approche pragmatique :
moderniser l’accès aux substituts nicotiniques, clarifier la place de chaque produit, intégrer la dimension psychologique du sevrage et cesser d’associer tout débat sur la nicotineau lobby du tabac. Réduire la nicotine à un ennemi absolu condamne des millions de fumeurs à rester prisonniers de la combustion.
Le Forum a lancé un appel clair : la francophonie doit porter une voix indépendante et courageuse, contre la logique punitive qui domine en France. La réussite de la lutte antitabac passera par le pragmatisme, la prévention et la réduction des risques, et non par des interdictions aveugles.



